Devoir de Philosophie

1970 – 1979 : LE TEMPS DU FEMINISME

Publié le 29/11/2018

Extrait du document

temps

Tout au long de l'histoire, Je féminisme a eu en France ses figures et ses défenseurs (Christine de Pisan, Olympe de Gouges, Condorcet, Montesquieu...). Le XIX0 siècle a vu des groupes de femmes, des cercles féministes s'exprimer dans des journaux ou des revues. Mais c'est en cette fin du xxe siècle, dans la décennie soixante-dix, que le féminisme va devenir un véritable phénomène de société.

 

Depuis cinquante ans, des jalons ont été posés : pendant la Grande Guerre, les femmes ont fait tourner le pays; elles ont ensuite joué un rôle dans la Résistance, entre 1939 et 1945. En 1949, la parution d'un livre clé, le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, met en relief les préjugés qui limitent le rôle des femmes dans la société, et les appelle à secouer leur joug. En 1965, le Code civil accorde à la femme la capacité juridique qu'elle ne possédait pas dans le Code Napoléon. Puis a lieu la bataille autour de la contraception qui se terminera par l'autorisation de la pilule (loi Neuwirth, 1967). En mai 1968, les étudiantes participent à la révolte. Des femmes, syndiquées ou non, réclament l'égalité des salaires dans les usines. Le mouvement n'est pas limité à la France. Il s'affirme aussi en Belgique, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas . Aux Etats-Unis, la National Organization of Women (NOW), créée par Betty Friedan en 1966, regroupe dix mille membres. Elle forme les mères de famille, leur trouve des emplois et s'en prend à la publicité sexiste. Mais la NOW est vite doublée par un groupe dissident, plus radical, le Women Liberation Movement (surnommé Women's Lib). Devenu groupe de pression politique, le mouvement lutte comme le NOW pour le droit à l'avortement, contre la discrimination salariale. Les mêmes thèmes préoccupent et vont mobiliser les féministes d'Europe.

 

Le mlf,

 

PIVOT DU FÉMINISME EN FRANCE

 

Après mai 1968, des femmes quittent leurs syndicats ou leurs noyaux politiques pour former des groupes qui luttent pour leur émancipation. C'est l'émergence du MLF, le Mouvement pour la libération des femmes, qui accomplira son premier acte public le 26 août 1970. Ce jour-Jà, une dizaine de militantes déposent à l'arc de triomphe de l'Etoile une gerbe dédiée à <>). Peu à peu il fait salle comble chaque semaine, dans le grand amphithéâtre des Beaux-Arts, à la Maison des femmes ou dans un café de la Bastille. Très vite, il lance la bataille de l'avortement : des milliers de féministes défilent à plusieurs reprises dans la capitale. Le MLA (Mouvement pour la liberté de l'avortement) est créé, il deviendra le MLAC (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception).

temps

« nommé Women's Lib).

Devenu groupe de pression politique, le mou­ vement lutte comme le NOW pour le droit à l'avort ement , contre la discrimination salariale.

Les mêmes thèmes préoccupent et vont mo­ biliser les féministes d'Europe .

LE MLF, PIV OT DU FÉMINI SME EN FRANCE Après mai 1968, des femmes quittent leurs syndicats ou leurs noyaux politiques pour former des groupes qui luttent pour leur émancipatio n.

C'est l'émergence du MLF, le Mouvement pour la libé­ ration des femmes , qui accomplira son premier acte public le 26 août 1970.

Ce jour- Jà, une dizaine de militantes déposent à l'arc de triomphe de l'Etoile une gerbe dédiée à .

La police intervient, vérifie les identit és.

Le lendemain , toute la presse publie les photos de l'événement .

Ce gest e spectaculaire contribuera à faire connaître le MLF au grand public.

A Par is, le MLF organise alors des assemblées générales (les ).

Peu à peu il fait salle comble chaque semaine, dans le grand amphithéâtre des Bea ux­ Ar ts, à la Maison des femmes ou dans un café de la Bastille .

Très vite, il lance la bataille de l'avort ement : des milliers de féministes défilent à plusieurs reprises dans la capitale .

Le MLA (Mouvement pour la liberté de l'avortement) est créé , il deviendra le MLAC (Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception).

CR IMES CONTRE LES FEMMES En 1972, le MLF organise à la Mutualité deux journées de dénonciation de contre les femmes.

On y condamne la vio­ lence tandis que commence une campagne publique contre le viol.

Le MLF s'en prend aussi au sexisme des images, dans la publicité ou les livres scolair es.

Parmi les pionnièr es, on trouve Antoinette Pouque s, fondatrice du collectif Psychanalyse et politique , ou Christine Delphy qui a signé dès 1970 un numéro spécial, Libération des femmes, année zéro.

Le MLF ne sera cependant jamais homogène .

Re belle à toute organisa tion, il se divise d'abord en deux tendanc es: les , plus favorables à l'agitation politique en liaison avec les mouv ements contestataires apparus en 1968 et les , qui insist ent, ell es, sur un travail préalable d'élaboration théo­ rique fondé , notamment , sur la psychanaly se.

Au fil des ann ées, les grandes assemblées laisseront place à une multitude de groupes et de collectifs .

