« Le roman, écrit Alain, est le poème du libre arbitre. » En étudiant un roman du XIXe siècle à votre choix, vous montrerez l'influence des caractères sur le développement de l'action. Et vous chercherez ensuite si, par un effet inverse, le cours des événements n'est pas, de son côté, un facteur essentiel de l'évolution des personnages.
Publié le 11/09/2014
                             
                        
Extrait du document
 
                                et marche au ciel accompagnée d'un cortège de bienfaits «.
Quant au père Grandet, son évolution est encore plus significative. Dominé depuis toujours par une avarice qui a inspiré tous ses actes, mûré dans un égoïsme qui l'empêche non seulement d'être pitoyable aux misères des autres mais même d'en prendre vraiment conscience, il semble figé dans son personnage pour l'éternité. Or, moins sous l'effet d'événements importants que sous celui de la pratique constante de l'avarice dont il est l'esclave, sous l'effet aussi des années qui passent et de la sénilité qui approche, il est de plus en plus asservi à sa passion. Il aime l'or non pour ce qu'il représente mais pour lui-même. Il regarde durant des heures ses pièces étalées devant lui, il éprouve une sorte de béatitude à les contempler. Il vit dans la crainte perpétuelle qu'on ne les lui vole. Il est devenu un maniaque en proie à une idée fixe.
 
                                «
                                                                                                                            BALZAC 	
inopinée de Charles,  le cousin  de Paris.
                                                            
                                                                                
                                                                     Sans 	l'intérêt 	passionné 	que 	provoque 	chez Eugénie 	sa 	présence,  rien 	n'aurait 	été modifié 
dans  le 	cours 	de ces  existences  provinciales 	dont 	nous 	devinons 
la 	monotonie 	dès  le premier  chapitre.
                                                            
                                                                                
                                                                     Entièrement  assujettie à 	la 	volonté paternelle,  Eugénie 	aurait 	épousé sans enthousiasme 	et 	sans  regrets  le parti  avantageux  que le père 	Grandet 	aurait,  le 	moment 	venu, choisi 	pour 	elle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Elle 	aurait 	poursuivi, 	au 	sein 
de 	«travaux 	ennuyeux 	et 	faciles», 	l'existence  sans heurts 	et 	sans joie 	d'une 	petite  bourgeoise  attachée à ses  devoirs 	d'état.
                                                            
                                                                                
                                                                    	li ne faut 	donc 	pas  minimiser 	l'importance 	de ce 	coup 	du 	hasard.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Mais,  une fois 	qu'il 	est intervenu,  le dénouement  des faits  passe 
sous  la dépendance  des personnages.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Devant 	la passion  naissante 
de  sa fille, 	l'avare 	se 	montre 	irréductible.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il ne 	saurait 	accepter 	pour 	gendre  ce jeune 	mondain 	ruiné  dont, 	par 	surcroît,  les goûts 
de  luxe,  la futilité,  l'élégance  des manières  l'exaspèrent.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il 	s'attache 	donc 	à rompre 	au 	plus vite cette  intimité  dangereuse 	qu'il 	voit 
croître 	entre 	Eugénie 	et 	son 	cousin.
                                                            
                                                                                
                                                                    	li hâte  le 	départ 	de Charles 	pour 	les  Indes.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Et 	voilà  l'affaire  réglée.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Mais,  juste en ce qui  concerne  Charles, 	son 	calcul se révèle 
faux 	pour 	Eugénie.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'éloignement,  l'existence aventureuse,  le 	combat 	pour 	la 	vie 	ont 	tôt 	fait de détacher  le 	jeune 	homme 	de 
sa  cousine.
                                                            
                                                                        
                                                                    	De 	retour 	en  France,  après fortune  faite il satisfera 
ses  rêves 	d'ambition, 	son 	espoir 	d'accéder 	à la  pairie, 	en 	épousant 	une 	jeune 	fille  sans  fortune 	et 	sans 	charme 	mais  qui 	appartient 	à 	la 	haute 	noblesse.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	rupture 	qu'il 	signifie  à 	sa 	cousine  après 
un 	long 	silence,  constitue  une péripétie 	importante 	du 	roman.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Elle  est 	la 	réaction  naturelle 	d'un 	homme 	tout 	entier 	asservi à 	son 	ambition.
                                                            
                                                                                
                                                                    Quant 	à Eugénie, 	la passion  qu'elle éprouve 	et qu'elle 	entretient 	pour 	Charles 	provoquera 	une succession  de péripéties  essentielles.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Suivant  l'impulsion  généreuse de 	
son 	cœur, elle a 	donné 	son 	or 	à Charles.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Lorsqu'il 	l'apprend, 	Grandet 	entre 	dans 	une 	colère 
brutale 	et 	comme 	sa 	fille  lui tient  tête avec  une froide  insolence, 	il décide  de la séquestrer.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	violence  de 	la 	discussion,  le chagrin 
qu'elle  ressent  devant ces conflits  de famille,  les mesures 
impitoyables  prises à 	
l'égard 	d'Eugénie, 	hâteront 	la 	mort 	de 	Madame 	Grandet 	dont 	la santé  est déjà  fort compromise.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Enfin  le mariage 	d'Eugénie 	avec  le président  de Bonfons, 
dernière  péripétie  essentielle,  est le résultat 	d'une 	décision  à 
laquelle 	la 	jeune 	fille  a 	mûrement 	réfléchi,  avec 	un 	calme déses
poir.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ainsi, 	d'un 	bout 	à 	l'autre 	du 	roman, 	l'action 	progresse 
suivant  une logique  implacable,  sous 	l'étroite 	dépendance  des 
caractères..
                                                                                                                    »
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