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TROPHÉES (les). Recueil poétique de José Maria de Heredia (résumé & analyse)

Publié le 08/11/2018

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TROPHÉES (les). Recueil poétique de José Maria de Heredia (1842-1905), publié à Paris chez Lemerre en 1893. La plupart des pièces étaient parues en revue dès 1862, puis surtout dans le premier (1866) et le troisième (1876) Parnasse contemporain, ou dans la Revue des Deux Mondes (1885, 1888, 1890, 1893). La première édition s'arracha en quelques heures. Présentant quelques modifications mineures, la deuxième édition parut un mois après. L'édition de 1914 (Paris, Ferroud) ajouta 4 sonnets.

Cumulant plusieurs inspirations au fil des trente années de leur composition, les Trophées, unique recueil de Heredia, se présentent comme une histoire poétique de l'humanité. Nouvelle Légende des siècles, cette production s'impose comme l'une des plus représentatives de l'esthétique parnassienne. Ensemble de médailles ou de joyaux, elle dut son succès à une perfection formelle, qui ne va pourtant pas sans un art de la dramatisation, subtilement agencée dans un recueil fondé sur la fragmentation.

La répartition en sections intervint assez tardivement, privilégiant les moments significatifs de l'Histoire telle qu'Heredia la conçoit : jouant sur l'espace et le temps, elle n'ôte pas pour autant tout caractère arbitraire à l'architecture d'un recueil, que le poète avait envisagé d'abord d'intituler Fleurs de Feu. Heredia se livre en quelque sorte à une revue des « ailleurs ».

« sition, les Trophées, unique recueil de Her edia, se présentent comme une his­ toire poét ique de l'humanité.

Nouvelle *L ége nde des siècles, cette production s'i mpose comme l'une des plus re­ présenta tives de l'esthétique parnas­ sienne.

Ensemble de médailles ou de jo yaux, elle dut son succès à une per­ fec tion formelle, qui ne va pourtant pas sans un art de la dramatisation, subtilement agencée dans un recueil fondé sur la fragmentation.

La rép artition en sections intervint assez tardivement, privilégiant les moments significatifs de l'His toire telle qu'He redia la conçoit : jouant sur l'es pace et le temps, elle n'ôte pas pour autant tout caractère arbitraire à l'ar­ chite cture d'un recueil, que le poète avait envisagé d'abord d'intituler Fleurs de Feu .

Heredia se livre en quelque sorte à une revue des« ailleurs ».

Précédé d'une Dédicace et d'une Ép?tre limi nair e adressée à Leconte de Lisle, le recueil se di vise en cinq sections, véritables unités théma tiq ues.

« La Grèce et la Sicile » con jure "l'Oubli" et s'organise en 4 parties : «H ercule et les Cen taur es» (8 sonne ts) ; « Artémis et les Nym phe s » ( 12 ) ; « Per sée et Andromède » (3) ; « Épigrammes et Buc oliq ues » ( 14 ).

Apr ès un gr oupe de 4 sonne ts, « Ro me et les Barbares » vo it se suc céder « Hort orum Deus » (5, puis 6 sonne ts), «A ntoine et Cléopâ tre » (3) ensui te, et enfin les 5 « Sonne ts épigr aphiques ».

« Le Moyen Âge et la Renaissance » comport e 17 sonne ts, puis les 8 regroupés dans « les Conquér ants».

«L 'Or ient et les Tropiqu es» ajoute à "la Vision de Khêm" (3) 6 autres son nets.

« La Nature et le Rêve » dispose autour de "la Mer de Bretagne" ( 1 0) deux grou pes de 4 et 8 sonne ts.

Le « Romancero » (une suite de 3 parties en tercets) et «les Conquér ants de l'or» (6 poèmes en alex andr ins) com plètent l'en­ semble.

« Il y a des gens qui ont du génie.

Moi je n'ai que du talent » : face aux poètes inspirés du x1xe siècle, l'auteur des Trop hées installe la technique au rang de vertu cardinale de la poésie ; à côté des œuvres-fleuves, il érige un uni­ que recueil, lentement mûri ; face aux textes engagés, en prise sur leur temps, il avance la« scorie de son rêve », suite de pièces tournées vers un passé à ja mais révolu.

De là l'aspect érudit de cette poésie : archaïsmes, mots francisés ( « buccina­ teur », « le ctisterne », etc.), emprunts aux lexiques spécialisés (Anatole France n'ironi sait-il pas : « Selon le cœur de M.

Heredia la table alphabé­ tique des pierres précieuses ou le cata­ logue du Musée d'artillerie est le plus émouvant des romans d'aventures » ?), mythologismes dans la pure tradit ion des salons précieux (l'« appel d'As­ tarté », le « chanteur de Célène », etc .), périphrases inutiles (ainsi la sauterelle est-elle baptisée successivement « lyre naturell e » puis « muse des guérets , des sillons et du blé »), tout contribue à faire des Trophées un livre d'images esthétisante s.

Et le choix du sonnet (118 auxquels s'ajoutent les tercets du « Romancero » et les strophes des «C onquérants de l'or »), «cette forme mystique et mathématique », vient renforcer le caractère dilettante d'une poésie conçue comme point de conver­ gence des perfections lexicales, rhéto­ riques et métriques ; encore convient­ il que ces matériaux aboutissent à une « composition logiquement déduite » ! Or, l'espace du sonnet s'organise, chez Heredia, à partir de la focalisation d'un regard -celui du narrateur, d'un personnage, d'une foule-, sur l'obj et du dernier vers : de là l'omnipr ésence des verbes de vision et la réducti on fré­ quente des individus à la synecdoque de l'œil ; de là, aussi, l'aspect pictural de poèmes où couleurs, plans et perspectives définissent le cadre d'un tableau dans lequel les mouvements font ressortir la pose :. »

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