Autour du MLF se créeront ou se grefferont d'autres mou­ vements comme la Ligue du droit des femmes , fo ndée en 1974 par Simone de Beauvoir ou l'association Choisir, créée par l'avocate Gi­ sèle Halimi , qui œuvrera pour la libéralisation de l'avort ement .

LA BATA ILLE DE L'AVO RTE MENT Comme dans le combat mené pour la pilule , le droit à la liberté d'avorter est, pour les féminist es, fondé sur le principe qu'il faut séparer sexualité et procréation.

En avril 1971, 343 femmes (des écrivains, des actrices mais aussi des inconnues) signent un texte re­ connaissant qu'elles se sont fait avorter.

C'est le Mani feste des 343.

Diffusé par le MLF, il rend public le problème de l'avorte ment.

Il s'a git d'obtenir maintenant la révision de l'article 317 du Code pénal qui réprime celui-ci.

Sous l'impulsion du mouvement Choisir, des réseaux s'organisent pour faire avorter les femmes qui le désir ent.

Des groupes d'étudiants en médecine pratiquent gratuitement des avorte­ ments clandestins .

Ils reçoivent d'abord des étudiant es, puis des femmes de tous les horizo ns.

L'un des épisodes de cette bataille est le procès de Marie­ Claire Chevalier, qui comparaît en octobre 1972 devant le tribunal des enfants de Bobigny pour avoir eu recours à l'avort ement .

À une époque où cinq cents condamnations sont prononcées chaque année, le procès de Bobigny sert de détonateur.

Les du mouve­ ment féministe ou des personnalités comme le professeur Milliez viennent apporter leur soutien.

Le tribunal prononce l'acquitt ement .

Dans ces années-là , on évalue le nombre d'avortements clandestins entre cinq cent mille et un million par an.

Les adeptes de la libéralisation soulignent l'hypocrisie de la loi , qui est constamment détourn ée.

Les adversaires répètent que l'avortement est un crime.

Le débat a lieu partout , à l'Assemblée nationale comme dans la pre sse.

Fina lement, et sous la poussée féministe , l'avortement est libéralisé par la loi Veil du 17 janvier 1975, qui autorise l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

24 LE TEMPS DU FÉMINISME.

Delphine Seyrig (à droite) est l'une des personnal ités venues apporter leur soutien à M' Gisèle Halimi (à gauche) qui défend Marie Claire Chevalier au procès de Bobigny en octobre 1972, procès qui constitue l'une des «batailles >> pour l'avortement libre et gratuit.

© Villedieu -Sipa Press LE TEMPS DU FÉMINISME.

Le 26 août 1970, le MLF accomplit son premier acte publ ic, place de l'É toile à Pa ris.

© A.F.P.

LEs FÉMINI STES coNTRE VIOLENCE Les mouvements de libération ont été aussi très actifs dans la lutte contre la violence à l'égard des femmes .

To ut d'abord par une mobilisation contre le viol.

A cette époque , la pratique judiciaire consiste à envoyer les auteurs présumés de viol en audience correc­ tionnelle , alors que le viol , qualifié de crime par le Code pénal, est passible de la cour d'assis es.

Dans l'esprit des magistra ts, les affaires de viol sont délicates: la femme n'a-t-elle pas une part de responsabili­ té ? Face à un tel raiso nneme nt, les féministes mettent en avant des affaires puisées dans l'actualité .

Le MLF organise à la Mutualité , en 19 76 , une grande journée sur le viol: on y exige le respect de la loi, les violeurs doivent être condamnés pour crime, à la mesure de leur acte.

Comme pour l'avor tement, on appelle à manifester, des procès de­ viennent exemplaires (Aix-en-Provence , 19 78) et, petit à petit , les cours d'assises se saisiront des affaires de viol.

F EMMES BATTUES En 1975 , la Ligue du droit des femmes alerte l'opinion sur la violence en privé .

Elle affirme que chaque jour des femmes, des enfants sont battus .

Les militantes font valoir que, dans une société qui prétend ne plus admettre les punitions corporelles, à l'école no­ tamment, la violence familiale, les sévices clandestins sont cependant tolérés .

Pour aider les femmes battues, une assoc iation , Femmes alter­ nativ es, met à leur disposition une permanen ce téléphonique (SOS femmes battues).

Des foyers ouvriront pouvant accueillir femmes et enf ants .

L'un des premiers est le foyer Flora- Tristan à Clichy.

DEs FEMMES PUBLIENT D'AUTRES FEMMES La révolution féministe s'est autant exprimée dans des livres �t des revues que lors de réunion s.

En 1974, c'est la naissance des Editions des Femmes.

Une maison d'édition doublée d'une librairie qui veut permettre aux femmes de s'expri Jler, d'écrire ou de se retrou­ ver.

Trois ans plus tard apparaissent les Editions Tierce.

En quelques années seront publiées plusieurs centaines de titres : des livres mili­ tants , des témoignag es, des essais , des livres d'enf ants , des romans, tous inspirés par le féminisme .

Prenant le train en marc he, les grandes maisons d'édition créent de leur côté des collections spéci�ques:. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles