TPE SUR LES VINS ET LE CHAMPAGNE
Publié le 02/11/2012
Extrait du document
Ces acronymes barbares cachent des vins dont la production est étroitement surveillée. De la même manière que certains autres produits alimentaires (fromages, viandes, alcools), les vins peuvent recevoir une AOC, c'est-à-dire une appellation d'origine contrôlée par l'Institut National des Appellations d'Origine (INAO) : leur dénomination correspond à une délimitation parcellaire et non plus à une délimitation géographique large telle qu'un département. En plus de l'aire de production, du rendement et de l'encépagement, l'INAO réglemente les modes de culture et de vinification. Les AO-VDQS, « appellations d'origine-vins de qualité supérieure e sont également réglementés par l'INAO, mais de manière moins stricte (les critères d'agrément sont moins nombreux).
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subissent une vinification similaire à
celle des vins blancs.
La différence
réside dans la vendange tardive des
raisins, plus riches en sucre.
Par ailleurs la fermentation du moût est
stoppée par l'adjonction d'anhydride
sulfureux.
INNOVATIONS TECHNIQUES
Ces techniques de vinification
« traditionnelles » sont aujourd'hui
complétées par de nouvelles méthodes
destinées
à suivre
les modifications de
qualité du raisin et les changements du
goût des consommateurs (à moins que
ce ne soit ces nouveaux goûts qui
modèlent celui des consommateurs).
À ce titre, on parle fréquemment de
deux méthodes employées au cours de
l'élaboration du vin : la micro-
oxygénation et l'ajout de copeaux de chêne.
Ces deux procédés ont été
élaborés par des vignerons et des
oenologues au cours des dix dernières
années.
Le premier consiste en l'apport
en continu de petites quantités
d'oxygène, ce qui permet aux vins élevés en
cuves étanches
de recevoir
une oxygénation similaire à celle des
vins élevés en barriques, dans lesquelles l'oxygène pénètre à raison de
15 à 40 mg par litre et par an.
Cela
modifie les qualités organoleptiques des vins élevés en cuve.
De même,
l'ajout de copeaux de chêne modifie ces
qualités en reproduisant les arômes des
vins élevés en barrique.
Si ces pratiques
font le bonheur de certains récoltants et
négociants, elles ne sont pas du goût de
tous, d'autant plus que l'étiquetage des
vins ne fait aujourd'hui pas mention de
ces techniques « mélioratives e.
Pour clore ce chapitre sur les
techniques, il faut mentionner les
méthodes de filtration et de collage.
Cette dernière méthode consiste à
ajouter du
blanc d'ceuf ou une colle de
poisson dans les cuves ou dans les barriques, ce qui permet de précipiter
les particules en suspension dans le vin
(notamment les particules d'acide tartrique, composant naturel du raisin),
qui peuvent également être éliminées
en traitant
le vin par le froid.
LES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES
Les vins sont sujets à deux types
d'analyses : les analyses sensorielles (la
dégustation, effectuée par des
oenologues), et les analyses physico-
chimiques, réalisées en laboratoire, qui
sont destinées à contrôler certains
paramètres du vin avant sa distribution.
En premier lieu, on mesure le degré
alcoolique du vin, soit par distillation,
soit par oxydation.
On dose également
les taux d'acidité de la boisson :
l'acidité totale et l'acidité volatile (au-
delà d'un gramme d'acide sulfurique
par litre de vin, celui-ci est destiné à
l'élaboration de vinaigre), et enfin le pH.
Par ailleurs, on effectue un dosage
des sucres sur le moût et après fermentation (cette teneur en sucre,
dite « teneur en sucres résiduels », ne
doit pas excéder 2 g par litre pour les vins secs, et est bien entendu supérieure à ce taux pour les vins
liquoreux).
Enfin, cet ensemble
d'analyses physico-chimiques est
complété par un dosage du dioxyde de
soufre, qui permet de freiner le
développement des micro-organismes
au cours de la vinification et d'éviter
l'oxydation du vin.
RÉGLEMENTATION DE LA VITICULTURE
LA RÉGLEMENTATION EUROPÉENNE
Organisation commune du marché
vitivinicole
La réglementation qui concerne la
production vitivinicole est complexe et
contraignante.
Si cette complexité n'est
guère une nouveauté dans le monde de
la viticulture, les réglementations se
multiplient, en théorie, afin de
préserver les vignobles et les vins.
