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(1936 - 1939) La guerre d'Espagne

Publié le 10/11/2018

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L'ESPAGNE TRAGIQUEMENT DIVISEE

 

La monarchie parlementaire, mise en place au cours du xixe siècle, ne parvient pas à s'imposer comme un modèle politique. Marquée par la corruption, l'oligarchie qui dirige l'Espagne confisque le pouvoir à son profit et répond aux questions sociales par la répression. Pour sauver son trône, le roi Alphonse XIII soutient la dictature mise en place en 1923 par le général Miguel Primo de Rivera. En 1930, devant la montée des oppositions et abandonné par le roi, ce dernier doit démissionner. La République semble la seule issue pour sauver le pays d'une révolution. Elle va mettre en évidence la fracture entre deux Espagne, l'Espagne «noire», celle de la tradition, de la monarchie et du catholicisme, et l'Espagne républicaine et révolutionnaire, héritière des Lumières et des idées socialistes.

L'ÉCHEC DE LA RÉPUBLIQUE RÉFORMISTE

 

1931 : PROCLAMATION DE LA RÉPUBLIQUE

À l'occasion d'un scrutin municipal, la gauche remporte la victoire dans la plupart des villes. Alphonse XIII se résigne à l'exil et la République est proclamée.

L'élection aux Cortès (Parlement) donne la majorité à une coalition de gauche et de centre-gauche. Manuel Azana y Diaz (1880-1940), républicain modéré et attaché à la laïcité, devient président du Conseil.

Le gouvernement Azana (1931-1934) engage une politique de réformes visant à laïciser la société.

La Constitution affirme la séparation de l'Église et de l'État, qui ne lui accorde plus de subventions.

 

Les femmes obtiennent le droit de vote. Le mariage civil est institué et le divorce autorisé.

L'ordre des Jésuites est dissous et les congrégations religieuses n'ont plus le droit d’exercer leur enseignement.

Proclamation de la République Naissance de la CEDA Multiplication des mouvements insurrectionnels Révolte des Asturies Franco, chef d'état-major de l'armée Victoire du Front populaire aux législatives Bombardement sur Guemica Bataille de l'Èbre Chute de Barcelone et de Madrid

Un intense effort budgétaire doit permettre le développement de l'école publique.

La réforme de l'armée donne la priorité à l'équipement et se traduit par une diminution des effectifs et la mise à la retraite anticipée de nombreux officiers supérieurs.

Le gouvernement répond aux aspirations régionalistes en accordant l'autonomie à la généralité de Catalogne.

Une réforme agraire doit lotir l'immense masse des paysans sans terre en expropriant les propriétaires absents.

 

1932 : NAISSANCE DE LA CEDA

Ces réformes provoquent une division à gauche et une dynamique unitaire à droite.

Manifestation du mécontentement de l'armée, une tentative de coup d'État est menée par le général José Sanjurjo (1872-1936) à Séville.

■ Le gouvernement vote alors l'expropriation des terres des Grands d'Espagne.

Les catholiques et les propriétaires terriens fondent un parti conservateur, la Confédération espagnole des droites autonomes ou CEDA, opposition légale au gouvernement républicain, dirigée par José Maria Gil-Roblès (1898-1980).

1933 : APPROFONDISSEMENT DES TENSIONS SOCIALES

La lenteur de la réforme agraire pousse les paysans à multiplier les occupations de terres.

 

La faiblesse de la politique sociale, le développement du chômage et la répression des grèves exacerbent le mécontentement ouvrier.

• L'aile révolutionnaire du mouvement social est dominée par les anarchistes de la FAI (Fédération anarchiste ibérique) qui contrôlent la puissante CNT (Confédération nationale du travail).

Elle rejette le réformisme, appelle à la grève générale et multiplie les mouvements insurrectionnels.

L'aile réformiste, représentée par le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) et son syndicat, l'UGT (Union générale des travailleurs), apporte un soutien de plus en plus critique au gouvernement.

Le PCE (Parti communiste espagnol), dont l'implantation reste limitée, est aligné sur la stratégie «classe contre classe» de la IIIe Internationale de Moscou jusqu’en 1935.

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« • En septembre, la Grande-Bretagne fait accepte r par la communauté internationale le principe de non­ intervention, mais les pays fascistes ne le respecteront jamais .

• l'URSS est le seul pays à accorder une aide aux républicains .

À partir d 'octobre, sous la pression des communistes européens, les Soviétiques enverront des canons, des blindés et des avions .

LES BRIGADES INTERNAnONALES • Dés les premiers jours du conflit civil, des volontaires affluent d'Europe et d'Amérique pour apporter leur aide aux milices ouvrières contre le fascisme.

• Le Komintern centralise et organise le recrutement des volontaires militaires étrangers -qui proviennent de 50 États -en créant les Brigades internationales, fer de lance de l'armée républicaine dans les grandes batailles.

• Ce sont en majorité des Français et des ouvriers, parfois des étudiants ou des intellectuels, et beaucoup ne sont pas communistes .

• À la demande de la SDN, les Brigades internationales sont dissoutes en 1938.

