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Un Héros de notre temps

Publié le 06/04/2013

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Le livre fut publié par fragments successifs (Bella, Le Fataliste et Taman) à partir de 1839 dans la revue les Annales de la patrie. L'édition complète incluant La Princesse Mary et Maxime Maximovitch, parut en mai 1840, après autorisation de la censure. Les traductions désignent le héros tantôt sous le nom de Petchorine, tantôt de Pietchorine.

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« Kazbitch et Azamat EXTRAITS Une créature de glace D'abord, ses yeux ne riaient pas quand il riait! N'avez-vous pas remarqué ce détail étrange chez certaines personnes ? C'est le signe, ou bien d'une nature 0 perverse, ou bien d'une tris- tesse prof onde et constante .

Derrière les cils à demi bais­ sés, ces yeux brillaient d'une sorte d'éclat phosphorescent, si l'on peut ainsi s'exprimer.

Ce n'était pas le reflet d'un feu intérieur ni d'une imagi­ nation quis' amuse, c'était un éclat pareil à l'éclat d'un acier poli, éblouissant mais froid.

Le regard rapide, mais perçant et appuyé, laissait l'impression pénible d'une interrogation indiscrète et même aurait pu passer pour impertinent s'il n'avait ex­ primé autant d'indifférence tranquille.

L'amitié est un marché de dupes Werner était petit de taille, maigre et débile comme un enfant.

( ..

.) Il portait les cheveux coupés ras et les inégalités de son crâne, mises à nu de cette façon, auraient frappé un phrénologue par un étrange entrelacs de tendances contradictoires.

Ses petits yeux noirs, toujours inquiets, s'efforçaient de pé­ nétrer vos pensées.

Ses vêtements trahis­ saient le bon goût et la propreté.

Ses mains décharnées, noueuses et petites se pava­ naient dans des gants jaune clair.

Sa re­ dingote, sa cravate et son gilet étaient constamment de couleur noire.

La jeunesse l'avait surnommé Méphistophélès; il faisait mine de se fâcher de ce surnom qui, en réa­ lité, flattait son amour-propre.

Nous nous sommes vite compris l'un l'autre et nous sommes devenus de bonnes relations -car je suis incapable d'amitié : de deux amis, l'un est toujours l'esclave de l'autre, bien que souvent aucun des deux ne l'avoue à soi-même ; esclave, je ne peux pas l'être ; quant à commander c'est une fatigue acca­ blante parce qu'il faut, en même temps, don­ ner le change ; d'ailleurs, j'ai des laquais et de l'argent ! Liberté, liberté chérie .•.

25 juin Parfois je me méprise ...

N'est-ce pas pour cela que je méprise les autres? ...

Je suis de­ venu incapable de nobles élans : j'ai peur de paraître ridicule à moi-même.

Un autre, à ma place, eût offert à la princesse son cœur et sa fortune ; mais sur moi le mot de « mariage » exerce une sorte de pouvoir ma­ gique : quelle que soit la passion dont j'aime une femme, si elle me laisse seule­ ment pressentir qu'il me faudra l'épouser, adieu l'amour ! mon cœur se change en pierre et rien ne le réchauffera.

Je suis prêt à tous les sacrifices sauf à celui-là ; vingt fois je jouerai aux cartes ma vie et même mon honneur ...

mais je ne vendrai pas ma liberté.

Traduit du russe par Alain Guillermou Mikhaïl Lermontov, dessin de Pasternak, 1891 NOTES DE L'ÉDITEUR «C'est avec ces romans-là que l'on gâte les mœurs et fausse les caractères.

Bon voyage à M.

Lermontov, il n'a qu'à purifier sa tête si c'est possible.» Nicolas 1er, lettre à l'impératrice, qui lui avait recommandé la lecture d' Un héros de notre temps, juin 1840.

naturellement et progressivement que le caractère de Petchorine nous est révélé .

» Jean Train, avant-propos, Un héros de notre temps, Laffont, 1959.

censure, la possibilité ou le courage de discuter ou d'exprimer librement ses idéaux.

Cette inaction forcée, acceptée lâchement par les uns, cyniquement par « Le ciment qui relie les cinq nouvelles disjointes, c'est le caractère de Petchorine.

L'œuvre est merveilleusement composée, puisqu'on ne la sent pas composée.

C'est I, 2, 3, 4 Novosti I Sipa lcono «Lermontov porte délibérément témoi­ gnage sur l'état d'âme de sa génération, celle d'après Griboïedov, Pouchkine et le décembrisme, celle qui est sortie de l'adolescence au lendemain du drame de 1825 et qui n'a plus ni l'illusion qu'elle pourrait changer l'ordre des choses et régénérer la Russie, ni même, sous la férule de Nicolas 1er, de sa gendarmerie et de sa les autres, c'est ce que Lermontov dénonce d'abord dans des poèmes comme sa fameuse Méditation puis dans son roman Un héros de notre temps, où il entend bien donner au mot « héros » un sens dérisoire.

( ...

) »Gustave Aucouturier, introduction des Œuvres de Pouchkine, Griboïedov, Lermontov, Gallimard, 1973.

LERMONTOV 02. »

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