Il
est
parfois malaisé d'identifier le rôle des
différents organismes ou de s'y
retrouver parmi les nombreuses
catégories de vins.
En premier lieu, il
faut évoquer l'existence d'un organisme
international : FOIV (aujourd'hui
Organisation Internationale de la vigne
et du vin), créé en 1924 par huit pays producteurs de vin d'Europe et du bassin méditerranéen.
Les pays
fondateurs lui ont fixé pour missions la simplification et l'harmonisation des diverses réglementations.
Il existe donc une réglementation
européenne, appelée « Organisation
commune du marché vitivinicole », mise en place en 1999.
Cette série de
textes réglementant le secteur viticole
porte essentiellement sur les aspects
économiques, son objectif principal
étant d'améliorer sur le long terme la
compétitivité du secteur.
Il faut noter
qu'une réforme importante est
intervenue dans cette réglementation
en juillet 2007 : elle fixe les nouveaux
objectifs en termes de subventions, de
pratiques oenologiques (il est
notamment prévu d'interdire
l'adjonction de sucre dans les vins) et
d'étiquetage.
Vins de table et VQPRD
L'OCMV opère une classification des
vins en catégories, les vins de table
étant distingués des vins de qualité
produits dans des régions déterminées
(VQPRD).
Ces deux catégories se
subdivisent : les vins de table et vins de
pays appartiennent à la première
catégorie, les AO-VDQS (vins
d'Appellation d'Origine-Vins Délimités
de Qualité Supérieure) et les
AOC
(vins d'Appellation d'Origine Contrôlée)
à la seconde.
Il est important de retenir
que la réglementation européenne fixe
pour ces différents vins les conditions
de production (plantation,
encépagement rendement, pratiques
oenologiques), ainsi que l'agrément
que doit recevoir le vin avant sa mise
sur le marché.
LES NUANCES DE LA REGLEMENTATION
FRANÇAISE
Vins de table et vins de pays
La réglementation européenne est complétée par une réglementation
nationale, qui précise les conditions de
production des vins français.
La
réglementation est assez simple en ce
qui concerne les vins de table, qui
doivent être d'origine française mais
peuvent être des mélanges de vins
provenant de différentes régions
viticoles.
Les
vins de pays
quant à eux
portent la
mention d'une
zone viticole
précise et leur
rendement,
encépagement et
degré d'alcool sont contrôlés.
Leur
dénomination
(par exemple « Vins de pays d'Oc e)
peut être régionale (en l'occurrence,
c'est un vin produit en Languedoc-
Roussillon), départementale (« Vin
de pays de l'Aude ») ou de zone
(« Vin de pays des coteaux du Pont
du Gard »).
AO-VDQS et AOC
Ces acronymes barbares cachent des vins dont la production est étroitement
surveillée.
De la même manière que certains autres produits alimentaires
(fromages, viandes, alcools), les vins
peuvent recevoir une AOC, c'est-à-dire
une appellation d'origine contrôlée par
l'Institut National des Appellations d'Origine (INAO) : leur dénomination
correspond à une délimitation parcellaire et non plus à une
délimitation géographique large telle
qu'un département.
En plus de l'aire de
production, du rendement et de
l'encépagement, l'INAO réglemente les
modes de culture et de vinification.
Les
AO-VDQS, « appellations d'origine-vins
de qualité supérieure e sont également
réglementés par l'INAO, mais de
manière moins stricte (les critères
d'agrément sont moins nombreux).
NOUVEAUX MOD DE CONSOMMATIO
UNE FILIÈRE EN ÉVOLUTION
Un commerce mondialisé
Pour commencer ce chapitre, il faut
présenter quelques chiffres qui éclairent sur la situation mondiale de la
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viticulture : la production mondiale de
vin en 2002 se chiffrait à 260 millions
d'hectolitres.
Outre les pays d'Europe
(s'entendent les pays intra et
extracommunautaires), qui
représentent à eux seuls 70% de la
production mondiale, la production viticole s'étend du Nouveau Monde à
l'Océanie.
Si la consommation
européenne accuse une légère baisse
ces dix dernières années, on observe
la situation inverse dans les pays « nouveaux consommateurs » de vin
(la Chine, l'Australie ou l'Afrique du
sud).
Globalement, la consommation mondiale de vin est en constante
augmentation.
