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Voltaire: Zadig et L'Ingénu

Publié le 08/01/2020

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voltaire

c - Liens avec les autres œuvres de Voltaire

Voltaire avait choisi les grands genres (histoire, tragédie, épopée) pour s’imposer ; ensuite il s’était forgé ses propres outils pour mener ses combats philosophiques : lettres, traités, dictionnaire, mélanges, questions, etc. Les genres narratifs ne l’avaient pas retenu jusqu’à ces petits récits qu’il qualifiait lui-même de « couillon-nades » et dont il ne pensait pas qu'ils compteraient parmi ses chefs-d’œuvre. Mais les grands thèmes de ses contes - le Mal, la Providence, la question de la liberté humaine, la tolérance, Dieu, les pouvoirs et les limites de la raison, la nature de la sagesse, la possibilité du bonheur, la cruauté, la bêtise, les préjugés - sont aussi ceux de toutes ses autres œuvres et les combats qu’il livre avec ces textes brefs, incisifs et satiriques sont les combats de sa vie entière. Zadig est écrit par exemple en marge des chapitres de YEssaisur les mœurs consacrés à l’Orient. L'Ingénu confronte Raison et Histoire, Nature et Civilisation, lourdes questions déjà interrogées dans les œuvres plus sérieuses. '

2 - Résumé et composition

a - Les données des deux intrigues

Zadig

Le héros, Zadig, est un simple habitant de Babylone, riche, beau et jeune. Il décide d’épouser la belle Sémire, que lui dispute Orcan. Blessé à l’œil par son rival, menacé de devenir borgne, il est dédaigné de sa maîtresse. Il épouse bientôt la belle Azora, qui le trahit et qu’il répudie. Comme les femmes l’ont déçu, Zadig décide de chercher le bonheur dans l’étude de la nature. Mais sa science lui: vaut de risquer d’être condamné à mort. Il se tourne alors vers la philosophie et vers l’amitié : sa maison est un lieu de plaisir et de raffinement, ce qui l’expose à l’envie. Un de ses voisins cherche à le perdre auprès du roi de Babylone, en le présentant comme un ennemi du roi : un heureux hasard (sous la forme d’un perroquet) le sauve encore. Il devient même le favori du roi Moabdar et de la reine Astarté. Nommé Premier ministre, il s’acquitte si parfaitement de sa tâche que la reine se met à l’aimer ; Zadig de son côté est amoureux d’elle. Naturellement, le roi s’en aperçoit et décide de faire empoisonner sa femme et de faire étrangler Zadig. Fort heureusement, un nain parvient à les prévenir l’un et l’autre : la reine est cachée par les soins du fidèle ami de Zadig, Cador, qui prépare également la fuite de Zadig.

Il part vers l’Égypte : en chemin, il sauve une femme maltraitée par son amant, la belle Missouf, et tue ce dernier. Condamné à l’esclavage pour ce meurtre, il est acheté par un marchand arabe, Sétoc, qui s’aperçoit bientôt de l’intelligence et des qualités exceptionnelles de son serviteur et en fait son ami. Zadig réussit

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« VOLTAIRE, ZADIG ET L'INGÉNU la différence près que l'Ingénu reçoit dans le conte un autre nom, puisqu'on le baptise Hercule.

Prèsque tous les contes de Voltaire ont un sous-titre : Zadig ou la Destinée, his­ toire orientale; I:Ingénu, Histoire véritable tirée des manuscrits du Père Quesnel.

Ici encore, la différence saute aux yeux : si le sous-titre de Zadig invite à lire ce conte dans une perspective philosophique (réflexion sur la destinée), celui de I:lngénu (paru d'abord sous le titre Le Hwon ou !'Ingénu) invite plutôt à le comprendre comme une peinture réaliste du sort réservé aux innocents dans la France contemporaine.

Renouvelé par Perrault, à la fin du XVII" siècle, l'intérêt pour le conte est resté vif tout au long du XVIIIe: contes «de fées», les Contes de ma Mère !'Oye, avec des moralités, les contes de Perrault étaient aussi des contes discrètement satiriques, à valeur «édifiante» si l'on en croit leurs moralités.

Le début du XVIII" siècle a adoré les contes libertins*, situés dans un Orient de pacotille (ceux de Crébillon, par exemple, comme Le Sopha) : l'intérêt pour les contes arabes avait été suscité par la traduction des Mille et Une Nuits par Antoine Galland (1ï01).

Enfin, un philosophe comme Montesquieu n'avait pas dédaigné d'en­ châsser dans les Lettres persanes plusieurs petits récits qui étaient autant de contes à portée philosophique et critique.

Indéniablement, cependant, Voltaire «invente» le genre du conte philosophique en tant que tel: d'abord parce qu'il est le seul à en avoir écrit autant à son é o ue, ensuite parce qu'il lui a donné des contours très personnels.

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