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ZOLA : L'Assommoir (Résumé et Analyse)

Publié le 03/12/2010

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Sur dix-huit années d'existence, on assiste à la dégradation physique et morale de Gervaise, de la jeune femme déjà marquée par l'hérédité mais honnête et digne à une créature sans âge, abîmée par la misère et l'incompréhension, sombrant dans l'ivrognerie et dans une demi-folie. Pourtant, c'est un être complexe avec des constantes dont certaines (les négatives) prennent progressivement le dessus.

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« Lerat). Sur dix-huit années d'existence, on assiste à la dégradation physique et morale de Gervaise, de la jeune femme déjàmarquée par l'hérédité mais honnête et digne à une créature sans âge, abîmée par la misère et l'incompréhension,som brant dans l'ivrognerie et dans une demi-folie.

Pourtant, c'est un être complexe avec des constantes dont certaines (les négatives) prennent progressivement le dessus. Les aspects positifs a/ Une mère qui aime ardemment ses enfants (p.

95). b/ Un rêve de bonheur simple et tranquille dont la formulation répétée a quelque chose de poignant (pp.

49,51). c/ Une sorte de distinction d'esprit tranchant sur son milieu, faite de prudence, de modestie, d'un souci derespectabilité qui lui fait repousser longtemps les avances de Coupeau. d/ De l'énergie (scène de l'accouchement, pp.

115 et 116), le goût du travail bien fait légitimant l'ambition ;c'est « une femme résolue ayant son plan de vie bien arrêté » (p.

45). e/ Une bonté foncière : « Le vrai était qu'elle restait obligeante et secourable au point de faire entrer lespauvres quand elle les voyait grelotter dehors » (p.

212), ce qu'elle fait avec le père Bru (ibid.).

Même plongée dans une épaisse misère, elle lui porte encore secours (p.

369) et s'interpose courageusement entre lamalheureuse Lali et son tortionnaire de père (pp.

451 à 453). f/ Surtout subsiste jusqu'au milieu de ses turpitudes le sens de la pureté : en témoigne son attirance versGoujet dont l'amour la bouleverse : « Elle goûtait une grande joie à être aimée ainsi, pareillement à une saintevierge » (p.

173).

Leur dernière rencontre est comme un adieu de Gervaise à la meilleure part d'elle-même (p. 473). 1. Les éléments destructeurs de la personnalité a/ L'hérédité qui lui a valu un père brutal (p.

24) et une mère qui l'a très tôt initiée aux plaisirs de l'anisette (pp.

48 et 56).

Le signe visible en est la claudication de plus en plus accentuée, objet de la dérision desLorilleux. b/ Moralement, une sorte d'atonie, de sentiment d'impuissance à conduire sa vie, destructeur de la volonté : « Elle se comparaît à un sou lancé en l'air, retombant pile ou face, selon les hasards du pavé » (p.

56). c/ Par suite sa gentillesse naturelle dégénère en une bonté molle, une indulgence confinant à la lâcheté : « Elle était dans une de ces heures d'abandon dont elle se méfiait tant, trop émue pour rien refuser et faire de lapeine à quelqu'un » (p.

60).

Ainsi tolérera-t-elle les libations de Coupeau, l'installation chez elle de Lantier, et perdra-t-elle toute exigence éducative vis-à-vis de Nana. d/ Une paresse, et même une sorte de torpeur paralysante.

Au beau milieu du repas qu'elle a organisé, elle s'arrête, « contemplant les convives, douce et stupide » (p.

260).

« Une paresse heureuse l'engourdissait [...], avec le seul besoin de n'être pas embêtée » (ibid.).

Alors Gervaise devient schizophrénique, spectatrice presque hébétée de sa propre vie. e/ Surtout, refluant des profondeurs, un épais matérialisme étouffe progressivement les élans de l'âme.

Il consiste en une sensualité grossière, un culte de la nourriture : « Gervaise énorme, tassée sur les coudes,mangeait de gros morceaux de blanc, ne parlant pas, de peur de perdre une bouchée » (p.

244).

Plus lasensation est fruste, plus elle est source de jouissance, à la limite de la scatologie.

« Elle s'abandonnait,étourdie par le léger vertige qui lui venait du tas de linge, sans dégoût pour l'haleine vineuse de Coupeau.

Et legros baiser qu'ils échangeaient à pleine bouche au milieu des saletés du métier était comme une première chutedans le lent avachissement de leur vie » (p.

164). 2. Les conséquences a/ Physiques : signe de l'envahissement de l'esprit par la matière, l'embonpoint ne cesse de la gagner, noté avec insistance, et lié à un enlaidissement croissant. b/ Sociales : elle descend rapidement les degrés de l'échelle sociale.

Patronne, employée dans une blanchisserie, repasseuse d'occasion, femme de ménage dans son ancienne bou tique, rejetée à la rue, prostituée sans client, enfin clocharde à demi-folle (p.

494). c/ Morales : perte de sa dignité de femme et de mère, partageant ses faveurs entre Coupeau et Lantier, subissant les pires avanies de Virginie (p.

421), sans la moindre jalousie (p.

418).

Perte de son honnêteté 3.. »

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