1995: La fin de la guerre en Bosnie

le 21 novembre 1995, à Dayton, dans l'Ohio, États-Unis, les principaux acteurs d'une guerre qui dure depuis 1992, signent un accord qui reconnaît l'unité et les frontières internationales de la Bosnie-Herzégovine.

Alors que la guerre dure depuis près de trois ans, on assiste au printemps 1995 à une recrudescence des combats en Bosnie, comme s'il s'agissait pour Belgrade de lancerune dernièreten-tative pour établir enfin la « Grande Serbie». L'armée bosniaque lance cependant des offensives victorieuses en mai-juin 1995. Beaucoup plus nombreuse que les forces serbes, bien équipée en artillerie légère, elle manque cruellement d'armes lourdes et de logistique militaire moderne et doit contrôler près de 1 400 km d'un front souvent montagneux.

Le tournant de la guerre se situe

Des accords sont signés à Paris, en décembre 1995.

en août avec la prise de la ville de Bihac par une action combinée des armées croates etbosniaques. Le président serbe, Slobodan Milosevic, se voit alors dans l'obligation d'intensifier le conflit alors que la situation économique catastrophique de son pays ne lui permet plus de soutenir un effort de guerre de plus en plus impopulaire. Avec la poursuite du conflit, letempsjoueaussi contre lui. Sa responsabilité dans les massacres survenus en Bosnie risque d'être démasquée et ses principaux chefs de guerre sont déjà traduits devant leTribunal international de La Haye.

Plusieurs autres événements font aussi pencher la balance vers la paix.

Jacques Chirac, fraîchement élu à la présidence de la République française, risque de remettre en cause la politique précédemment suivie par la France. Aux États-Unis, le vote du Sénat levant unilatéralement l'embargo sur les armes à destination des Bosniaques fait pression sur la Maison-Blanche. En outre, à la suite de la prise en otages par les forces de Ratko Mladic et de Radovan Karadzic de Casques bleus en violation manifeste du droit international, le gouvernement français propose la

création d'une Force de Réaction Rapide (FRR).

Cependant sur le terrain, Ratko Mladic annonce son intention de s'emparer de toutes les zones de sécurité. A Sarajevo, le pont aérien est coupé et, durant les mois de juin et juillet, les bombardements redoublent d'intensité. Lachute des zones de sécurité de Srebrenica et de Zepa va enfin mobiliser l'opinion publique internationale.