• Sur ces 60 000 volontaires environ, qui viennent se battre en terre espagnole, prés de 10 000 seront tués.

LES OPÉRATIONS MILITAIRES 1936 • En aoûL grâce à l'appui allemand et italien, Franco fait traverser Gibraltar à ses troupes.

Il franchit l'Estrémadure et fait la jonction avec l'armée du Nord , commandée par le général Mola .

Cette victoire décisive permet aux nationalistes d'établir une ligne de front continue .

• En septembre.

plutôt que d'attaquer Madrid , Franco privilégie la prise de Tolède, où la garnison révoltée s'est réfugiée dans I'Aic11Z11r.

Franco tire de cette erreur militaire l'immense prestige politique d'avoir sauvé ceux qui apparaissenL aux yeux de l 'Espagne conservatrice, comme les héros d 'une nouvelle croisade .

• Ce répit permet aux républicains d'organiser la défense de la capitale avec l'aide des Brigades internationales .

• En novembre, aprés de violents combats et une résistance acharnée de la population, l'offensive nationaliste sur Madrid est stoppée et le front se stabilise.

1937 • En février, les nationalistes parviennent à s'emparer de Malaga , mais échouent lors de deux nouvelles tentatives contre Madrid .

• En avril, les nationalistes lancent une vaste offensive contre le Pays basque et les Asturies, avec l'appui d 'unités italiennes et de l'aviation allemande.

FRANCE , • D Zone notionoli~e en juillet 1936 Zone républitalne --- · le front en novembre 1936 collectivisés .

Un décret gouvernemental légalise ces actions en expropriant les responsables politiques ou les propriétaires en fuite , et en partageant les grands domaines .

le choix de la propriété individuelle ou collective est laissé aux paysans .

Au total, plus de 5 millions d'hectares sont redistribués.

• Dans les villes , les comités ouvriers prennent le contrôle des municipalités, des services publics et des entreprises.

• la généralité de Catalogne collectivi se toutes les entreprises de plus de 100 ouvriers et les moyens de transport .

À Madrid , le tiers des industries est collectivisé.

• Sur le plan politique , en septembre 1936, la menace nationaliste rend indispensable l 'union des forces républicaines.

le socialiste largo Caballero constitue un gouvernement formé de socialistes et de communistes , 1----""""""",;;;,;;.;;;;-..

____ ~--'--..&.-------..., rejoint en novembre par les anarchistes .

·Mai s en 1937, face à la progression des troupes franquistes, de profondes divergences accentuent les divisions Un bombardement massif détruit la ville basque de Guernica, faisant plus de 1600 morts parmi les 7 000 habitants .

• Malgré des offensives de diversion tentées par les républicains sur 8runete (près de Madrid) et sur Belchite (en Aragon), les B11sques capitulent devant les Italiens en août et les Asturies tombent en octobre .

1938 • les républicains tentent de reprendre l'initiative et lancent une offensive sur Terruel que les nationalistes parviennent à endiguer .

• En mars, Franco lance une offensive en Aragon pour isoler la Catalogne .

• En avril, ses troupe s attei gnent la Méditerranée et coupent le territoire républicain en deux .

Cette victoire décisive annonce la défaite inéluctable des r épublicains .

• En juillet, les républicains jettent leur force dans une ultime bataille , celle de l'Ébre .

L'armée républicaine réussit à franchir le fleuve et s'oppose durant tout l'été à l'armée franquiste dans de violents duels d 'artillerie et d'infanterie qui rappellent ceux de 1914-1918 .

• En novembre, épuisée et démoralisée, elle est rejetée de l'autre côté du fleuve.

• En décembre , Franco déclenche son offensive finale sur la Catalogne.

• la progression est rapide et B11rcelone tombe en janvier , sans offrir une grande résistance .

• Près de 400 000 réfugiés fuient devant les troupes franquistes et passent la frontière française .

• la guerre d'Espagne s'achève dans un ultime pronunciamento .

les commandants de l'armée républicaine du centre se soulèvent contre le gouvernement et s'affrontenL à Madrid , aux unités restées fidèles et commandées par les communistes .

• les putschistes espèrenL sans succés , obtenir des conditions contre leur • le 28 mars .

les troupes franquistes entrent dans M11drid , acclamées par une foule au bras levé .

• le 1 " avril, Franco déclare officiellement la guerre terminée .

DANS Lf CAMP lti'UBUCAJN • Dés le 18 juillet 1936, les pouvoirs classiques s'effondrent Pour s 'opposer aux militaires , le gouvernement accepte de distribuer des armes aux milices ouvrières, constituées par les anarchistes, les socialistes et les communistes.

• Hormis au Pays basque, où le gouvernement nationaliste conserve son autorité et réussit à maintenir l 'ordre, le pouvoir passe aux mains des conseils d'ouvriers et de paysans dans toutes les villes, y compris à Madrid et à Barcelone .

• la violence populaire se déchaîne contre l'Église , symbole de l'oppression des puissants .

Plusieurs milliers de religieux sont assassinés.

