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FICHE DE REVISION: HEIDEGGER

Publié le 17/01/2022

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HEIDEGGER est le successeur de HUSSERL à Fribourg-en-Brisgau. Depuis la fin de la guerre de 1940, il vit retiré dans un hameau de la Forêt-Noire. Son principal ouvrage est l'Etre et le Temps (1926). Sa méthode est celle de HUSSERL : la phénoménologie, mais une phénoménologie qui prétend atteindre, non pas seulement des essences, mais l'existence. Le tort des philosophes depuis DESCARTES est de commencer par poser la dualité du sujet et de l'objet et d'essayer ensuite de découvrir la relation qui les unit. Le point de départ doit être, au contraire, le fait de la communion de la conscience et du monde. L'homme n'est rien indépendamment du monde et, réciproquement, « sans l'existence humaine, il n'y aurait pas non plus de monde « (l'Etre et le Temps, 365.) L'être de l'homme, c'est l'« être-dans-le-monde «, le Dasein (être là).

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« HEIDEGGER 1889 IL y a, dirait-on, une antinomie sans cesse croissante entre le sens que l'œuvre de Martin Hei­ degger (r88g) prend au regard de son propre développement et celui qui se manifeste dans l'influence considérable exercée par Sein und Z,eit (l'Etre et le Temps, 1927), son livre principal, à l'époque de sa parution et lorsqu'il semblait fournir l'expression presque définitive (quoique incomplète, puisque le livre est inachevé) d'une philosophie, dont les traits majeurs et les prises de position essentielles apparaissaient, de l'avis général, fixés.

Sous cette dernière forme, la doctrine heideggerienne a été une des sources- et peut-être la principale- de ce qu'on a nommé l'exis­ tentialisme, c'est-à-dire d'une philosophie soucieuse avant tout d'expliciter l'expérience concrète de l'homme et de son comportement, et appuyée tout entière sur des « descriptions >> de « situa­ tions », d'attitudes et d' « institutions >> (au sens husserlien d'Einstellung), portées au niveau de l'universel sous la caution des consignes méthodologiques prescrites par la phénoménologie.

Au lieu que si l'on considère aujourd'hui l'ensemble de la pensée heideggerienne, on la voit consciemment décidée à n'être qu'une remise en mouvement du problème « présentement oublié », qui tisse la trame de toute la pensée occidentale (ce qui signifie pour Heidegger toute la philosophie, qui est aussi la seule philosophie, issue de la Grèce) : le problème de l'être.

Quoi qu'il en soit de malentendus plus ou moins importants, la thèse ne semble pas folle qui voudrait concilier les deux points de vue et montrer que, pour Heidegger, le problème de l'être est le problème de la relation de l'homme à l'être (ou, plus récemment, de l'être à l'homme).

Si, d'autre part, on rend manifeste que cette relation à l'être est ce qui distingue l'homme de tout autre « étant », que la compréhension de l'être le définit et qu'ainsi elle fournit le fondement et l'origine de toute explication touchant sa « nature » - plus exactement son propre « être » - alors, on sera autorisé à prétendre que c'est une seule et même chose que de traiter du problème de l'être et que d'expliciter l' « essence » de la condition humaine.

Que l'homme soit « naturellement » doué de la compréhension de l'être n'est pas un fait contestable.

Mais il n'est pas davantage contestable que, si on cherche à expliciter cette compréhen­ sion et à en dire le sens (et non plus seulement à en user pour vivre, travailler, s'entretenir avec autrui ou soi-même, faire de la science, etc.), on ne sort pas aisément des banalités les plus vagues et les plus générales : l'homme « est », le cheval « est », le monde « est », l'œuvre d'art « est », et aussi la Cour de cassation, la Révolution française, l'atome, Dieu peut-être et les anges; chacun comprend le sens de ces phrases, entend que le « verbe » être y est différemment « visé » puisque ces « choses » ne sont pas de la même manière.

Quant à penser exactement la nature et le sens de ces différences, qui donc y parvient? Sont-ce bagatelles ou distinctions byzantines? Le pré­ tendre, c'est encore avancer une compréhension de l'être, pas plus claire que les autres mais appa­ remment fausse, puisque aussi bien toutes nos affirmations, toutes nos attitudes et jusqu'à nous­ mêmes impliquons cette compréhension, prenons position à son égard, tandis qu'elle fournit, d'autre part, le thème central - et en dernière analyse unique - de toute la réflexion philoso­ phique occidentale.

Renoncer à comprendre explicitement l'être, c'est donc renoncer à com­ prendre vraiment quoi que ce soit.. »

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