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L'alphabétisation (Travaux Personnels Encadrés – Géographie - Enseignements Pratiques Interdisciplinaires)

Publié le 06/05/2016

Extrait du document

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

sein d'une « société mondiale » de plus en plus globalisée et uniforme, où l'écrit est devenu l'instrument privilégié de la communication.

 

Pendant des siècles, si l’écrit n'était pas absent des sociétés organisées, son usage, et donc ses instruments

 

- lecture et écriture - étaient réservés à certains domaines - de l'ordre du religieux puis de l'officiel, plus rarement de la sphère privée.

 

L'usage de l'écrit s'est naturellement développé avec les besoins de communication liés à l'accroissement de la taille des sociétés, phénomène qui englobe l'augmentation démographique, l'urbanisation,

 

la multiplication et l'accélération des transports, l'uniformisation des tâches économiques, etc.

En enrichissant son savoir par le biais de l'alphabétisation, l'« apprenant » change de statut au sein de sa communauté. Cette mutation porteuse d'espoir est aussi source de conflits

 

et de ruptures avec la tradition orale.

 

Au contact de l'alphabétisation, la culture orale se métamorphose.

 

La preuve écrite prend le pas

 

sur la parole donnée, par exemple.

 

Les conceptions du temps, de l'espace, les notions de réalité ou de vérité s'en trouvent modifiées.

 

L'alphabétisation peut donc aussi être la cause d'une acculturation.

 

Les effets de celle-ci sont moindres si l'on ne considère plus l'alphabétisation comme une fin en soi, mais comme un moyen.

 

Au-delà de l'apprentissage de

 

la lecture et de l'écriture, c’est l’intégration sociale, devenue l'enjeu essentiel de la démarche, qui doit être recherchée.

« S1têYMi.

LANGUE MATERNELLE OU LANGUE ACQUISE • L'alphabétisation dans la langue maternelle du locuteur est la plus efficace pour l'apprenant qui maîtrise déjà la langue orale .

• Il en est autrement lorsque la langue maternelle de l'apprenant est minoritaire et se trouve en con flit dans son propre pays , avec une langue dominante .

Cette dernière, qui est la langue d'alphabét isation , représente à la fois, pour l'apprenant , une langue « étrangère » qui s'impose à lui et la langue de promotion sociale dont il souhaite acquérir l'usage .

• Il arrive aussi que la langue maternelle soit non écrite.

Des systèmes d'écriture artificiels sont alors élaborés pour faciliter l'alphabétisation des apprenants .

C'est notamment le cas en Afrique noire où des parler.; indigènes sont parfois élevés au rang de langues officielles .

lANGUE COMMUNAUTAIRE OU LANGUE VÉHICULAIRE • On estime à plus de 6 000 le nombre de langues parlées dans le monde.

Or, 90 % de la population de la planète pratique seulement une centaine de langues.

Certaines langues se distinguent donc par une fonction véhiculaire plus importante que d 'autres .

• Au Brésil, 99,8 % de la population parle le portugais .

Langue maternelle, langue nationale , le portugais, bien qu'importé, est naturellement la langue d'alphabétisation du pays.

• Le Sénégal présente un cas de figure très répandu en Afrique.

Le français y est langue officielle , bien que ce ne soit la langue maternelle d'aucun Sénégalais .

Six langues nationales et une quinzaine de langues sans statut officiel complètent le paysage linguistique du pays .

Comme d'autres pays en développement multilingues , le Sénégal a donc promu la langue de l'ancien colonisateur pour consolider l'unité nationale.

• Dans le cadre du processus d 'arabisation qui a suivi la décolonisation , nombre de pays du Maghreb , du Proche ou du Moyen­ Orient ont fait de l'arabe classique leur langue nationale et celle de l'alphabétisation .

Or, l'arabe classique est une langue fabriquée , destinée à renforcer l'identité communautaire et à permettre aux ressortissants d'une même aire culturelle de communiquer .

Les populations , quant à elles , parlent l'arabe dialectal propre à leur pays .

L E POID S DE LA CULTU RE ORALE • C'est dans les zones où prédominent les cultures orales que l'on dénombre la majorité des analphabètes, en raison de la quasi-absence d'environnement graphique : pas de signalisation , pas d'affichage , un service postal sommaire et une circulation des imprimés limitée .

• D'un point de vue pédagogique , une personne nouvellement alphabétisée -une néo-alphabète- issue d'une culture orale doit fournir de très gros efforts pour fixer ses connaissances .