• Cette fièvre anticléricale se double d'une chasse aux fascistes ou réputés fascistes , à savoir à tous les opposants au Front populaire (monarchistes, phalangi stes, militants de la CEDA , mais aussi des officiers ou des gardes civils).

• Dans les campagnes, les paysans cessent de payer les fermages ou occupent les terres.

En Aragon et en Catalogne, les anarchistes créent des communes agricoles où les terres et les biens de consommation sont au sein du camp républicain : anarchistes , révolutionnaires du PSOE et dissidents du POUM (trotskistes) affirment que l'approndissement de la révolution est la condition de la victoire .

• De leur côté , les communistes, les républicains modérés , les socialistes réformistes et les autonomistes pensent que le changement social n'est pas à l'ordre du jour et que l'heure est à la guerre qui ne peut être conduite que par un pouvoir fort.

• l 'influence du parti communiste (au sein duquel se distingue Dolorès Ibarruri, dite la Pasionaria) , par son attitude modérée et l'aide essentielle de l 'URSS , devient déterminante.

Il suit la ligne défendue par Moscou, l'alliance avec les partis «bourgeo is» dans un front antifasciste .

• la division tourne à la guerre fratricide en Catalogne.

En mai, l'armée de Catalogne et les milices du part i communiste attaquent le central téléphonique de Barcelone, tenu par les anarchistes.

l'affrontement durera une semaine au bout de laquelle anarchistes et POUMi stes sont vaincu s.

•le PCE contraint Caballero à la démission et impose un nouveau gouvernemenL dirigé par l1111nNegrin (1892-1956), socialiste modéré soutenu par les républicains .

Negrin, installé à Barcelone , tente de redresser l'autorité de l'État et ramener la paix civile : -les prêtres sont libérés et l 'activité religieuse est à nouveau tolérée .

- Une partie des entreprises sont rendues à leurs propriétaires et les communes agricoles sont dissoutes.

-les industries d 'armement passent sous contrôle de l'État.

-l'armée est réorganisée .

Les grades et la discipline sont rétablis elles milices sont placées sous un commandement unique (strictement militaire) .

·À partir de 1938 , les communistes contrôlent les postes clés et dirigent la police politique militaire .

Les modérés qui s 'y opposent sont écartés.

Cette situation prévaudra jusqu'à la défaite finale.

DANS LE CAMP NATIONAUm • le mouvement nationaliste, à l'origine très divis é, se réunit derrière l 'armée.

• Conservateurs, monarchistes et catholiques se soumettent à l'autorité militaire e t au clergé.

• les milices phalangistes et carlistes sont intégrées à l'armée.

• Franco s'impos e à la tête des nationali stes en octobre 1936, nommé généralis sime et chef du gouvernement.

• Il s'entoure de techniciens du pouvoir , chargés de mener une guerre dont on peut prév oir qu'elle sera longue .

Il n'envisa ge pas la restauration de la monarch ie.

• Dans la zone nationaliste, la répression contre les républicains , les journalie rs et les ouvriers est terrible.

Malgré l'indignation internationale, les massacres se poursuivent a prés des simulacres de procès .

la réforme agraire est annulée et les propriétaires récupèrent leurs terres.

• Dés 1937 , un parti unique est constitué à partir d e la Phalange et du courant traditiona liste carliste : la Phalange espagnole traditionaliste et des Juntes d'offensive nationale-syndicaliste (FET y de las JONS).

• le nouv eau parti conserve le programme, l'uniforme et les symboles de la Phalange fasciste .

Mais celle-ci est avant tout un instrument dévoué à Franco , nommé chef de l'ÉtaL du gouvernement et de l'armée et proclamé Clludillo (chef)« par la grâce de Dieu».

• À partir de 1938 , Franco remplace sa junte technique par un gouvernement et jette les bases du franquisme, l'alliance de l'Église et de l 'armée.

• le clerg é, omniprésent , encadre la population , vérifie sa présence aux mess es et assi ste aux exécutions _ • le divorce est interdit et le mariage religieux retrouve sa valeur légale .

• la Charte du travail , sur le modèle italien et portugais, crée un syndicalisme d'État corporatiste.

• l 'information est soumise à l'État.

• la lutte contre les républicains, s'inspiran t du mythe de la Reconquête et de la résistance à l'invasion napoléon ienne, est assimilée à une croisade contre le Mal.

• À partir de 1939, la loi sur les responsabilités collectives permet de poursu ivre tous ceux qui, depuis octobre 1934, ont milité dans des partis de gauch e ou ont collaboré avec le Front p opulaire .

Aucun pardon, ni amnistie ne seront jamais prononcés.

• De la guerre civile naît un nouveau régime, le franqui sme.

Dictature d'un seul, il mêle aux valeurs conservatrices, l'idéologie nationaliste et le catholicisme traditionnel.

• la neutr alité de l'Espagne pendant la Second e Guerre mondiale , puis la guerre froide dès 1947, permettent au régime franquiste de se maintenir jusqu 'au décès de son fondateur en 1975 .

A vant de mourir , celui-ci a désigné, pour lui succéder avec le titre de roi, don Juan Carlos de Bourbon.. »

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