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1980: Puissance de l'agriculture et du complexe agro-alimentaire aux États-Unis

Publié le 17/01/2022

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Avec 5 % seulement de la population du globe, les États-Unis comptent pour 20 % environ de la production céréalière du monde. Disproportion traduisant bien la puissance américaine dans ce domaine. Pour la plupart des grandes productions agricoles non tropicales, les États-Unis se situent dans les premiers rangs. Leurs surplus sont tels qu'ils ont également la place de premier exportateur mondial tenant ainsi une partie des États importateurs dans une situation de dépendance économique. Une telle puissance de production s'explique par une organisation efficace, des moyens financiers et techniques considérables et une grande aptitude à l'innovation. L'agriculture, dans son environnement industriel et financier - le complexe agro-alimentaire - est devenue ainsi elle-même une véritable industrie de haute technicité à forte intensité capitalistique (c'est-à-dire beaucoup de capital investi).

« En dehors des agrumes, il s'agit donc surtout des céréales qui constituent la base de l'alimentation humaine (blé, riz)et animale (maïs, soja).

C'est-à-dire les plus gros marchés du monde. • Actuellement les États-Unis se trouvent au 1 er rang mondial pour le maïs, le soja, les fruits, le sorgho ; au 2 e rang pour les bovins, le lait, le blé, le tournesol, le tabac.

Variété, quantité : l'agriculture américaine est capable desatisfaire largement un marché intérieur qui a d'ailleurs constitué pour elle un admirable support. 3.

Le soutien d'un vaste marché intérieur C'est le véritable moteur de la croissance au cours des années 50 et 60.

Il joué encore un rôle considérable. • Les États-Unis ont gagné entre 1940 et 1980 environ 90 millions d'âmes, donc de consommateurs en plus.

Enmême temps, le niveau de vie n'a cessé de s'élever. • Cette croissance quantitative et qualitative a entraîné une diversification du marché et une transformation deshabitudes alimentaires.

Les grandes surfaces ont proposé des produits de plus en plus élaborés, destinés à descatégories bien précises : nourriture pour bébés, pour adolescents, pour repas rapides, pour animaux. • Ce phénomène est lié à la présence d'énormes concentrations urbaines et à la transformation des circuits dedistribution. II.

Un milieu propice aux progrès permanents 1.

Des avantages physiques mais de moins en moins déterminants • L'étagement en latitude du territoire américain donne à l'agriculture une assez grande variété de climats, depuis letempéré frais jusqu'aux nuances tropicales.

Les coulées froides canalisées du nord au sud par les plaines centralesfont cependant planer le risque de destruction des plantes subtropicales.

Mais les spéculations agricoles les plusimportantes sont à l'abri de ce risque : agrumes et légumes de Californie protégés par l'abri des montagnes ; blé,soja, maïs qui jouissent de bonnes conditions climatiques, assouplies par la création biologique de variétés trèsadaptées ; embouche de bovine devenue, grâce aux feedlots (parcs d'embouche), entièrement indépendante desconditions climatiques. • La qualité des sols de prairie, développés sur lœss, joue encore un rôle important.

Ce sont des terres qui donnentde bons rendements sans nécessiter des apports massifs d'engrais.

Ailleurs, les techniques agronomiquespermettent, hors montagnes, de dominer parfaitement le milieu pédologique. • L'importance des ressources en eau, notamment grâce aux affluents du Mississipi et au versant pacifique desRocheuses, a permis l'extension considérable des cultures irriguées à haut rendement. Au total, une agriculture presque partout maîtresse de ses productions, capable de dominer les aléas du milieuphysique.

Les tonnages récoltés sont toujours suffisants pour assurer un large approvisionnement du marchéintérieur.

C'est le commerce extérieur qui enregistre les variations climatiques. 2.

Une organisation ouverte à l'innovation • A l'origine, les hommes, les mentalités.

Les bouleversements des techniques et des modes de vie ont été bienassimilés et intégrés par les agriculteurs les plus avisés.

Les autres ont disparu.

Il n'y a plus pratiquement depaysannerie marginale.

Ceux qui restent ont montré une grande faculté d'adaptation aux méthodes nouvelles. • L'évolution des structures agraires a contribué à la mise en place de véritables entreprises industrielles de la terre. Les plus vastes font souvent partie de trusts ou de conglomérats présents dans la banque, l'industrie, la recherche(investissements de sociétés financières, de concentrations verticales de l'agrobusiness où les filiales fournissentsemences sélectionnées, matériel, produits chimiques).

La production agricole n'est plus dans ce cas qu'un maillond'une longue chaîne qui lui assure la puissance et l'efficacité mais dans la dépendance à l'égard des décisions de lasociété-mère. L'agriculture familiale reste quantitativement dominante.

Mais les exploitants sont de véritables chefs d'entreprisedont le chiffre d'affaires varie de 200 000 à 500 000 F 1978.

Les petites exploitations ne sont plus que descompléments de revenu pour des agriculteurs à temps partiel. • D'abondantes ressources financières alimentent des investissements incessants.

Les grandes sociétés del'agrobusiness disposent de moyens pratiquement illimités dont l'utilisation dépend plutôt d'une stratégie à l'échelleinternationale.

L'agriculture familiale bénéficie de deux avantages : l'inflation qui supprime le risque d'investissementen matériel et le recours massif au crédit, largement dispensé par les banques confiantes dans la bonne solvabilitéde leurs débiteurs. 3.

Une agriculture à haute technicité. »

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