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Les conquistadores (les conquérants)

Publié le 19/03/2012

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En naviguant vers l'ouest, Christophe Colomb avait découvert le Nouveau Monde. Lui-même n'eut jamais conscience qu'il avait trouvé un pays jusque-là inconnu. Quelques années après son voyage, sa découverte apparaissait néanmoins dans toute son ampleur. Depuis leur première implantation sur les îles Caraïbes, les aventuriers espagnols partirent en reconnaissance vers l'ouest. Ces aventuriers reçurent bientôt le nom de "conquistadores", ou conquérants, car ils s'emparaient de tout ce qu'ils rencontraient. En l'espace de quelques années, ils avaient détruit les riches et puissantes civilisations qu'ils avaient découvertes sur le continent américain. Ce fut leur façon d'assurer un empire mondial à l'Espagne, d'offrir de nouveaux convertis à l'Eglise et de veiller à leur gloire et fortune personnelles, ce qui leur tenait le plus à coeur. Malgré tous leurs succès, ils étaient condamnés à disparaître tôt ou tard. La Couronne espagnole, inquiète de leur puissance dans ces pays éloignés, ne les laissa pas longtemps jouir de leurs conquêtes. Très vite, des fonctionnaires espagnols furent mis à la tête des pays que les conquistadores avaient découverts et vaincus.
 


« À LA CONQU!TE D'UN NOUVEAU MONDE En quelques décennies, plusieurs milliers d'hommes, dont la plupart étaient parfaitement inconnus, vont parcourir en tous sens une grande partie du cOIItl•elff ••érlc•l•, détruire des empires, fonder des centaines de villes et établir pour trois siècles la domination de l'Espagne sur cette partie du monde .

LE PROFIL DES CONQUISTADORS lEUIS ORIGINES SOCIAlES • Si la grande aristocratie espagnole ne participe guère aux premières expéditions , de nombreux conquistadors sont des cadets de petite noblesse (des hidalgos) partant chercher fortune aux «Indes espagnoles» .

D 'autres sont d'extraction modeste et souvent d'origine populaire : anciens paysans , soldats en rupture d'engagement.

..

• Beaucoup d 'entre eux sont jeunes (Cortés a dix-neuf ans quand il quitte l'Espagne) , d'autres en revanche font figure de vétérans : ils ont combattu en Italie (comme Pizarro) ou en Afrique avant de LEUIS OIIGINES GâHiiAPHIQUES Les ~•G ill •IS sont issus en majorité des régions palMes de l'Espagne : castille, Andalousie, pays Basque , mais surtout Estrémadure (c'est le cas de Cortés, PizaiTO, Orellana, de Soto) .

Des étrangers de toute provenance se mêlent en petite proportion aux Espagnols : Portugais, aventuriers italiens, français, flamands, ainsi que quelques Allemands .

tenter leur chance au Nouveau Monde .

• On présente souvent à tort ces «conquérants» (traduction du mot espagnol conquistadores) comme des rustres analphabètes.

Certes , ils ne possèdent bien souvent qu'une culture superficielle et n'ont en général pas fait d'études universitaires (Cortés abandonne rapidement les cours qu'il suit à Salamanque).

Mais , dans une société où la population est majoritairement illettrée, les cOIIqfllstlltlors constituent un groupe plus alphabétisé que la moyenne, du fait même de la forte proportion de membres de la noblesse.

Beaucoup savent lire et écrire, et plusieurs vont rédiger des ouvrages racontant leurs conquêtes.

Certains apprendront même les langues indigènes .

lEUIS MonYAnONS • l'appat du gain constitue le moteur essentiel de l'aventure .

À l'instar de Cllr#stDplle ,,_, , les conquistadors sont d 'abord partis à la recherche de montagnes d'or , et les trésors obtenus par Cortés et Pizarro ont contr ibué à enflammer les convoitises .

Des mirages comme le mythe de l'Eldorado, poursuivi par de nombreuses expéditions dans les jungles de l'Orénoque , sont encore venus renforcer cette soif de conquêtes .

• Mais, autant que la fièvre de l'or, les conquérants ont été poussés par l 'ambition d'accéder à une vie aristocratique, celle-là même qui leur était refusée en Espagne .

Honneurs obtenus à la pointe de l'épée et reconnus par le roi, dont ils obtiennent des armoiries rappelant leurs services ; vie noble menée au milieu de vassaux indiens : tels semblent avoir été les aspirations constantes des conquistadors .

• Si, comme tous les hommes de leur temps, les conquérants européens étaient animés d'une foi sincère , l'Idéal religieux et l'évangélisation des indigènes ne semblent pas avoir été leurs motifs principaux .

Toutefois , leurs victoires ont rendu possible l'action des religieux, ouvrant ainsi la voie à la «conquête spirituelle» de l'Amérique .

