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Surréalisme de AZORIN

Publié le 04/04/2013

Extrait du document

 

José Martfnez Ruiz, connu sous Je nom d' Azorfn (1874- 1967), pseudonyme qu' il emprunte à l'un de ses héros, appartient, avec Unamuno, Machado, Valle-lnclân et Pfo Baroja, à la génération d'écrivains espagnols dite « de 1898 «.Surréalisme, publié en 1928, qualifié de préroman par l'auteur, se situe dans le sillage de Félix Vargas, paru l'année précédente. Ces deux ouvrages se rattachent à la période surréaliste de !'écrivain. Faute de traductions, Azorin est généralement ignoré en France. Georges Pillement, traducteur de Dona Inès en 1942, écrivait dans sa préface: « On ne comprend pas que des écrivains de la classe d' Azorfn et de Baroja qui jouent un rôle dans l'évolution de la pensée contemporaine restent ignorés du public français alors que les écrivains anglais et américains d'un talent équivalent, et souvent, moindre, jouissent de la vogue que l'on sait. «

 

« « Le surréaliste qui se découvre pleinement, en toute lumière, isolé, défini, dans l'atmosphère de cette spiritualité transparente .

» EXTRAITS ------- Un pays sans légende La clarté de la lune, si douce, sur le paysage suave.

Rareté, insignifiance des légendes et des superstitions dans cette région; rien en fait d'histoires effrayantes et romantiques ; aucune ambiance du Nord en matière d' his­ toires merveilleuses et d'épouvante.

Dans cette ambiance exempte de lé­ gende, de choses supra­ normales, davantage de force, le supranormal.

Le surréaliste qui se dé­ couvre pleinement, en toute lumière, isolé, dé­ fini, dans l'atmosphère de cette spiritualité transparente.

Défini le surréel, comme définies, en un relief saillant, les formes, dans la nuit très claire de lune.

Tout translucide et aérien.

Tout comme enveloppé en un gaze sans couture.

Sur ce fond de lumino­ sité, entouré d'une lumière tamisée, épurée, la figure del' ange.

Translucide sur translu­ cide.

Lumineux sur lumineux .

L'odeur incomparable des herbes alicantines De la cime des montagnes, à Mon6var, la tache bleue de la mer.

Sur le sommet, la légère et fraîche brise qui vient de la Méditerranée ; le vent qui est passé par la plaine de la mer bouclée.

Et peut-être, avec une longue vue, les petites voiles blanches qui passent.

Voiles blanches sur la colora­ tion d'indigo soutenu ; peu à peu sur l' im­ mensité.L'air cristallin de la montagne ; le silence et le faible bruit, de temps en temps, d'une clochette lointaine.

Et l'odeur péné- trante des herbes sauvages qui, à Alicante, ont une force de pénétration que ne possè­ dent pas celles de Castille.

Romarin, sauge, thym, origan; broussailles rases et acérées.

Parmi les broussailles , les sentes des perdrix.

Légers nuages sur la voûte d'azur; cumulus, ou cirrus, ou stratus.

La mer au loin.

Femmes de lumière La Monovérane qui pousse doucement le « bres ».Le « bres »,le plus commode et le plus pratique des berceaux ; dans le vesti­ bule, suspendu à des cordes attachées à un anneau fixé au plafond, un profond pa­ nier en sparte.

Al' intérieur, couché, le bébé.

La Monovérane qui berce, balance avec douceur son enfant.

La Monovérane qui pé­ trit ; dans le fournil, le bruit du tamis ; le pot de faïence blanche dans un coin ; un pot rempli de levure.

Le tablier aux rayures vertes, bleues et jaunes que l'on met pour couvrir la pâte qui est dans le pé­ trin .

S'activer en si­ lence pour le foyer.

Dentelles subtiles ; chambre où un rayon de soleil pé­ nètre par une petite fenêtre étroite.

A la fraîche en été ; Monovéranes pétu­ lantes dans le matin frais ; déjà impec­ cables, peignées, souriantes; Monovéranes dans l'air subtil et pur des premières heures du jour .

Dans leurs yeux, une lumière nouvelle , et dans le ciel une autre lumière toute neuve.

Traduit de l'espagnol par Christian Manso, José Corti, 1989 « Espagne, unique pour la variété de ses paysages ; collection superbe de paysages . ..

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Ainsi, dans un de ses livres les plus sing uliers, Surréalisme, qui n'a guère à voir avec l'écriture automatique mais au contraire avec ce que Jean Cassou appelait " une savante juxtaposition recréant volumes et plans" , il nous plonge au cœur d'une ville entourée de verdure et habitée toute l 'année par des hirondelles.

Une Espagne des métiers à tisser et du bruit des tanneries, d'une couleur grise qui s'estompe derrière les collines et des joncs bercés par le s usurrement des torrents qui les baignent.

»Gérard de Cortanze, Cent ans de littérature espagno le , Éditions de la Différence , 1989 .

« Dans ce livre, Azorfn démontre, une fois de plus, à quel point s'accentuent, le temps aidant, son amour et sa nostalgie de la ville de ses origines.

Les propos que tient Ramon G6mez de la Sema lorsqu'il visite Mon6var vont dans le même sens : " A Mon6var s'est révélé à moi l' Azorfn amateur de fenêtres grandes ouvertes.

En faisant la connaissance de Mon6var -en voyant le fond de ses salles à manger qui ne se dérobent pas lorsqu'on les regarde de la rue - en vivant dans ce village entouré de verdure et habité tout au long de l'année par l es hirondelles, j'ai compris Azorfn comme jamais je n'aurais pu le faire , de même que j'ai saisi la grandeur du sacrifice de celui qui vivait en l 'austère Madrid, alors que son âme baignait dans la douceur de son 1 dessin de Zulonga, Plaza y Jafiez Editores, 1986 2, 3, 4 Edimédia village.

»José Paya Bernabé, Surréalisme , préface, José Corti,1989.

AZORiN 02. »

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