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SERMON SUR L'ÉMINENTE DIGNITÉ DES PAUVRES DANS L'ÉGLISE DE BOILEAU

Publié le 24/10/2011

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Les pauvres doivent être servis pa1· les riches. Jésus-Christ n'a pas besoin de riches dans son Eglise, mais il a besoin de pauvres, qui sont ses membres mystiques...

1. Origine. Ce sermon de charité fut prêché en février 1659, le dimanche de la Septuagésime, à la demande de saint Vincent de Paul, dans une maison de refuge à Paris.

 

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« n'a pas fait choix, pour son œuvre, des puissants et des nobles, mais de ce qu'il y avait de plus misérable.

Aussi les riches qui furent reçus dans l'Eglise devaient se dépouiller de leurs biens afin d'entrer dans la cité des pauvres avec le caractère de la pauvreté.

2• Les pauvres doivent être servis pa1· les riches.

Jésus-Christ n'a pas besoin de riches dans son Eglise, mais il a besoin de pauvres, qui sont ses membres mystiques : « lei il a faim, et là il a soif; là il gémit sous les chalnes, ici il est travaillé par les maladies ...

Pauvre véritablement etle plus pauvre de tous les pauvres, parce que tous les autres pauvres ne souffrent que pour eux-mêmes, et qu'il n'y a que Jésus-Christ qui pd­ tisse dans toute l'universalité des misérables "· C'est donc le servir que servir les pauvres et c'est aux riches qu'est réservé cet honneur.

Par là ils se rendent aussi service à eux-mêmes, car, de même que les pauvres, les riches ont leur fardeau à porter: ce sont tous ces biens superflus dont ils auront à ren­ dre un compte sévère au Juge suprême : " Etant tous pétris d'une même masse, et ne pouvant pas y avoir grande différence entre rle la boue et de la boue, pourquoi verrons-nous d'un côté la joie, la faveur, l'affluence [l'abondance]; et de l'autre, la tristesse et le désespoir, et l'extrême nécessité, et encore le mépris et la servitude'! >> 3• Les pauvres ont tous les privileges.

" Dans tout royaume il y a des privilégiés et la source de ces privilèges, c'est que les personnes touchent de plus près, ou par leur naissance ou par leurs emplois, à la personne du prmce ».

L'Eglise a aussi ses privilégiés, qui sont les pauvres: « Jésus étant lui-même pauvre et indigent, il était de la bienséance qu'il liât société avec ses semblables, et qu'il répandit ses faveurs avec ses compagnons de fortune.

Qu'on ne mépri se plus la pauv1·eté et qu'on ne la tl'aite plus de roturière.

Il est vrai qu'elle était de la lie du peuple : mais le roi de gloire l'ayant épousée, il l'a ennoblie par cette alliance, et ensuite il accorde aux pauvres tous les privilèges de son empire».

Aux riches il reste la malé­ diction, le Vœ vobis divitibus! à moins qu'ils ne soient pleins de miséricorde et ne se fassent ouvrir le ciel par les pauvres qu'ils auront secourus (f).

(i) Avant Bossuet, Je P.

Le Jeune avait exprimé la même pensée d'une manière saisissante : « Si on disait à tm païen ou à un autre infi~èle qui ne sçauroit pas ce secret: Voyez-vous d'un costé ce pauvre qui a perdu la veüe, qui ne peut faire deux pas sans la conduite d'un baston, et qui choppe à chaque rencontre? Voyez-vous de J'autre cet homme qui a de bons yeux, bien clairs et bien ouverts ? C'est cet aveugle qui conduit ce clairvoyant.

Voyez-vous d'un costé ce paralytique qui est étendu sur son lict, immobile comme une statue, perclus de tous ses membres, qui ne peut se remuer Y Voyez-vous de J'autre cet homme qui est en bonne santé, qui est gaillard, robuste et dispos? C'est ce paralytique qui porte ce robuste, et il le porte bien loin.

Voyez-vous d'une part ce pauvre tout couvert de haillons qui ne vit que d'aumosnes,. »

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