La rareté des occasions d 'écrire et du matériel pour lire la menacent d 'un analphabétisme de retour , c'est-à -dire d 'une rechute dans l'analphabétisme , après avoir été alphabétisée .

AlJ'HABFr iSATION n ACCULTURA TION • En enrichissant son savoir par le biais de l'alphabétisation, l'« apprenant» change de statut au sein de sa communauté .

Cette mutation porteuse d'espoir est aussi source de conflits et de ruptures avec la tradition orale .

• Au contact de l'alphabét isation, la culture orale se métamorphose .

La preuve écrite prend le pas sur la parole donnée , par exemple .

Les conceptions du temps , de l'espace , les notions de réalité ou de vérité s'en trouvent modifiées .

• L'alphabétisation peut donc auss i être la cause d'une acculturation.

Les effets de celle-ci sont moindres si l'on ne considère plus l'alphabétisation comme une fin en soi, mais comme un moyen.

Au-delà de l'apprentissage de la lecture et de l 'écriture, c 'est l'intégration sociale , devenue l'enjeu essentiel de la démarche, qui doit être recherchée.

LES TYPES D'ALPHABÉTISATION l' ALPHABtTISATI O N DE MASSE • L'alphabétisation scolaire est une alphabétisation de masse .

Si ses méthodes diffèrent selon les lieux et les époques , elles varient peu selon les types d'individus .

• Son succès dépend énormément de la pratique postérieure de la langue .

l' ALPHABFriSATION FONCTIONNELLE • En 1965 est apparu le concept d 'alphabétisation « fonctionnelle », qui lie le processus d'apprentissage à l'environnement économique .

Ce principe consiste à inculquer des connaissances pratiques orientées vers les activ ités quotidiennes et le travail.

• Ce type d'alphabétisation a donné _ _ ..,., ___ d'excellents résultats .

Ainsi , entre 1970 et 1977 , un programme fonctionnel appliqué à la Tanzanie a fait chuter le taux d'analphabétisme de 70 % à 20 %.

l' ALPHAB FriSATI ON « CONSCIENTIS ANTE » • Toutefois, il est bientôt apparu que le principe de fonctionnalité était trop souvent réduit à celui de sélectivité , de productivité et de rentabilité, reléguant l'individu au second plan .

• Partant de ce constat le Brésilien Paulo Freire (1921-1997) a développé une conception de l'alphabétisation qui fait appel à la « conscientisation politique » des populations.

Celle-ci fait usage de textes provenant de la vie quotidienne des apprenants , des situations concrètes vécues par eux.

• Cette méthode est aujourd'hui appliquée dans le monde entier .

LES PROGRAMMES M ON D IAUX • Depuis les années 1980 , les objectifs adoptés à l'échelon mondial visent à encourager la scolarisation des enfants, notamment des filles, afin de tarir l'analphabétisme à sa source, tout en réduisant celui des adultes .

• L'année 1990 a constitué le point d 'orgue de cette stratégie , avec la célébration de l'Année internationale de l'alphabétisation , et la réunion de la Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, à Jomtien, en Tha"ilande .

• Aujourd 'hui, l 'alphabétisation s 'inscrit dans le cadre du nouveau modèle de « développement durable » que les agences des Nations unies cherchent à promouvoir.

QU'EST-CE QUE l'ANALPHABÉTISME? PLUSI EURS APPROCHES • En 1951 , l'Unesco considérait comme analphabète « toute personne capable seulement de lire et d 'écrire des chiffres et son nom , de même qu'une personne qui sait lire, mais non écrire , ainsi qu'une personne qui ne peut lire et écrire qu'une express ion rituelle apprise par cœur ».

• En 1978, l'Unesco a donné une définition fonctionnelle de l'analphabétisme en précisant : « Est fonctionnellement analphabète une personne incapable d'exercer toutes les activités pour lesquelles l'alphabétisation est nécessaire dans l 'intérêt du bon fonctionnement de son groupe et de sa communauté et aussi pour lui permettre de continuer à lire, à écrire et à calculer en vue de son propre développement et celui de la communauté .

» LfS MESURES DIE L' AHALPHABtnSMIE ·Les statistiques de l'analphabétisme proviennent des recensements nationaux, d'enquêtes de comportement ou encore d 'études de groupes spécifiques comme les jeunes effectuant leur service national.

• La diversité des critères utilisés ainsi que la large part laissée à l'autoévaluation lors des recensements peuvent faire craindre une sous­ estimation statistique du phénomène .

