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TPE sur le dopage sportif (Évolution au cours du XXème siècle)

Publié le 12/07/2012

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Voici les exemples de dommages causés par le dopage, d’un point de vue éthique, que nous avons déterminés comme les plus significatifs et que nous nous proposons d’analyser : § l’atteinte faite à la dignité des sportifs ainsi qu’à leur intégrité physique et/ou psychique § l’altération du droit des sportifs de disposer de leurs corps (autonomie) § le préjudice moral subi par les sportifs sains § l’atteinte au droit de participer à des compétitions loyales § l’atteinte au droit d’assister à des compétitions loyales § le renversement des notions fondatrices du sport (fair-play, esprit d’équipe, sens de l’effort…) § la mise en péril du contrat social inhérent à la notion de sport § les risques élevés de dommages physiques et psychologiques irréversibles chez les très jeunes sportifs § les problèmes éthiques voire bio-éthiques liés aux dopants de demain qui touchent à la génétique 

« 1) LES ‘’ANNÉES AMPHÉTAMINES’’’ Les années 60 se caractérisent par l’usage quasi-exclusif des amphétamines comme produit dopant. Au début du XX° siècle, les scientifiques ont mis au point la première amphétamine : la benzédrine, en s’appuyant sur leur connaissance de l’éphédra, un petit arbreà fleurs jaunes et aux baies rouges comestibles.

Réputé depuis plusieurs siècle pour faciliter l’exercice physique et supprimer la fatigue, l’éphédra renferme unesubstance, l’éphédrine, qui a pour propriété de dilater les bronches, exciter les muscles et augmenter le taux de sucre dans le sang.

Utilisant les propriétés de ce petitarbuste, les scientifiques mettent alors au point des substances synthétisées : les amphétamines.Tous les dopants apparentés aux amphétamines ont le même mode d’action, ils agissent sur le système nerveux central en se faisant passer pour des émetteurs, leurconfiguration étant proche.

Cela engendre une augmentation de la quantité de transmetteurs disponibles et, par conséquent, des effets liés aux transmetteurs, dont lestrois principaux sont : la disparition des sensations de fatigue et de faim, l’augmentation de la confiance en soi et la dilatation des bronches. Très vite, les amphétamines vont devenir les stars du dopage profitant de l’ « aura » qu’elles ont acquise durant la Seconde Guerre Mondiale.Durant ce conflit, 72 millions de comprimés ont été distribués aux aviateurs anglais pour tenir la cadence imposée, et à la population anglaise pour faire face auxbombardements.

Du côté allemand, elles sont aussi distribuées pour tenir plusieurs jours sans repos comme par exemple, lors de la bataille des Balkans en mai 1941.Cette image de produit « miracle » facilitant la concentration, réduisant la fatigue et améliorant la capacité respiratoire, corroborée à la réputation des exploits qu’ellea permis pendant la guerre, à son coût de fabrication raisonnable et à la non-connaissance des risques médicaux encourus par une prise intensive ou prolongée, vaencourager fortement la consommation des amphétamines comme produit dopant.Une des conséquences malheureuses de cette consommation incontrôlée des amphétamines dans le milieu sportif dans les années 60 sera la mort de Tom Simpsonlors du tour de France. 2) LES ANNÉES 70 ET LES STÉROÏDES ANABOLISANTS Les années 70, quant à elles, sont caractérisées par le leadership des stéroïdes anabolisants comme substances dopantes.Cette catégorie de substances est dite anabolisante car elle contribue surtout à l’accroissement de la masse et de la force musculaire.

