SONNETS de Gongora

SONNETS de Gongora 

 Ouvrage poétique de l’écrivain espagnol Luis de Gôngora y Argote (1561-1627), publié en 1627 dans l’édition de ses Œuvres complètes, laquelle est due à Juan Lopez de Vicuna (Édition critique : Raymond Fouché-Desboc, Obras poeticas, 3 vol., New York, 1921). Il convient tout d’abord de rappeler que, sous l’influence de Pétrarque, le poète avait renié assez vite cet art un peu trop facile qui se donne carrière dans ses Romances. Soucieux de pénétrer dans tous les mystères du langage, il en vint donc à se créer un certain mode d’expression qui allait bientôt faire fortune dans toute l’Espagne — sous le nom de « cultisme ». On sait que l’affectation caractérise ce dernier : métaphores extravagantes, tournures et inversions forcées, latinismes et néologismes, dont le mélange ne laisse pas de produire l’obscurité. Pour Gôngora, l’art d’écrire devient donc une opération hermétique à l’usage des seuls initiés. Cet art triomphe dans trois grandes œuvres qui sont justement célèbres : la Fable de Polyphème et Galatée (Acis et Galatée), les Solitudes et le Panégyrique du duc de Lerme. Il ne faudrait pas néanmoins que ce massif poétique nous fît négliger les Sonnets de l’auteur. Durant toute sa vie, Gôngora fit des sonnets et on peut dire que dans nombre d’entre eux il atteint l’apogée