L1TAT ACTUEL DE l'ANALPIIAihlsME SITUATION n DISPA RirtS • Selon l'Unesco , le nombre d'adultes analphabètes- plus de 15 ans - s'établit en 2000 à 862 millions (20,3 %de la population mondiale) contre 872 millions en 1995 (22,4 %).

• Les plus grandes populations d'analphabètes se situent en Asie du Sud (47% du total mondial des analphabètes et un taux moyen d 'analphabétisme de 44,7 % ), en Asie de l'Est et pacifique (21 %du total et un taux moyen de 13,5 % ), en Afrique subsaharienne (15% du total et un taux moyen de 39,7 %), au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (9 % du total et un taux moyen de 39,9 % ) et en Amérique latine et caribéenne (5 % du total et un taux moyen de 11,1 %).

Les 3 % restants résident dans les pays développés et dans l'ex-URSS .

• Le taux d 'analphabétisme mondial est de 20,3 %.

Il est de 1 ,8 % en Europe, de 6 ,1 % en Océanie, de 6,9% en Amérique, de 24,4 % en Asie, de 40,2 % en Afrique.

• Le taux d'analphabétisme est fortement corrélé avec le degré de pauvreté des Ëtats.

Les taux les plus élevés sont ceux des pays les plus pauvres .

Les p11ys les m oins avan cé s (PMA) présentent un taux d'analphabétisme moyen de 48,4 %.

Dans la liste des pays pour lesquels l'Unesco dispose de statistiques , parmi les vingt pays présentant un taux d 'analphabétisme supérieur à 50 %, seuls quatre- Côte-d'Ivoire, Irak, Maroc et Pakistan -n'appartiennent pas au groupe des PMA .

• Le taux d 'analphabétisme présente également une forte corrélation avec le sexe .

Le taux mondial moyen (20,3 % ) est de 25,8 % pour les femme s (soit un total de 549 millions d'individus ) contre 14, 8 % pour les hommes (313 millions) .

L'écart entre les sexes est d'autant plus marqué que les pays connaissent déjà un fort taux d'analphabétisme .

Ce sont donc les régions du Moyen­ Orient et de l'Afrique du Nord et celle de l'Asie du Sud qui présentent le plus fort différentiel dans ce domaine .

l'ILLE TTRISME • A u d ébut des années 1980, les pays industrialisés ont pris conscience de la subsistance chez eux d'un phénomène d 'analphabétisme désigné sous le terme d'« illettrisme ».

• Celui -ci s'apparen te à l ' analp habétisme de retour dont souff re n t les pop ulations no uvellement alp h abétisées qui ont perdu l'usage de la lecture et de l'écriture, faute de prat ique.

Il peut éventuellement s'agir ici du même schéma, mais l'Illettrisme résulte le plus souv ent d'une acquis ition incomplète des capac ités de lire et d'écrire en raiso n d'un e scolarité insuffisante .

• Ces illettrés présentent des caract éristiques communes : u n su r trois a souffert de la pauv reté, deux sur trois font partie de fratries de plus de quatre enfants, la très grande majorité d'entre eux est issue du milieu ouvrie r ou de la petite paysannerie , la moitié d'entre eux n'a pas terminé l'éco le primaire.

• L'illettrisme q u i se reproduit au sein des milieux défavorisés consti tue l'une des premières causes de l'échec scolaire et représente un facteur majeur d'exclusion socia le .

• L'analp habétisme en milieu rural est plus important qu'en milieu urbain .

Dans les pays du Sud, il existe généralement un facteur 2 entre le taux d 'analphabéti sme dans les villes et le taux dans les campagnes .

• Le taux d'analphabétisme est enfin corrélé au taux de croissance démogr aphique .

Une croissance démogr aphique rapide, caractéristique des pays du Sud, constitue un défi majeur à la généralisation de la scolarisation primaire , en raison du coût de celle-ci.

En dépit d'une baisse constante du taux d'analphab étisme enregistrée depuis 1970 , le nombre total d'analphabètes n 'a commencé à d écroît re qu'en 1990 .

TAUX D 'ANALPHABÉTISME PAR RÉGION ET PAR SEX E ( UNE SCO, 1-) 60%,-------- ---------------, • Hommes Femmes 40 % 1------------- : 30 % f------------------ --t 20 % f---------------- .

0%~--~ ~ ---- ~~~ -L---~ ~--- ~--~ Asie de Afrique Moyen-Orient Po ys dévelo ppés Amérique latine l' Est sub- et Afrique saharienne du Nord Asie du Sud. »

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