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SEPT PILIERS DE LA SAGESSE (Les )

Publié le 07/11/2015

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Œuvre de l’aventurier et écrivain anglais T.E. Lawrence (1888-1935) dit « Lawrence d’Arabie Le premier manuscrit ayant été perdu, l’auteur récrivit le livre avec beaucoup de remaniements ; l’ouvrage parut en 1926, dans une édition à tirage limité, aussitôt épuisée et qui atteignit des prix fabuleux. L’année suivante, sous le titre Revoit in the Desert, fut publiée une édition abrégée et expurgée. Une réédition de l’œuvre intégrale eut lieu en 1935. Ces mémoires constituent un document essentiel sur la sensibilité de l’aventurier contemporain. En 1914, Lawrence, jeune archéologue en mission dans le Moyen-Orient, refusé dans l’armée active pour raisons de santé, réussit à se faire accepter comme agent de l’« Intelligence Service ». Un renouveau du nationalisme arabe s’étant produit dans les années précédant immédiatement la Grande Guerre avec le mouvement des « Jeunes Turcs », l’Angleterre, et particulièrement Lord Kitchener, eut l’idée de gagner à la cause alliée les forces turques de Mésopotamie et de susciter une révolte, capable de provoquer le démembrement de l’empire de Constantinople. Pour préparer ce soulèvement, Lawrence fut dépêché auprès de Feycal et de Hussein, grand chériff de la Mecque, rallié à la cause anglaise. Il s’agissait, naturellement, d’une mission destinée à servir les seuls intérêts anglais. Mais elle provoqua chez Lawrence le réveil d’un vieux rêve de jeunesse, poursuivi depuis les années d’Oxford. L’agent de l’intelligence Service cessa bientôt de voir dans la révolte un simple moyen. Elle devint à ses yeux une fin prestigieuse, et qui se suffit à elle-même. Il s’agissait de « forcer l’Asie à prendre la forme nouvelle qu’inexorablement le temps poussait vers nous » ou, comme l’auteur l’explique dans une Introduction à son livre publiée dans ses Lettres (*), « de créer une nation nouvelle, faire revenir au monde une influence perdue, donner à vingt millions de sémites les fondations sur lesquelles bâtir un château de rêve avec les inspirations de leur pensée nationale ». Manœuvrant à sa guise, Lawrence ne tarde point à donner aux Arabes des avis, fort éloignés parfois des buts de la politique anglaise. Non qu’il renie son pays : il en conserve même la vanité. Mais d’une part, c’est un être naturellement indiscipliné : il dénonce la discipline militaire, « servitude qui, pour être volontaire au début, n’en est pas moins abjecte ». Et surtout, il a décidé de se faire arabe parmi les Arabes : l’effort qu’il poursuit en ce sens l’a, dit-il, dépouillé de sa « personnalité anglaise ; j’ai pu ainsi considérer l’Occident et ses conventions avec des yeux neufs, - en fait cesser d’y croire ».

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