DES CONQUÊTES SANS PLAN D'ENSEMBLE DES ENTIIEPIISES INDMDUEWS loin de répondre à un plan d'ensemble, l'action des conquistadors est le fait de multiples initiatives particulières qui ont revêtu des formes variées.

• Une bande d'aventuriers met en dans l'espoir d'aller effectuer des rauias d'or et d'esc/nes , par exemple dans l'isthme de Panamà.

• Une expédition de plus grande ampleur vise à conquérir une province : la Couronne garantit à l'organisateur l'exclusivité des conquêtes, à charge pour lui d'assurer le financement de toute l'opération .

• Au Venezuela , la conquête et la colonisation sont même confiées à UN FOIT ESPIIT D'INDtrfNDANCE • le milieu des conquistadors est marqué par un fort esprit d'indépendance , voire d'indiscipline.

Chaque lieutenant surtout s'il jouit d'un grand prestige auprés de ses hommes, est une menace en puissance pour son chef : Corlés se rebelle contre Velasquez , Olid contre Cortés, Federman passe outre aux instructions des Wesler ...

la rencontre de telles individualités, conjuguée au flou des frontières, entraîne l'apparition de conflits sanglants entre conquistadors : ainsi, Al ..

,, conteste à Pizarro la possession de Cuzco; Ga ray et Cortés se disputent la domination du Panuco ; Pedrarias fait exécuter Balboa ...

• le même esprit de jalouse indépendance préside aux relations avec la Couronne et ses représentants, malgré des promesses de fidélité et de loyalisme maintes fois réitérées.

Il faut dire que les conquistadors bénéficient de l 'éloignement et de la lenteur des communications, qui leur permettent d'ignorer des ordres qui léseraient leurs intérêts personnels .

la conquête des Indes espagnoles se fait ainsi en dehors et bien souvent contre la volonté des administrations coloniales naissantes, et même , dans le cas de Cortés , contre la volonté du roi elle-même.

Dans les années 1540, le Pérou va jusqu ' à se révolter contre le pouvoir de Charles Quint dont le représentant (le vice-roQ est vaincu et tué lors d'une bataille rangée .

Les révoltés tentent alors d 'ériger la province en royaume indépendant UNE IIAPIDirt FULGUIANTI l'aventure des conquistadors commence-t-elle avec la découverte du Pacifique par B•IIHHI, en 1513? chronologiques peuvent varier, le constat est le même : il n'a fallu qu'un quart de siècle pour accomplir les conquêtes décisives, trente à quarante ans tout au plus pour parcourir en tous sens un domaine de quelque 24 millions de kilomètres carrés .

Vers 1550,Ia conquête du continent est pratiquement achevée du côté espagnol.

Une percée d'une prodigieuse rapidité réalisée, qui plus est avec de modestes moyens.

DES MOYENS DhiSOIIES Ce sont ceux de l'époque : navires de faible tonnage , quelques chevaux.

de rares canons, et plus d'armes blanches que d'arquebuses .

Et que dire du nombre des conquérants : une poignée d'hommes , tout au plus .

Cortés se confronte à l'~ •zUt• avec 600 soldats et marins .

Pizarro part à l'assaut de l'Empire inca dans les Andes accompagné de seulement 180 hommes et 37 chevaux.

• Il ne faut toutefois pas se fier à l'incroyable succés initial de Cortés et de Pizarro : durant les quelques décennies de la conquête , les expéditions naufragées, les débacles massives, les,._ répétés Espagnols qui participèrent à la première expédition au Chili, sous la direction d 'Almagro , n'en revinrent pas.

Ce même Chili où, vingt ans plus tard, tous les compagnons de Pedro de Valdivia (les premiers conquérants de la région) furent massacrés .

l'ENRACINEMENT • Si de nombreux conquistadors ont connu une fin tragique, d'autres ont survécu à leurs aventures et se sont enracinés sur les terres conquises.

Ils y ont notamment été incités par le système de l'encomienda , c'est-à­ dire la juridiction accordée à un Espagnol sur une communauté d'Indiens, en principe pour les évangéliser, dans les faits pour les exploiter .

• l'obligation de résidence faite aux encomienderos (les détenteurs d'encomiendas), ajoutée au 25ans pour accomplir les conqu~tes déciSIVes.

De JO à40ans pour parcourir en tous sens un domaine de quelque 24mil/ions de km'.

Les débâcles Elles furent plus nombreuses que les réussites.

Plus de la moitié des fspaflnols qui portiapérent à la premiére expédition au Chili, sous la direction d'Aimaflro , n'en revmrent pos.

En mains d'une heure Pizarro invite l'empereur des Incas à lui rendre visite etle capture par surprise.

Le sort d'un puissant empire se joue ainsi en moins d 'une heure .

nav1res 16 chevaux 100 manns 500 soldats. »

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