Comment une compagnie aérienne fait-elle pour profiter au maximum du « surbooking »?

« Aujourd'hui, c’est pas moins de 20 millions de vols qui sont effectués par années.

La plupart des transporteurs aériens s’adonnent à la survente, aussi appelée « surbooking » ou « overbooking ».

Leur prétexte est qu’en vendant davantage de billets pour un même vol, ils pourront vendre leurs billets moins chers, ce qui sera profitable pour le voyageur. Ils font le pari qu’un nombre important de passagers ne se présenteront pas au départ de leur vol.

Toutes sortes de raisons expliquent ces absences: les passagers ont manqué une connexion, ils sont malades, ils ont oublié qu’ils avaient un voyage d’affaire à l’horaire, etc.

Ainsi, pour éviter qu’un avion décolle avec plusieurs sièges inoccupés, la compagnie prend la chance de vendre plus de billets qu’il n’y a de sièges dans l’avion, s’exposant ainsi au risque de devoir dédommager les passagers qui se verraient alors refuser l’accès à bord.

Comment une compagnie aérienne fait-elle pour profiter au maximum du « surbooking »? Pour voir comment cela s’applique au transport aérien, examinons un cas concret.

Supposons que la compagnie Air France ait vendu 103 billets pour son vol matinal Marseille - Paris.

Comment s’y prend-on pour calculer la probabilité que, par exemple, exactement 101 passagers se présenteront à l’embarquement? Soit X la variable aléatoire qui désigne le nombre de passagers qui se présenteront pour leur vol.

Comme il est connu qu’en moyenne seulement 95% des passagers se présenteront pour leur vol, ce qui représente le paramètre p, la loi binomiale nous donne: P[X = 101] = (103 |101)×(0,95)^101×(0,05)^2 P[X = 101] = 0,07386 Ce qui signifie qu’il y a environ 7 % de chances qu’exactement 101 des 103 détenteurs de billet se présenteront à l’embarquement.

Supposons que l’avion ait une capacité de 100 sièges et qu’Air France ait vendu ces 103 billets à 200 € chacun pour une revenu total de 103 × 200 € = 20 600 €.. »