Devoir de Philosophie

fiche analytique victor hugo expiation

Publié le 11/03/2016

Extrait du document

hugo
L'expiation – Victor HUGO (1851) INTRODUCTION Dans les Châtiments, recueil violemment polémique contre Napoléon III, Victor Hugo se sert du personnage de Napoléon Ier comme opposition à la médiocrité de son successeur, mais aussi comme figure prophétique des événements du Second Empire. En effet, dans le poème central du recueil, intitulé « L’expiation », le poète donne un sens prémonitoire à l’épisode de la retraite de Russie, qui devient le premier épisode d’une expiation : celle de sa prise de pouvoir injuste lors du coup d’État du 18 Brumaire, qui se poursuivra jusqu’à un autre coup d’État, celui qui verra l’établissement du Second Empire... Nous verrons comment Hugo présente ici une image cruelle de la guerre, dévoreuse d’hommes, en transfigurant l’événement historique de façon épique et en lui conférant le sens philosophique d’une expiation. LECTURE L'expiation Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.Pour la première fois l'aigle baissait la tête.Sombres jours ! l'empereur revenait lentement,Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche.Après la plaine blanche une autre plaine blanche.On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.Hier la grande armée, et maintenant troupeau.On ne distinguait plus les ailes ni le centre.Il neigeait. Les blessés s'abritaient dans le ventreDes chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolésOn voyait des clairons à leur poste gelés,Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d'être tremblants,Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.Il neigeait, il neigeait toujours ! La froide biseSifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus,On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus.Ce n'étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre :C'était un rêve errant dans la brume, un mystère,Une procession d'ombres sous le ciel noir.La solitude vaste, épouvantable à voir,Partout apparaissait, muette vengeresse.Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaissePour cette immense armée un immense linceul.Et chacun se sentant mourir, on était seul. RAPPEL DE L AXE DE LECTURE Faire un rappel de l'axe demandé par l'examinateur PLAN a. La transfiguration épique 1. Les effets d’amplification (répétition, anaphore ; cf. questions 1, 3, 4, 6) 2. La personnification des éléments (cf. questions 2, 4) 3. Le courage des soldats (cf. questions 2, 3, 6). b. La retraite de Russie comme expiation 1. L’opposition passe / présent ? l’oxymore ? vaincu / conquête ? ? la désintégration de la Grande Armée 2. L’impuissance de l’armée ? les soldats comme victimes de l’appétit de conquête ? la mort envahit le texte ? l’émotion du poète 3. L’hiver vengeur : sens moral et métaphysique du texte. ETUDE DU TEXTE 1. Relevez les mots ou expressions répétés : quels effets produit ce procédé La répétition la plus significative est celle de l’expression ? il neigeait ?, que l’on trouve cinq fois dans le texte en anaphore, relayée également par le mot ? neige ? au vers 26. Cette phrase extrêmement courte a l’imparfait de durée, répétée toujours a la même place en début de vers, donne l’impression que cette neige ne va jamais s’arrêter de to...
hugo

« 2 Faire un rappel de l'axe demandé par l'examinateur PLAN a.

La transfiguration épique 1.

Les effets d’amplification (répétition, anaphore ; cf.

questions 1, 3, 4, 6) 2.

La personnification des éléments ( cf.

questions 2, 4) 3.

Le courage des soldats ( cf.

questions 2, 3, 6). b.

La retraite de Russie comme expiation 1.

L’opposition passe / présent ▶ l’oxymore vaincu / conquête ≪ ≫ ▶ la désintégration de la Grande Armée 2.

L’impuissance de l’armée ▶ les soldats comme victimes de l’appétit de conquête ▶ la mort envahit le texte l’émotion ▶ du poète 3.

L’hiver vengeur : sens moral et métaphysique du texte. ETUDE DU TEXTE 1.

Relevez les mots ou expressions répétés : quels effets produit ce procédé La répétition la plus significative est celle de l’expression il neigeait ≪ ≫ , que l’on trouve cinq fois dans le texte en anaphore, relayée également par le mot neige ≪ ≫ au vers 26. Cette phrase extrêmement courte a l’imparfait de durée, répétée toujours a la même place en début de vers, donne l’impression que cette neige ne va jamais s’arrêter de tomber ( Il ≪ neigeait, il neigeait toujours ! ≫ ).

Elle souligne également la force inexorable de la neige : c’est elle qui va avoir raison de la Grande Armée, par son opiniâtreté meurtrière, bien plus que les ennemis qui sont a peine mentionnes ( Boulets, mitraille, obus ≪ ≫ ). Cette répétition est renforcée par celle de l’adjectif blanc/blanche que l’on trouve quatre fois et qui annonce l’image du linceul a la fin du texte ; elle contribue encore a évoquer la toute-puissance de l’hiver qui règne sur tout le paysage et le transforme en un spectacle en noir et blanc, symbole de mort. Le même effet est produit avec la reprise de l’adjectif muet/muette : les couleurs et les sons , marques de la vie, ont disparu dans un silence spectral. 2.

Comment Hugo met-il en scène l'hiver dans ce passage ? L’hiver est extrêmement présent dans ce texte, des les deux premiers mots scandes comme un refrain, et toutes ses manifestations sont mentionnées : neige, avalanche, givre, glace, froide bise, verglas.

Non seulement il est omniprésent, mais il est aussi transforme en véritable protagoniste par le procédé récurrent de la personnification : L’âpre hiver fondait en avalanche , La froide ≪ ≫ ≪. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles