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UN PETIT BOURGEOIS de François Nourissier (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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UN PETIT BOURGEOIS. « Texte autobiographique » de François Nourissier (né en 1927), publié à Paris chez Grasset en 1963.

 

François Nourissier a très peu connu son père, mort d'une crise cardiaque quand l'enfant avait huit ans. Souffrant lui aussi du cœur, redoutant une disparition précoce, l'écrivain s'adresse à ses deux fils et à sa fille afin que, plus tard, leur père ne soit pas pour eux un inconnu. En une série de brèves rubriques, il évoque son enfance solitaire sous l'Occupation, entre une mère mal remariée, très vite malheureuse, et quelques amitiés interrompues, puis le « désert » de l'adolescence, les premiers essais littéraires, enfin l'échec de son mariage, ses rapports avec sa femme et ses enfants. Mais c’est aussi le tableau fragmentaire et humoristique de ses préférences : l’expression de son amour pour les maisons de campagne et les immeubles haussmanniens, pour la Suisse où il séjourne fréquemment, se mêle ainsi à une réflexion ironique sur les écrivains parisiens, la politique, ou la frénésie des années soixante. Au terme de son livre, il n'a pas «d’autre foi à prêcher» à ses enfants que la recherche « sauvage » du bonheur.

 

Un petit bourgeois, deuxième volet d'Un malaise général, n'est pas la suite de Bleu comme la nuit (1958). Tandis que ce dernier roman hésitait constamment entre fiction et réalité, Un petit bourgeois se veut résolument, « agressivement » autobiographique : selon la formule de François Nourissier, «chacun n'écrit jamais que pour soi. Autant s'avancer à visage découvert ». Et, de fait, l'auteur se plie en les raillant à toutes les lois du genre, à commencer par l'exigence d'une franchise totale : la liberté avec laquelle il évoque une sexualité décevante se veut ainsi au rebours des modes, héritées de la psychanalyse, qui créent un nouveau conformisme amoureux ; de même n'hésite-t-il pas à avouer à quel point

« le travail de l'écrivain est« fastidieux ,,, ou combien il a naguère détesté ses enfants nés trop tôt, alors qu'il ne rêvait que de fuites.

L'ironie sur soi envahit ainsi les étapes obligées du genre autobiographique et contribue à tracer un portrait peu flatteur : comme l'indique le titre, il s'agit à la fois d'évo­ quer l'enfant de bourgeois que fut François Nourissier, et sa condition présente, et revendiquée, de « petit bourgeois».

Mais l'écrivain est assez lucide pour savoir que cette sévérité peut devenir complaisance.

S'il désire que son livre crie : "J e n'aime pas ma vie», ce cri s'adresse à des enfants à qui l'auteur souhaiterait laisser un « modèle , paradoxal.

Et c'est pourquoi le portrait qui est esquissé ici, placé à la fois sous le signe de Montherlant et de Leiris, est brisé, éclaté, comme le montrent la discontinuité des rubri­ ques où le futile côtoie le grave, et des titres comme «Vingt ans durant j'ai rêvé de pâlir » ou « l'Habitude de doper le cheval», qui dissimulent le malaise derrière l'humour.

Car ce portrait dicté par un devoir -ce que Nourissier appelle l'. »

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