Alain Corbin: Historien du sensible

« → Avantage ms aussi désavantage de l'histoire des mentalités: le croisement nécessaire avec d'autres sciences qui influencent déjà l'histoire. → Historien des mentalités-observateur des mythes, des pratiques religieuses des comportements de l'homme au sein de la société, des croyances.

Dc aussi ethnologue, sociologue ,anthropologue et psychologue. → Aussi intérêt pour la diachronie, évolution des faits linguistiques (apparition de nouveaux mots ou expressions). B – La subjectivité de l'histoire du sensible → Difficile de donner une valeur scientifique a la démarche d'historiens s'intéressant à l'histoire des mentalités.

Corbin s'intéresse à l'étude de l'homme du passé et à sa représentation dumonde à travers ses sens.

Donc difficile d'établir des fais scientifiques ou de tirer des conclusions.

Problème de la subjectivité du sens. → Difficulté au niveau de le méthode d'étude pour cette histoire du sensible car on s'attache à définir et expliquer des phénomènes subjectifs.

Quels st les mécanismes et l'apparition dessentiments éprouvés suivant une époque? → Le Miasme et la Jonquille (1982) n'avait pas pour objet d'étudier l'histoire des parfums, mais la façon dont les usages de l'odorat entrent dans les procédures d'élaboration de l'imaginairesocial. → La « puanteur du pauvre » ne constitue qu'un des aspects de volonté de délicatesse, ce travail des apparences permet aussi le façonnement d'une image de soi par rapport à l'image de l'autre. → Modification de la perception et de l'appréciation de la nature et du même coup les manières d'être de l'individu au sein de son environnement.

Territoire du vide (1988) illustre biencomment s'amalgament et interfèrent les multiples systèmes de représentations de l'environnement et la société. → L'histoire des paysages a d'abord été celle de la manière dont ils se sont construits et dont ils ont évolué.

Mais complexité du problème car on a longtemps privilégié la vue or il existeaussi des paysages olfactif et sonore. → Étude de l'espace sonore=pas un inventaire sonore.

La façon de percevoir les sons est définie par une culture sensible propre à chacun qui est différente selon son appartenancesociale. → Histoire sociale tend à devenir celle des procédures de construction des identités, individuelles ou collectives, et celle de façons dont se dessinent les représentations et s'organisent lesrelations sociales. → Son livre le plus récent, L'homme dans le paysage (2001), vise à restituer les formes d'appréciation de l'espace, de la Renaissance à nos jours.

Le paysage est ici conçu comme unemanière de se représenter l'espace, de le chercher de signification et d'émotions. → Paysage=avant tout une représentation culturelle qui se construit selon des systèmes de croyances, de convictions scientifiques et codes esthétiques. → Publication en 1971 par Paul Veyne de Comment on écrit l'histoire? Idée que l'histoire ne doit pas se mouler dans les sciences exactes, sans que cela n'empêche qu'elle soit scientifique. C – Problème du temps et des sources → Problème du temps, difficile d'ancrer l'histoire des sens dedans.

Est-il possible de constater une évolution dans la façon qu'à l'homme de percevoir son environnement et d'expliquerpourquoi selon les époques, tel ou tel sens est le plus sollicité? Oui car existence de normes culturelles, donc la société détermine ce que l'homme peut ressentir. → D'après Febvre, individu=ce que la société de son époque lui permet d'être.

Habitus= ensemble des comportements, modes de vie acquis dans le milieu social d’origine et qui vontstructurer les pratiques quotidiennes et les préoccupations, donc influence sur les sens. → Par exemple, dans Le Miasme et la jonquille, Corbin s’appuie sur l’action de Jean Noël Halle, titulaire de la chaîne d’hygiène public de Paris, qui en 1794 décide de débarrasser les ruesde Paris de leurs odeurs nauséabondes.

Les Parisiens voient changer leur environnement et ont une autre façon de percevoir et d’analyser les odeurs.

Cette élimination des odeurs sepoursuivra ce qui fait qu’aujourd’hui l’homme est beaucoup moins tolérant face à certaines odeurs. → Problème des sources.

Facile de trouver informations sur batailles ou grand hommes d'une époque.

Mais historiens du sensible aiment l'inconnu ou l'homme « normal ». → Même si connaissance des odeurs et des sons d'une époque, il est difficile de connaître les répercussions que cela a sur quelqu'un.

Besoin de trouver des informations sur les normesde l'époque.

Dc de confronter les recours au sens et les normes qui les entourent afin de réussir à utiliser ces informations. → Mobiliser de nouvelles sources permet une première approche.

Exemple: livres d'éducation et manuels d'hygiène renseignent sur les normes.

Reste que la réalité des pratiques estdifficilement accessible. → L'historien, demeure prisonnier des sources: inertie du langage, frontière entre le dit et le non-dit. CONCLUSION: → Alain Corbin (1992) est souvent considéré comme un de ceux qui ont le plus contribué à déporter l'intérêt des historiens sociaux du côté des représentations. → A la charnière du social et du culturel, il explore, dans ses travaux le domaine des imaginaires sociaux, des « cultures sensibles », des systèmes d'émotions et de sentiments → une histoire des odeurs, des sons, de l'imaginaire, de l'espace, des représentants du paysage et des comportements collectifs de paroxysme ( Le village des Cannibales, 1990). → Corbin entend ainsi, par ses recherches, illustrer et défendre « l'existence et la validité d'une histoire de la sensibilité, puisque celle-ci implique de détecter la configuration de ce qui estéprouvé et de ce qui ne peut l'être au sein d'une culture en un temps donné » (Alain Corbin, 1991).. »