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Le servage au moyen-âge (Travaux Personnels Encadrés – Histoire – TES/TL)

Publié le 28/04/2016

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Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

ainsi considérablement les rapports entre le maître et l'esclave.

 

Ce dernier obtient une part d'indépendance économique et une réelle reconnaissance de ses droits familiaux. Signe des temps : les mariages mixtes entre libres et esclaves ne sont pas rares, les enfants suivant en général le statut de leur mère.

 

Tout cela contribue à brouiller un peu plus le statut de la condition servile et le visage social de l'esclavage.

 

Insensiblement, et sans changement formel de vocabulaire et de règles juridiques, l’esclave, à la fin du haut Moyen Âge, est progressivement devenu un «serf».

leur liberté aux propriétaires de grands domaines en échange de protection et d'une terre à cultiver, moyennant redevance.

 

Plus tard, aux temps carolingiens, nombreux sont ceux en quête d'une protection qui cherchent à se «recommander», à se donner à un plus puissant.

 

D'autres encore, petits propriétaires libres, donnent leur terre à un sanctuaire, à un monastère, celui-ci la leur rétrocédant moyennant le paiement d'un cens.

 

Ce mouvement d'entrée en dépendance va s'accentuer particulièrement au cours du xie et du xiie siècle : de nombreuses catégories de paysans, précédemment plus ou moins libres, viennent se fondre dans un statut très analogue à celui des serfs. L'amalgame est rapidement réalisé : le langage courant, les usages et la coutume, la conscience collective réunissent bientôt dans une catégorie juridiquement homogène tous les individus attachés à un maître par un lien héréditaire, placés sous sa protection et sa justice, astreints de ce fait à des prestations spécifiques.

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« fouetté en public) , il faut encore ajouter d'autres exigences, comme la «taille à merci».

Cette dernière est censée être le prix de la protection du seigneur qui fait une encoche , une «taille» (d'où le nom de la redevance), sur un bâton qui est remis à celui qui s'en est acquitté .

la taille consiste assez souvent en une fourniture de denrées (blé , bétail.

..

) et grève particulièrement les serfs qui sont réputés «ttlill11bles et corvé11bles à merci », c 'est-à-dire à l'appréciation du maître .

Les corvées le serf est également soumis aux corvées.

Ce sont des journées de travail gratuit dues au maître.

Ces corvées peuvent aller de plusieurs jours par semaine à une journée par mois .

Elles sont de trois types : • la corvée agricole assure la mise en valeur de la moissons , ==-=;....-vendanges, ensemencement , abattage du bois , etc.); • la corvée de transport consiste à livrer au seigneur les redevances en nature qui lui sont dues et à assurer la m11nutention au sein de son domaine; • enfin , la corvée de service général concerne la construction et l'entret ien du chtîte11u.

L'ÉVOLUTION DU SERVAGE LES FACTEURS o' AMtUORATION Toutefois , certaines évolutions viennent améliorer les conditions de vie du serf et limiter l'exploitation de son statut.

Ce sont tout d'abord les impératifs de la morale chrétienne , qui s 'imposent lentement à la conscience collective et empêchent de traiter tout à fait le serf comme les autres bêtes du cheptel du maître.

D 'autre part , la coutume (ensemble de règles non écrites qui régit la vie de la seigneurie et du village) joue un rôle essentiel dans l'intégration du serf au sein de la communauté villageoise et dans l'amélioration de sa condition .

Cette coutume fixe le mon t11nt des prestlltions, l'ampleur des ponctions que le maître peut opérer sur le travail servile; elle donne aussi au serf des garanties en matière judiciaire, car c'est en fonction de cette coutume que la cour privée où sont jugés les serfs rend ses décisions.

ÉLARGISSEMENT DU SERVAGE En s'améliorant , la situation des serfs tend à rejoindre celle de la p11ys11nnerie l i br e qui, elle, voit parallèlement son statut se détériorer .

L:antique distinction entre liberté et servitude s'estompe, et les contours du groupe social des serfs deviennent de plus en plus flous.

Ce dernier tend progressivement à englober el à confondre avec les descendants d'esclaves des femmes et des hommes d'ascendance libre , mais qui sont passés sous la domination d 'un puissant.

Beaucoup de ces ex-libres ont souvent dû renoncer à leur indépendance sous la pression d'un seigneur local ou, contraints par la misère , pour recevoir une aide économique, un secours temporaire ou la concession d'une terre en échange de leur liberté.

On retrouve des traces de ce phénomène d 'entrée en dépendance dès l'époque mérovingienne.

Dans le contexte d'insécurité économique et sociale des débuts du haut Moyen Âge, d'anciens hommes libres abandonnent leur liberté aux propriétaires de grands domaines en échange de protection et d'une terre à cultiver , moyennant redevance.

Plus tard, aux temps carolingiens , nombreux sont ceux en quête d'une protection qui cherchent à se «recommander >>, à se donner à un plus puissant.

D'autres encore , petits propriétaires libres , donnent leur terre à un sanctuaire, à un monastère, celui-ci la leur rétrocédant moyennant le paiement d'un cens.

Ce mouvement d'entrée en dépendance va s'accentuer particulièrement au cours du X l' et du x u• siècle : de nombreuses catégories de paysans , précédemment plus ou moins libres, viennent se fondre dans un statut très analogue à celui des serfs.

L:amalgame est rapidement réalisé : le langage courant , les usages et la coutume , la consc ience collective réunissent bientôt dans une catégorie juridiquement homogène tous les individus attachés à un maître par un lien héréditaire, placés sous sa protection et sa justice , astreints de ce fait à des prestations spécifiques .

