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Trompeur de Séville et le Convive de pierre, le [Tirso de Molina] - fiche de lecture.

Publié le 01/05/2013

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Trompeur de Séville et le Convive de pierre, le [Tirso de Molina] - fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Trompeur de Séville et le Convive de pierre, le [Tirso de Molina] (El Burlador de Sevilla y Convidado de piedra), drame religieux en trois journées et en vers attribué à Tirso de Molina (v. 1625), édité en 1630, première manifestation littéraire du mythe de Don Juan. La pièce, en effet, présente, réunis pour la première fois, les « invariants « (J. Rousset) constitutifs du mythe de Don Juan : le séducteur, le groupe des femmes et la mort ; elle suit le modèle, traditionnel dans la comedia de l'Espagne baroque, de la division en trois journées et commence brutalement, de nuit, dans l'antichambre du roi de Naples : Don Juan, le visage couvert, sort des bras de la duchesse Isabelle. Celle-ci croyait recevoir clandestinement le duc Octavio, qu'elle pensait épouser bientôt. Ses cris attirent le roi, qui confie prudemment l'affaire à l'ambassadeur d'Espagne ; comme ce dernier est l'oncle de Don Juan, pour éviter les complications, il laisse son neveu s'enfuir. Sur une plage de Tarragone, Don Juan échappe à un naufrage et est recueilli par des pêcheurs ; il s'enflamme pour Thisbé, une toute jeune fille qui méprise encore l'amour. À Séville, le roi promet de marier la fille du Commandeur à Don Juan. Dans le village des pêcheurs, Don Juan promet le mariage à Thisbé, pour mieux la gagner, puis s'enfuit. Le duc Octavio arrive à Séville ; le roi, informé des événements de Naples, décide de le marier avec la fille du Commandeur. Don Juan, quant à lui, retrouve à Séville son ami le marquis de la Mota et en profite pour intercepter un billet qui était destiné au marquis de la part de sa cousine, Anna, fille du Commandeur : il ira à la place de son ami au rendez-vous. Anna a deviné qu'il ne s'agissait pas de son cousin, et ses cris ameutent son père : Don Juan fait face au Commandeur et le tue ; le roi fait arrêter Mota, coupable apparent du meurtre. Dans un village, Don Juan s'invite à des noces. Il se débarrasse du fiancé et persuade vite la jeune fille de céder à ses avances en lui promettant le mariage, puis ayant obtenu ce qu'il voulai...

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« de rire de ce qu’il fait croire aux autres ; il reste en toute occasion, le maître du masque et du discours galant et triomphe (aisément) devant ses victimes des classes populaires. 4 LA PUISSANCE DU DÉFI Ce séducteur, d’ailleurs, est-il d’un abord et d’un langage si irrésistibles ? Les jeunes filles nobles ne se donnent pas à lui, mais à celui qu’elles aiment et dont il a pris la place ; un jeune seigneur, riche et puissant, qui promet le mariage à une modeste paysanne n’a que peu de peine à triompher.

La séduction de Don Juan, en fait, émane de toute sa personne et de son comportement : il y a dans le texte tout un réseau d’images qui assimilent Don Juan à un héros mythique aux dimensions surhumaines.

Qui s’oppose à lui doit céder ou disparaître ; l’épée à la main, devant un manant ou devant un de ses pairs, il s’impose : « Je donnerai la mort sans autre forme de procès à qui, sur mon chemin, voudrait s’interposer.

» Fléau de Dieu ou démoniaque luciférien, Don Juan, homme du défi, est celui qui ose et que la difficulté encourage à persévérer : l’amour chez lui naît aussi de l’obstacle, qu’il s’agisse d’entrer dans le lit d’une duchesse, à la barbe du roi, ou de séduire une jeune mariée le jour de ses noces.

Peut-être est-ce là la raison ultime de la fortune de ce personnage créé en plein cœur du Siècle d’or : l’auteur du Trompeur de Séville a sans doute involontairement suscité une logique d’ordre poétique et mythique qui dépassait de beaucoup les nécessités pédagogiques de la démonstration théologique.. »

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