Devoir de Philosophie

1900 - 1910: À l'aube du nouveau siècle, tous les espoirs sont permis

Publié le 29/03/2019

Extrait du document

Les derniers noceurs parisiens en smokings et chapeaux huit-reflets qui échouèrent ce matin-là aux Halles croisèrent des ouvriers et des ouvrières en bourgerons et pèlerines qui partaient au travail : le 1er janvier 1900 n'était même pas férié. Il pleuvait. Des éclairs avaient zébré la nuit. Triste début de siècle ? Mais non. Après de rudes polémiques, un communiqué officiel avait tranché : puisqu'il n'y avait jamais eu d'année Zéro, mais un an Un, le xx siècle ne commencerait qu'en 1901 ; 1900 n'était que la dernière année du siècle précédent.

 

Il n'empêche : ces deux zéros qui apparaissaient sur les calendriers, en tête des lettres, des papiers administratifs et des journaux avaient un effet magique, mythique. 1900, voilà qui sonnait bien, on tournait une page, on ouvrait une porte sur un avenir que l'on estimait meilleur en fin de compte, même si l'on savait qu'il comporterait de nouvelles épreuves.

 

Car les sociétés et les nations européennes étaient divisées. L'idée de révolution connaissait partout une vogue rare. Les classes sociales s'opposaient, le monde ouvrier commençant à peine à échapper à la misère et à l'assommoir du travail : en France, c'est seulement en 1900 qu'une loi allait limiter à onze heures la durée quotidienne du travail des femmes. 

Liens utiles