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Turcaret

Publié le 12/04/2013

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Suite à la publication de Turcaret en 1708, des gens d'affaires, se sentant attaqués, ont tenté d'en empêcher les représentations. Ils auraient même proposé une importante somme à Lesage pour qu'il la retire. Il fallut l' intervention du Dauphin, fils de Louis XIV, pour que les comédiens du roi la jouent. Aujourd'hui, elle tient une place honorable dans le répertoire de la Comédie-Française.

« «- Je vous demande mille pardons de ma colère.» « - Que faites­ vous de cet homme-là, Madame?» EXTRAITS Un marquis arrive chez la baronne et reconnaît en Turcaret un ancien laquais de son grand-père.

En outre, il explique qu'il a eu à faire à lui pour un prêt sur gage, un diamant qu'il voit ensuite à la main de la baronne LE MARQUIS.

-Il me venait de ma tante ; c'était un des plus beaux brillants ; il était d'une netteté, d'une forme, d'une grosseur à peu près comme ...

(Regardant le diamant de la baronne.) Eh ! le voilà, madame ! Vous vous en êtes accom­ modée avec M.

Tur­ caret, apparemment ? LA BARONNE (au mar­ quis).

-Autre méprise, monsieur.

Je l'ai acheté, assez cher même, d'une revendeuse à la toilette.

LE MARQUIS.

- Cela vient de lui, madame.

Il a des revendeuses à sa disposition, et, à ce qu'on dit, même dans sa famille.

M.

TURCARET.

- Monsieur, monsieur! LA BARONNE (au marquis).

- Vous êtes insultant, monsieur le marquis.

Par vengeance, le marquis s'arrange pour introduire la femme de Turcaret chez la baronne, en la présentant comme une comtesse.

Peu avant la fin, Turcaret arrive, alors que sa sœur est aussi parmi ce beau monde LA BARONNE (à M.

Turcaret).

- Vous ne vous attendiez pas, monsieur, à rencontrer ici ma­ dame Turcaret ; et je conçois bien l 'embar­ ras où vous êtes.

Mais pourquoi m'avoir dit que vous étiez veuf? LE MARQUIS.

- Il vous a dit qu'il était veuf? Eh ! parbleu ! sa femme m'a dit aussi qu'elle était veuve.

Ils ont la rage tous deux de vouloir être veufs.

LA BARONNE (à M.

Turcaret).

- Parle z, pour­ quoi m'avez-vous trompée? M.

TURCARET (interdit).

- J'ai cru, ma­ dame ...

qu'en vous faisant accroire que ...

je croyais être veuf ..

vous croiriez que ...

je n'aurais point de femme ...

(A part.) J'ai l'esprit troublé, je ne sais ce que je dis.

Les Génies du Théâtre Français.

Edito-Service S.A., 1968 «- Jesuis huissier à verge, à votre service ; etje me nomme M.

Furet.» NOTES DE L'ÉDITEUR de premier échantillon d'un nouveau filon dramatique , le théâtre d'affaires, que Turcaret demeure une date et que Lesage se classe bien à part, alors que la construction de sa pièce n'apporte rien de nouveau: toujours les mêmes procédés des prédécesseurs, mais le dessin mordant des caractères et la peinture féroce des mœurs révèlent tout un monde écarté jusqu'à présent de la scène.

Les usuriers, les valets de Molière ne s'emploient pas seulement à de plaisantes escroqueries de vauriens, Frontin est devenu l'ennemi sournois, implacable de ses maîtres ; il travaille à les dépouiller à son profit et rêve déjà à l'indépendance.

Ses propos d'une hardiesse et d'un cynisme terribles annoncent l'ouvrier souterrain préparant la Révolution .

» Gilbert Sigaux, texte de la Notice: Antoine, Comédie-Française, 1928.

« Pour la première fois, avec son Turcaret, Lesage entre tout vif dans la vie et s'attaque à découvert aux mœurs des hommes d'affaires et des traitants qui, d'ailleurs , s'efforceront de lui barrer la route, et de rejeter le redoutable satirique vers les scènes infiniment moins importantes du Théâtre de la Foire.

( ...

)C'est donc à ce titre 1 coll.

Viollet 2 grav ure de Marillier et De Launay le Jeune I B.N .

3, 4, 5, 6 gravures de Valton et Gaujean /Ed.

Qu antin , Paris 1886 / B .N.

LESAGE03. »

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