La principale problématique ne réside
pas tant dans la capacité de production de ces nouveaux pays que dans la
qualité des vins produits.
La qualité est
aujourd'hui un axe essentiel du
développement de la viticulture, tant en Europe qu'en Amérique du Sud ou en
Océanie.
La différence se fait alors sur
les prix pratiqués, notamment à
l'exportation, et sur ce point les
vins
du
Chili,
de Nouvelle-Zélande ou des
États-Unis conservent l'avantage.
Le vin français à l'étranger
Nombre d'analystes estiment que la
viticulture est - ou du moins a été ces cinq dernières années - en crise.
Si l'on
s'intéresse aux chiffres, on constate que la production annuelle de vin est
d'environ 55 millions d'hectolitres.
Or la
consommation de vin en France est en
baisse constante depuis cinquante ans.
L'exportation des vins français n'affiche
guère de meilleurs résultats, en raison
notamment de la concurrence des
nouveaux producteurs de vin.
Toutefois,
ces pays souffrent autant de la surproduction que la France, et il reste
que 20 % de la production française est
destinée à l'exportation.
Par ailleurs, il faut signaler que les « grands vins » (grands crus) ainsi que les
champagnes, sont exempts des effets
de cette crise.
UNE QUESTION DE GOÛTS
Diminution de la consommation
Au cours des cinquante dernières années la consommation de vin a
chuté.
Cette tendance est commune à
l'ensemble des pays européens
producteurs de vin ; toutefois, malgré
cette baisse notable de la
consommation (46 millions
d'hectolitres consommés chaque année au début des années soixante, contre
33 millions en 2002), les Français
restent de gros consommateurs de vin,
par rapport
à
leurs voisins.
Ainsi, nous
consommons 56 litres de vin par an, lorsque les Italiens sont légèrement en
retrait avec 48 litres de vin par
personne et par an, et les Allemands 25 litres par an.
Pour être plus précis, c'est
essentiellement la part des
consommateurs réguliers qui a
fortement diminué (diminution de moitié en 20 ans), alors que la part des consommateurs occasionnels reste
stable.
Au total, on estime
que 32
millions de Français consomment
aujourd'hui du vin, de manière
occasionnelle ou régulière.
Il est à noter
que la population des buveurs
occasionnels est jeune, alors que la
population des « réguliers » est elle
vieillissante.
Le tableau serait incomplet
si on ne mentionnait que les faits
quantitatifs.
En effet, cette baisse de la
consommation de vin s'accompagne
d'un changement des modes de
consommation.
Boire moins mais mieux
On ne boit plus aujourd'hui les mêmes
vins qu'il y a cinquante ans.
De manière
schématique, on peut dire que la
diminution de la quantité de vin consommé s'est faite en faveur de la consommation de vins de meilleure
qualité.
Les Français connaissent mieux les vins AOC et en consomment
davantage, de même que les vins de
pays, sur lesquels les vignerons ont
beaucoup travaillé afin d'en améliorer
les qualités gustatives.
Le critère d'achat
principal est
davantage la qualité
d'un
vin
que son
prix.
Le vin est
moins une boisson
de consommation
courante, purement
désaltérante,
qu'une boisson
plaisir, autour de
laquelle il existe un discours de
connaisseurs, et qui véhicule une idée
de convivialité.
Dés lors, la bouteille de
vin est plus fréquemment ouverte au
cours d'un repas entre amis ou comme
apéritif qu'en simple boisson
d'accompagnement des repas
quotidiens.
C'est là que la qualité du vin
devient un argument de vente fort :
on n'hésite pas à investir dans une
bonne bouteille puisque ce plaisir est
occasionnel.
Cette tendance explique également que les vins effervescents
(notamment le champagne) occupent
une part importante des achats de vins
en France (17 % des vins achetés sont
des champagnes).
Par ailleurs, les Français s'intéressent de plus
en plus aux « nouveaux vins e, ceux
qui sont obtenus par des procédés
de fabrication traditionnels ou qui suivent les normes de l'agriculture
biologique (les « vins bio »).
En outre,
la curiosité des Français les pousse
à goûter les vins étrangers et
fréquenter, du moins pour les citadins,
les bars à vins, où la consommation du
vin est presque un art.
millions
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li
tres
ÉVOLUTION DU MARCHÉ DU
VIN EN FRANCE DE 1995 À 2005
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
-.-Production
-e-Exportation.
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