VOIX INTÉRIEURES (Les) de Victor Hugo : Fiche de lecture

VOIX INTÉRIEURES (Les)

Victor Hugo. Poèmes, 1837.

«Le foyer, le champ, la rue: triple aspect de notre vie»: c’est en ces termes que la préface de ce recueil de trente-deux poèmes définit ses sources d’inspiration. Le foyer, c’est la poésie du cœur: celle qui donnait déjà au précédent recueil du poète, Les Feuilles d'automne, une tonalité intimiste et personnelle ; on y retrouve, en effet, tout un cycle de poèmes consacrés aux enfants («Regardez, les enfants se sont assis en rond», «À des oiseaux envolés»), et plus généralement à la famille proche du poète («À Eugène, vicomte H.»). S’y rattachent également toutes les chansons qui célèbrent la femme aimée, celle qui désormais a pris place dans son cœur («Venez que je vous parle, ô jeune enchanteresse»). Le champ, c’est la poésie de la nature — une nature pleine de symboles et de mystères angoissants («À Albert Dürer», «La Vache », « Soirée en mer»). La rue, enfin, c’est « la lutte furieuse des opinions », la mêlée à laquelle le poète ne peut se soustraire. Il ne s’agit cependant plus de livrer bataille, mais d’instruire: les accents épiques et polémiques qui avaient fait irruption dans les Chants du crépuscule