VOLTAIRE : Mémoires

« Les Mémoires sont une œuv re posthu­ me ; un des manus­ crits fut racheté par Beaumar chais , res­ ponsable de l'édition de Kehl.

Beauma r­ c hai s attendit 1789 p our publier les Mé­ moire s, mais diver­ ses éditions clan­ destines cir cul èrent sous le manteau dès 1784 ; ainsi, Frédé­ ri c Il pur, avant sa mort ( 1786 }, lire cerre œuv re railleuse.

Le livre Autobiographie ...

L es Mémoires pour servir à la vie de M.

de Voltaire écrits par lui-même racontent les relations tumultueuses de Voltaire et de Frédéric II.

En 1733, date point de départ de ces Mémoires , Voltaire, alors célèbre comme poète épique, comme historien et comme auteur dramatique, décide d 'aller vivre tranquille à Cirey avec Mme du Châtelet.

Mais, sollicité par son admirateur le prince Frédéric Il, avec lequel il entre­ tient une volumineuse correspondance , il quitte Cirey pour la cour de Prusse.

Voltaire y est notamment chargé de corriger les vers et la prose médiocres du prince .

De s entreprises de séduction mutuelle aux démêlés troubles, leur amitié tourne à l 'orage.

L'occasion pour Voltaire de s'éc lipser, et de n'en ché­ rir que mieux la liberté, dont il se flatte d 'être l' un des seuls représentants .

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ou règlement de comptes ? M ais le premier titre des Mém oir es, Vie privée du roi de Pruss e, révèle peut-être la véritable nature de ce savou­ reux récit au tempo allègre.

Sous la couverture d'une autobio­ graphie, qui trie soigneusement les souvenirs, Voltaire ne pro­ cède-t-il pas à un règlement de comptes ? En effet, après un début de "confession" , Voltaire s'es quive pour se lancer dans le récit des négociations secrètes entre Potsdam et Versailles et des manœuvres larvées du prince contre lui.

Mais la plume de Voltaire sait se faire plus acerbe que simplement vengeresse; le ressentiment qu' il éprouve à l'éga rd du prince n'altère ni son humour , ni son art de conteur.

Son arme principale , 1 'iro­ nie , lui sert à ridiculi ser habilement la cour de Prusse ou à transformer en épi sodes colorés les événements les plu s graves.

Le prince fut-il bles sé en lisant ce texte parfois agressif? Selon l 'ave rtissement de l 'édition de Kehl , Frédéric II sut y déceler , sous le resse ntiment, l'admiration que Voltaire lui port ait : "Sa raison lui fit apercevoir que les traits la ncé s contre son avar ice , sa dureté et ses prétention s po étiques ( ...

) donnaient plus de poids à ce qu'on disait, dans le même ou­ vrage, de so n génie et de son courage.". »