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Louise Michel : Si l'égalité des sexes

Publié le 09/02/2024

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« — Introduction — Je vous présente le texte de Louise Michel : Si l’égalité des sexes. Cet extrait est tiré du chapitre IX de ses Mémoires, paru en 1886, et, appartenant à la littérature d’idées de la fin du mouvement des Lumières. Lumières Ce texte constate l’inégalité entre homme et femme, ironisant sur le fait que ce n’est pas prêt de s’arranger.

Cependant, l’autrice prône l’éducation qui fera sortir la femme de son ignorance voulue par les hommes.

En attendant, elle déplore que la femme pauvre est la plus soumise dans la société. Louise Michel, surnommée la Vierge Rouge, femme de lettres, institutrice et militante française, née au château de Vroncourt en 1830. Elle est vraisemblablement la fille naturelle du fils du châtelain, Laurent Demahis, et de la servante Marianne Michel. Elle reçoit une bonne instruction et une éducation libérale sous la bienveillance de ses "grand-parents". Après 1850, elle fonde plusieurs écoles libres, enseignant selon les principes républicains. 1850-1879 : elle entretient une correspondance avec Victor Hugo. En 1869 elle devient secrétaire de la Société démocratique de moralisation, dont le but est d’aider les femmes à vivre par le travail. Très active durant la Commune (1871) elle fait partie de la frange révolutionnaire.

Arrêtée puis condamnée à la déportation à vie, elle restera en Nouvelle Calédonie de 1873 à 1880. De retour, elle est accueillie par la foule à Paris et reprend son activité militante. Elle donne des conférences, intervient dans des meetings, défend l’abolition de la peine de mort, les ouvriers et les chômeurs. En 1888, Pierre Lucas, un chouan, attente à sa vie et la blesse à la tête ; mais elle témoigne au procès de celui-ci pour qu’il n’aille pas en prison. Elle s’installe à Londres en 1890 où elle gère une école libertaire. Elle revient en France en 1895.

Arrêtée à plusieurs reprises lors de manifestations, elle est emprisonnée pendant trois ans avant d’être libérée sur l’intervention de Clemenceau. Elle meurt d’une pneumonie en 1905.

Une foule de 120 000 personnes l’accompagne lors de ses funérailles jusqu’au cimetière de Levallois. Elle a consacré l’ensemble de sa vie à la lutte pour une société égalitaire et demeure aujourd’hui une figure révolutionnaire et anarchiste. — L’anarchisme — Du grec a-/an- → sans, privé de ; et arkhê → principe, chef, commandement : absence d’autorité, sans gouvernement. L’anarchisme : courant de pensée ou idéologie ou doctrine politique apparue au XIXe siècle qui se caractérise par une opposition à toute forme d’autorité et de hiérarchie. L’anarchisme admet que les hommes sont naturellement bons et que la vie en société peut s’organiser spontanément sans recours à un chef. L’anarchisme prône notamment l’abolition de l’État, et vise à créer un mode de gouvernance autogérée où les décisions seraient prises de façon semblable à une démocratie directe. La devise des mouvements anarchistes est : Ni Dieu, ni Maître ne reconnaissant pas l’autorité de la religion et celle de l’État ; pour eux la liberté ne se délègue pas. L’anarchisme jouit aujourd’hui encore d’une grande influence dans les débats de société. — Problématique — Quelle réflexion Louise Michel porte-t-elle sur l’inégalité de la femme dans la société ? Louise Michel constate l’inégalité entre homme et femme, ironisant sur le fait que ce n’est pas prêt de s’ar ranger.

Cependant, l’autrice prône l’éducation qui fera sortir la femme de son ignorance voulue par les hommes.

En attendant, elle déplore que la femme pauvre est la plus soumise dans la société. Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, c e serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine. En attendant la femme est toujours, comme le disait le vieux Molière, le potage de l’homme*. Le sexe fort descend jusqu’à flatter l’autre en le qualifiant de beau sexe. Il y a fichtre longtemps que nous avons fait justice de cette force-là, et nous sommes pas mal de révoltées, prenant tout simplement notre place à la lutte, sans la demander. V o u s parlementeriez jusqu’à la fin du monde ! Pour ma part, camarades, je n’ai p a s v o u l u ê t r e l e potage de l’homme, et je m’en suis allée à travers la vie, avec la vile multitude, sans donner d’esclaves aux Césars […] Soyez tranquilles : il y en a encore pour longtemps. Mais ce n’est toujours pas vous qui arrêterez le raz de marée ni qui empêcherez les idées de flotter, pareilles à des bannières, devant les foules. Jamais je n’ai compris qu’il y eût un sexe pour lequel on cherchât à atrophier l’intelligence comme s’il y en avait trop dans la race. Les filles, élevées dans la niaiserie, sont désarmées tout exprès pour être mieux trompées : c’est cela qu’on veut. C ’ e s t absolument comme si on vous jetait à l’eau après vous avoir défendu d’apprendre à nager, ou même lié les membres. Une réflexion ironique : Le potage de l’homme 1er § - six phrases, brèche : trouée (ouverture) faite dans un mur, une clôture ou dans une ligne de défense. * Acte II scène 3, de L’École des femmes (1662) faire justice : infliger à quelque chose un juste blâme, une juste réprobation. La conjonction de subordination qui ouvre ce texte, lié au mot égalité exprime directement la condition inférieure de la femme.

La proposition subordonnée, toujours au conditionnel ironise avec le mot brèche sur la stupidité sous-entendue de l’homme en général. Elle reprend de plus belle avec la locution adverbiale rassurante (pour l’homme), jonglant entre le présent de la principale et l’imparfait de la circonstancielle de comparaison dépréciative du potage. La troisième phrase poursuit cette ironie comparative et sexiste entre homme et femme par la répétition de périphrases explicites. L’interjection interjection vient rappeler avec désinvolture le désappointement, souligné par cette force-là (qui veut dire l’homme) ; mais pas le renoncement au combat, de façon délibérée et libre. L e conditionnel dans une forme austère et restrictive de la cinquième et courte phrase exclamative indique l’immobilisme sempiternel du sujet. Cette première partie se conclue par l’engagement déterminé de Louise Michel dans ce débat qu’est l’inégalité,.... »

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