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Trois essais sur la théorie sexuelle de Sigmund Freud (analyse et résumé)

Publié le 22/02/2012

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Avec ses théories sur la sexualité, Freud a troublé les eaux calmes des certitudes. Il a su tendre l'oreille à quelque chose qui crie en nous, mais auquel les médecins de cette époque voulaient rester sourds. Il a écouté la sexualité parler par l'intermédiaire des malades et il a su en comprendre la grammaire. Il a jeté les amarres sur l'île déserte de la sexualité, qu'il a explorée, décrite et inscrite dans la cartographie de la psychologie. Freud commence son livre par un essai sur les aberrations sexuelles. Ce passage est un peu comme la première maille sur laquelle il va tirer pour défaire le tricot de la vie érotique. Le lecteur va donc découvrir la pulsion sexuelle par le biais de sa déviation. Car la démarche de Freud consiste, à partir d'un trouble, en remontant à sa source, à dégager une loi universelle. Donc, de la fausse route de la pulsion, on va remonter à son aspect biologique, concernant tout le monde, dans un raisonnement à rebours de ceux empruntés dans les manuels de pathologie.
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« Le terme de libido, aujourd'hui encore, reste quelque chose de délicat à interpréter.

En effet, Freud lui-même n'en a pas donné une définition précise.

Tantôt, la libido nous apparaît comme l'instinct sexuel — aussi bien dans sesmanifestations psychologiques que physiques ; tantôt Freud la qualifie, dans un passage ajouté en 1925, de « force» par laquelle s'exprime l'instinct sexuel. Freud met volontiers en parallèle deux instincts de survie : celui de la nutrition et celui de la sexualité.

Ainsi, la libido est à la sexualité ce que la faim est à la nutrition.

La libido, comme la faim, exerce des tensions.

L'une comme l'autre cherchent alors à se satisfaire d'une façon impérieuse.

Ne dit-on pas d'ailleurs « j'ai faim de toi »; un« amour à croquer » (qui signifie en réalité « à dessiner », « à faire un croquis »); un « appétit sexuel ». La satisfaction de la libido entraîne la suppression de la tension, une sorte de décharge, de soulagement, un plaisir.Cette satisfaction calme la libido momentanément jusqu'à ce que s'expriment de nouveaux besoins, aussi exigeantsque les premiers.

De la même manière, après un bon repas, nous nous sentons repus en attendant les prochainescrampes d'estomac. Freud accorde à la libido une importance considérable.

Il ne manque pas de le souligner chaque fois que l'occasionse présente.

Destinée, à partir de l'adolescence (c'est-à-dire quand il y a maturation des organes sexuels et même avant), à un objet extérieur — libido d'objet — ou encore à une personne qui exerce une attirance sexuelle, la libido peut régresser si elle se heurte à des oppositions de lapersonnalité, du moi. Ainsi, elle risque de vouloir retrouver des satisfactions propres à une étape passée, de l'enfance.

Le sujet redevientalors lui-même le moyen de satisfaire cette libido.

Freud parle alors de libido du moi, de narcissisme : La libido du moi ou narcissique nous apparaît comme formant le grand réservoir d'où partent les investissementsd'objet et vers lequel ils sont ensuite ramenés.

» Mais qu'entend Freud par sexualité ? Le maître de la psychanalyse donne au mot sexualité le sens habituel derapports, d'union génitale tendant vers la reproduction.

Toutefois, son expérience professionnelle l'a amené àenglober sous ce vocable toute satisfaction d'ordre érotique, tout plaisir que peuvent donner certaines parties ducorps (peau, bouche, anus...) ou zones érogènes.

Partisan d'appeler les choses par leur nom, il lève le voile sur ceque l'on voulait ignorer, oublier, occulter.

Pas de compromis ou de mot couvert pour Freud, même si certainspréfèrent les mots d'« amour » ou de « désir d'union » qui leur paraissent plus idéalisés, plus poétiques... Tout le livre tend à prouver l'une des affirmations majeures de la théorie freudienne : la puissance de la libido. Car, selon le psychanalyste viennois, elle joue un rôle prépondérant dans la vie de chacun d'entre nous.

Elle existe dès la petite enfance.

Elle évolue et s'exprime de manières différentes selon les âges et les individus. Elle peut se manifester sous forme de perversion ou, quand il y a conflit avec le moi, elle risque d'entraîner destroubles du psychisme.

C'est sur ce clavier aux résonances particulières que Freud nous invite à le suivre dans cetouvrage. Le livre s'articule autour de deux grands axes, celui des aberrations sexuelles et celui du développement sexuel del'enfant puis de l'adolescent avec l'ensemble des transformations que chacun d'entre nous subit au cours de cepassage transitoire entre le monde de l'enfance et celui de l'adulte. LES ABERRATIONS SEXUELLES Pour comprendre les Trois essais sur la théorie sexuelle, Freud explique deux termes qui ont une valeur essentielledans l'ouvrage.

Il désigne sous le nom d'objet sexuel la personne qui exerce un attrait sur une autre personne.

Ilappelle but sexuel l'acte que la pulsion, la poussée, cherche à réaliser. Puis Freud passe en revue tout un éventail de perversions qu'il classe en deux catégories : celles concernant l'objetet celles qui intéressent le but. Ainsi que chacun le sait, l'homme est naturellement attiré par la femme et la femme par l'homme.

Or, il existe despersonnes pour qui ce n'est pas le cas.

Certains choisissent pour objet sexuel des individus du même sexe qu'eux.Freud parle alors d'inversion; d'autres abandonnent l'espèce humaine pour les animaux. En ce qui concerne l'homosexualité, Freud démontre les limites des thèses les plus couramment admises et qu'ilfait apparaître comme dépassées : l'inversion n'est pas d'origine congénitale puisqu'il existe des homosexuelsoccasionnels.

Elle n'est pas non plus acquise puisque l'on peut avoir eu des rapports, au cours de l'adolescence parexemple, avec une personne du même sexe, sans pour autant devenir homosexuel.

Enfin, Freud admet mêmel'hypothèse d'une bisexualité.

Ainsi, l'homosexuel qui a un côté féminin en lui serait attiré par les qualités virilesaussi bien morales que physiques de son partenaire : «Il se sent femme et recherche l'homme.

» Ces hommes se seraient, dans l'enfance, identifiés à leur mère.

Ils chercheraient, au moment où s'exprime leurlibido d'objet, une satisfaction qui ressemblât à celle qu'ils auraient souhaitée de la part de leur mère.

Dans ce cas,l'homosexualité serait comme une sorte d'expression narcissique, tournée vers soi-même.

Toutefois, Freud notebien que certains homosexuels (hommes ou femmes) ne perdent pas, malgré ce penchant, leurs qualités de virilité. »

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