Au XJJ' siècle, ces hommes et ces femmes représentent une part importante de la population, même si leur proportion varie d 'une région (voire d'un village) à l'autre.

se igneuri11le et un facteur de croissance.

À l'inverse de l'esclavage, il ne prive pas l'individu de toute initiative économique et ne freine pas l'expansion démographique .

Certains serfs, chargés par le maître d'administrer ses biens, vont même compter parmi les agents économiques les plus actifs.

Ils vont faire la fortune de leur seigneur et, en même temps , la leur , ce qui va leur permettre de sortir de leur statut servile , voire d 'accéder à la petite noblesse.

lE S AFF RAN C HIS SEMENTS le servage représente toutefois, pour la quasi-totalité de ceux qui le subissent , une rude entrave dont ils aspirent à se dégager.

Beaucoup y parviennent , subrepticement , par l'émigration vers les villes ou les chantiers de défrichement , en s'éloignant suffisamment de leur maître pour se dire libres et se faire reconnaître comme tels.

siècle , les affranchissements individuels ou collectifs se multiplient.

Les premiers laissent peu de traces dans l'histoire, que cela soit le geste , sur son lit de mort , d 'un maître qui accorde la liberté à quelques-uns de ses serfs ou celui d'un seigneur appauvri qui tente ainsi de sortir de l'ornière.

les affranchissements collectifs, au contraire , donnent lieu à la rédaction de chartes de franchise concédées par des rois, des princes, des communautés religieuses , voire des villes ...

On en trouve la trace du milieu du X lii ' siècle en Europe de l'Ouest, jusque vers 1350 en Pologne et en Europe centrale.

Au temps de Saint louis , par exemple, nombre de ruraux de la région parisienne parviennent à s'affranchir : plusieurs monastères décident en elfe~ vers 1250, de libérer leurs serfs à prix d'argent afin de reconstituer leurs réserves monétaires, mises à mal par de nouvelles constructions et le versement de taxes pour financer la croisade du roi.

l'affranchissement est aussi pratiqué par les rois de France, qui financent ainsi une partie de leurs besoins d'argent , de S11i n t Louis à Philippe le Bel.

Ce dernier charge par exemple trois banquiers florentins d'organiser des affranchissements en série des serfs du domaine royal.

Curieusement ; ceux-ci se heurtent à la résistance des serfs , qui discutent du prix et, parfois , trouvant que l'on veut leur faire payer leur liberté trop cher, préfèrent conserver leur statut servile .

D ' autres serfs affranchis, s'étant endettés pour obtenir des libertés , connaissent finalement une nouvelle forme de dépendance .

VERS LA FIN DU SERVAGE À partir du XIV' siècle , en France et dans toute l'Europe occidentale, le nombre de serfs diminue encore plus fortement sous l'effet conjugué des vagues de mortalité , des tumultes des guerres, des déplacements de populations qui en résultent , des difficultés des seigneurs et des nécessit é s de la reconstruction économique des campagnes .

On peut donner pour exemple les serfs appartenant au comte de Hainaut.

Ils diminuent de 70% entre 1317 et 1350 ; leur nombre se réduit encore de moiti é entre 1350 et la fin du X IV' siècle.

Dans certaines régions, on assiste toutefois à cette époque à une tentative de réaction seigneuriale visant à «reprendre en main» les serfs.

En Angleterre, cette réaction prend forme d ans la seconde moitié du XIV' siècle : les corvées complètes sont réintroduites dans les domaines du prieuré de Canterbury entre 1340 et 1390 ; les redevances et les taxes casuelle s sont fortement augmentées; des procès sont intentés à des paysans qui nien t leur vilainage , c 'est-à-dire leur statut de non-libres .

Tout cela n 'empêche pas les revenus des domaines anglais (même les mieux administ rés) de baisser dès les années 1380-13 90 .

Par ailleurs , l'exp losion de mécontentement populaire de 1381 (qui éclate simultanément dans le Kent et dans l'Essex) montre les limites de cette réaction seigneuriale et le rejet qu'elle provoque dans le monde paysan .

En Europe occidentale, il est à noter que certaines régions semblent ne pas avoir connu le servage : Picardie , Normandie et Forez, Lombardie ...

Ailleurs , malgré son déclin généralisé à partir du X IV' siècle, il a parfois perduré fort longtemps :c'est le cas en France par exemp le où sous ,..--- - .....

.,....--,., louis XVI, le :·~chapitre de hi€- .

Saint-Claude, ' ..

, :· en Franche- Comté , compte 12 ooo serfs! Les dernières traces résiduelles ="'- ...:.=== du servage vont cependant disparaître définitivement en Fr11nce en 1789 .

En revanche, dans l'est de l'Europe , en Prusse , en Roumanie, en Hongrie , dans les pays slaves , dès la fin du Moyen Âge, on assiste (au contraire de l'Europe occidentale) à un mouvement qui redonne aux grands propriétaires fonciers un pouvoir quasi absolu sur leurs paysans .

C'est ainsi qu'apparaît un nouveau servage qui va devenir le socle économique de ces régions et caractéri ser leur société durant toute la période moderne .

Ce système y conservera toute sa v igueur jusqu 'au X IX' siècle, parfois même jusqu 'aux premières décennies du xX' siècle .

Dans l'Empire russe, c'est Alexandre Il (1855-1881) qui fait abolir le servage , par le Statut des paysans libérés (1861 ).

Néanmoins , les paysans doivent acheter la terre qu'ils cultivent , soit individuellement, soit par l'intermédiaire de la communauté v illageoise (mir) , à laquelle ils restent assujettis .. »

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