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SOMBREVAL (Jean Gourgue, dit). Personnage de Barbey d’Aurevilly

Publié le 27/10/2017

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SOMBREVAL (Jean Gourgue, dit). Personnage de Barbey d’Aurevilly, héros principal du roman: Un prêtre marié (1867j. Voici d’abord l’aventure réelle qui fournit a Barbey les éléments extérieurs, propres à l’élaboration de son personnage : ses antécédents coïncident plus ou moins avec ceux d’un certain abbé Jean Lebon, de Saint-Sauveur-le-Vicomte, prêtre assermenté en 1790, lequel, chargé d’une mission secrète par son évêque émigré à Jersey, se rendit à Paris pour négocier avec le gouvernement révolutionnaire le retour du prélat, mais dans l’intervalle, se lia avec le chimiste Fourcroy, devint son disciple, adopta des idées scientistes, se défroqua, puis épousa la fille de son maître. La femme du défroqué, tenue dans l’ignorance de son passé sacerdotal, l’apprit pendant qu’elle était enceinte de lui et mourut en couches en donnant naissance avant terme à un enfant qui resta paralysé des jambes. Le père veuf éleva ce fils unique : en dépit de son infirmité, il devint un bel adolescent faisant preuve d’une précocité intellectuelle remarquable, mais il mourut à l’âge de dix-huit ans. Barbey apporta à ces faits une modification capitale : du fils du défroqué il a fait une jeune fille, la belle et chaste Calixte, atteinte d’une mystérieuse névrose. Quant au défroqué lui-même, il lui donne une physionomie titanesque d’apostat résolument athée, et il transporte les deux personnages dans un cadre évidemment sans rapport avec les circonstances réelles. Diverses sources en effet permettent de savoir que lorsque l’ex-abbé Lebon revint dans son pays, et qu’aux environs de Saint-Sauveur-le-Vicomte il fit l’acquisition du château du Quesnay — comme le fait Sombreval dans le roman —, il y vécût ensuite dans une parfaite sécurité, sans être autrement inquiété par la population. En revanche, Sombreval, devenu propriétaire de cette vieille demeure seigneuriale, y vit en paria avec sa fille, et ne s’y maintient qu’en bravant avec toute la force de son mépris l’hostilité déchaînée d’une population superstitieuse qui ressent comme une malédiction son retour au pays et comme une provocation son installation au Quesnay. Voilà qui découle du caractère même du personnage, tout de même qu’il appartenait à la fois à sa nécessité intérieure et à son explication romanesque qu’il eût une fille,

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