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SOL ABSOLU de Lorand Gaspar (résumé)

Publié le 17/11/2018

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SOL ABSOLU

Lorand Gaspar. Poème, 1972.

 

Pour s’harmoniser avec la plénitude substantielle de la vie jusqu’à «la grande page blanche où notre regard n’a plus de prise» (Approche de la parole, 1986), la poésie empruntera sa forme et sa substance à une étendue sans limites, le désert, le « sol absolu ». Il ne s’agit pas d’un lieu mental; ce désert est un espace géographique déterminé, avec ses formes sensuelles et ascétiques, une réalité concrète qui a cependant valeur de pensée. Sol absolu, le poème du désert, a trouvé une ampleur qui l’égale à son objet. Ce qui peut être dit du désert vaut donc aussi pour le texte qui l’évoque: le désert est un espace qui permet à l’homme de devenir lui-même liberté spacieuse. En lui il est possible d’habiter l’errance, de retrouver l’ardeur d’une soif, d’entendre la leçon d’ascétisme de la pierre. Il offre l’extension d’une écriture géologique.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Gaspar, Lorand - écrivain. 1 PRÉSENTATION Gaspar, Lorand (1925- ), « poète-chirurgien » français d’origine hongroise, auteur de Sol absolu (1972).

Son œuvre singulière mêle poésie et médecine. 2 UNE DESTINÉE ITINÉRANTE Né à Marosvásárhely, petite ville hongroise de Transylvanie orientale devenue roumaine, Lorand Gaspar connaît une enfance heureuse (qu’il raconte dans sa préface à l’édition de poche de Sol absolu ).

Il parle les trois principales langues en usage dans son pays, le hongrois, le roumain, l’allemand, ainsi que le français, qu’il apprend dès 6 ans — viennent s’ajouter par la suite l’anglais, l’arabe et le grec moderne.

En 1943, il entre à l’école polytechnique de Budapest.

Déporté en Allemagne en 1944, il s’évade d’un camp de Souabe-Franconie et parvient à rejoindre Paris où il s’installe et commence des études de médecine.

Il est naturalisé en 1950.

Ses premiers poèmes, Ainsi parle le silence, sont publiés en langue hongroise en 1953. Nommé chirurgien aux hôpitaux français de Bethléem (1955) et de Jérusalem, puis à Tunis (1970), il découvre le Proche-Orient et la Méditerranée.

Les déserts exercent sur lui une profonde fascination (Hoggar, déserts de Judée, Sahara) ; leur découverte constitue l’expérience spirituelle et poétique fondatrice de son œuvre.

Il est fortement attiré également par les îles du Dodécanèse et particulièrement Patmos, où il achète une petite maison. 3 UNE POÉSIE DE L’ARIDE Ses premiers recueils de poèmes en français, le Quatrième État de la matière (1966) et Sol absolu (1972), naissent de ces liens avec l’espace méditerranéen.

Le désert est le motif central de ces deux livres, ainsi que du second volet de Égée, Judée (1980). Méditation sur la géologie du désert, Sol absolu est dédié « au chant nu des montagnes de Judée ».

Le désert, terre inhospitalière et stérile, y apparaît néanmoins comme un lieu de vie, « non seulement parce qu’il accueille insectes, reptiles et humains (les Bédouins), mais d’abord parce que la vie cosmique s’y exprime à travers le jeu de la lumière sur les formes géologiques et la poussée des forces telluriques.

» (Dominique Combe).

Son travail de photographe, inséparable de celui de poète, porte également essentiellement sur le désert : là aussi, il s’agit de saisir le surgissement de la lumière. 4 FEUILLES D’OBSERVATION Lorand Gaspar accorde un soin particulier à la présentation typographique de ses livres.

Ses formes d’expression sont variées : vers très bref ou long, verset, prose, etc.

Dans ses recueils, il réunit des langages apparemment disparates, fondant des vocabulaires appartenant au domaine de la médecine, de la géologie ou des religions.

Ainsi, ses Feuilles d’observation (1986) sont tirées de ses notes de chirurgien.

Parmi ses principaux recueils poétiques figurent encore Gisements (1966), Corps corrosifs (1978), Amandiers (1980), la Maison près de la mer (1992), Carnets de Jérusalem (1997).

Égée suivi de Judée (dédié à Séféris, 1980), Patmos (1989) et Carnets de Patmos (1991) constituent une trilogie en hommage à la Méditerranée. 5 UN ÉCRIVAIN COSMOPOLITE Écrivain français par vocation, Lorand Gaspar n’en garde pas moins un intérêt profond pour la culture hongroise.

Il traduit notamment deux des plus importants poètes hongrois, János Pilinszky (1921-1981) et Sandor Weöres (1913-1989), ainsi que Rainer Maria Rilke (Élégies de Duino), D.

H.

Lawrence et Georges Séféris.

Il est également l’auteur d’essais comme Histoire de la Palestine (1968) et Palestine, année zéro (1970).

Il reçoit plusieurs prix dont le prix Apollinaire (1968), le grand prix de la Ville de Paris (1987) et le grand prix national de poésie (1995). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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