L’anabolisant le plus connu est latestostérone ou hormone mâle. a) La folle épopée des stéroïdes anabolisants A la fin du 19ème, un physiologiste français réputé, Edouard Brown-Séquard, tente de démontrer que la force des animaux résiderait dans leurs testicules (Ce que lesGrecs soupçonnaient déjà ).Pour cela, il s’injecta en sous-cutané un mélange de sang issu de testicules animales, de sperme, d'extraits de testicules de chien et de porc.A ses dires, il ressentit immédiatement une vigueur accrue et des capacités intellectuelles revigorées.Quarante ans plus tard, l'hormone mâle est isolée puis synthétisée. Initialement, on utilise cette découverte à des fins thérapeutiques sur des patients dénutris.Cependant, très rapidement, les stéroïdes anabolisants commencent à être détournés de leur usage thérapeutique : en premier lieu, à des fins guerrières, et ce dès laSeconde Guerre Mondiale, afin d’augmenter la force et l’agressivité des soldats, puis, dès 1954, comme substance dopante pour les sportifs.Mais l’utilisation des stéroïdes anabolisants restera très marginale jusqu’au début des années 70, période à laquelle ils prendront le relais des amphétamines. La mort tragique du cycliste Simpson va en effet sonner le glas de l’hégémonie des amphétamines qui n’apparaissent plus, dès lors, comme la panacée des substancesdopantes.De surcroît, outre cette prise de conscience des risques médicaux liés à ces substances, le passage aux anabolisants s’explique par le fait que ces derniers présententl’avantage majeur d’être beaucoup moins détectables que les amphétamines ; les sportifs ont alors tendance à se rabattre sur cette ‘’nouvelle’’ substance ‘’miracle’’afin d’échapper aux contrôles qui se systématisent peu à peu avec le début de la lutte anti-dopage. Au départ, les anabolisants sont avant tout utilisés afin de favoriser la prise de masse musculaire et d’accroître la puissance qui en découle.Initialement, leur utilisation comme dopant est donc confinée aux sports dans lesquels prime la force brute comme l’haltérophilie ou les lancers.Mais rapidement les chercheurs vont découvrir que ces produits, qui agissent sur les récepteurs des muscles squelettiques, agissent aussi sur les récepteurs du cerveauet permettent d’augmenter la volonté et la combativité du sujet.

Les sports, comme l’endurance, dans lesquels le psychisme est fortement sollicité s’emparent alors àleur tour de ces substances dopantes.Stimulants psychiques et musculaires, les stéroïdes anabolisants vont ainsi rapidement s’imposer comme le produit dopant leader des années 70. L’évolution des connaissances sur cette catégorie de substances permet de nos jours d’avoir une vision plus précise des mécanismes physiologiques sur lesquels ellesagissent. b) Effets de ces substances sur l’organisme Globalement, les anabolisants sont des hormones qui favorisent la constitution des tissus musculaires à partir d'éléments simples puisés dans l'alimentation.Au niveau cellulaire, ces hormones se combinent avec certains récepteurs des cellules des muscles avant de migrer jusqu’au noyau où elles se fixent sur des sectionsd’ADN spécifiques, activant les gènes responsables de la production de protéines.En fonction du stéroïde, ce mécanisme va agir sur différents paramètres, que ce soit la quantité de protéines produites ou encore la synthèse qui transforme cesprotéines en tissu cellulaire. Au final, les anabolisants vont avoir trois conséquences sur le plan physiologique.Tout d’abord, ils permettent d’augmenter la production de tissu musculaire.Ensuite, ils réduisent le temps de récupération après l’effort en bloquant l’effet d’une autre hormone, le cortisol.Et enfin, ils limitent l’apparition de cellules graisseuses de stockage en les transformant en cellules musculaires. 3) L’ĖRE DE L’HORMONE DE CROISSANCE ET DES BÊTA-STIMULANTS Dans les années 80, les stéroïdes anabolisants sont remplacés par l’hormone de croissance et les Bêta-stimulants qui sont elles aussi deux substances anabolisantes.A l’instar des stéroïdes anabolisants des années 70, ces nouvelles substances qui ont globalement le même type d’actions sur le corps (au niveau moléculaire et auniveau macroscopique), améliorent la fonction respiratoire, augmentent la résistance à l’effort, diminuent le temps de récupération et stimulent la volonté.Cependant, elles présentent des avantages supplémentaires non négligeables pour le sportif :En effet, l’absorption de bêta-stimulants peut entraîner jusqu’à deux fois plus de gain de muscles tout en limitant la prise de poids globale (baisse de la massegraisseuse corporelle).De plus, ces substances ayant un temps de vie plus court dans l’organisme tout en ayant un effet à plus long terme permettent d’échapper plus facilement aux testsanti-dopage et, dans l’absolu, de limiter la quantité absorbée pour un résultat identique voire supérieur.. »

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