Allemagne de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 15/01/2019
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Encore impensable à l'automne 1989. la réunification devient, au lendemain de la chute du mur de Berlin, l’objectif politique prioritaire des dirigeants des deux Allemagnes. L'accélération de la migration des Allemands de l'Est vers la RFA. les assurances données par Mikhaïl Gorbatchev de ne pas s'opposer à l’unité allemande et la victoire, lors des premières élections libres de RDA en mars 1990, de la CDU de Lothar de Maizière, qui marque la fin du régime communiste, sont autant de facteurs contribuant au succès de la stratégie de Helmut Kohl d'une réunification immédiate. Cette dernière s’effectue au cours de l'année 1990 en trois étapes : traité d’union économique, monétaire et sociale signé le 18 mai et entré en vigueur le 1er juillet, sur la base d'un taux d’échange d’un mark-Ouest pour un mark-Est, pour l’épargne individuelle, les salaires et les retraites ; traité d'union étatique signé le 31 août et entré en vigueur le 3 octobre, qui entraîne l'adhésion à la RFA des cinq nouveaux Lânder de l’Est ; enfin, reconnaissance de la

«
Symbole du
IIOUveau r61t
imemational de l'Allemagne,
le départ ci es troupes alliées cie
Berlin suit cie peu celui cies
forces soviétiques.
© Parrick Pie/- Gamma
même temps, la politique des taux
d'intérêts élevés, destinée à éviter Je
retour de l'inflation.
tend à devenir un
handicap pour l'économie du pays,
touchée par la récession mondiale.
Les
difficultés structurelles de l'industrie
allemande s'expliquent par une perte
de compétitivité due à des coûts trop
élevés, à une baisse de sa productivité
et au retard pris dans l'innovation
technologique.
Réunification et crise
structurelle entraînent ainsi une forte
hausse du chômage, qui touche quatre
millions de personnes en janvier 1994,
et une augmentation du déficit public.
Revenant alors sur ses engagements,
Helmut Kohl décide une hausse des
impôts ainsi qu'une réduction des
dépenses, notamment dans le domaine
social.
Cette remise en cause du
modèle allemand provoque un
mécontentement croissant,
principalement à l'Est.
En proie aux
désillusions nées de l'impossibilité d'un
alignement rapide de son économie sur
celle de la RFA, la population des
nouveaux Uinder.
particulièrement
touchée par le chômage, est également
confrontée à une profonde crise
d'identité.
Alimenté par la remise en
question de son passé et de ses valeurs,
comme en témoignent les affaires
suscitées par la divulgation des
archives de la Stasi (la police politique
de RDA), par le procès de ses anciens
dirigeants et par la suppression du
droit à l'avortement qui était légal en
ex-RDA, ce malaise diffus favorise la
progression électorale des anciens
communistes regroupés au sein du
PDS, mais aussi l'émergence de
mouvements néonazis et d'un courant
xénophobe.
qui s'étendent rapidement
à l'ensemble du pays.
Les attentats racistes, qui visent surtout
la communauté turque, se multiplient à
partir de 1992, d'abord à l'Est
(Rostock), puis à J'Ouest (Solingen).
Face à cette situation, qui suscite
l'indignation d'une grande partie de la
population, le gouvernement, auquel
sc rallie l'opposition social-démocrate, PAYS
DU MONDE 1990-1994
adopte le 26 mai 1993 une réforme
restreignant le droit d'asile, jusqu 'alors
très libéral.
Cependant, bien
qu'affaiblie, la COU- CSU parvient à
faire élire son candidat, Roman
Herzog, à la présidence de la
République en mai 1994 et conserve,
face au SPD de Rudolf Scharping.
la
majorité parlementaire au Bundestag
lors des élections législatives du 16
octobre 1994, principalement grâce à la
personnalité de Helmut Kohl et à un
début de reprise économique.
Mais le
recul électoral de ses alliés et le
renforcement de la majorité SPD au
Bundesrat contribuent à réduire la
marge de manœuvre du chancelier,
reconduit pour la quatrième fois dans
ses fonctions.
Un nouveau rôle international
La restauration de la pleine et entière
souveraineté du pays est symbolisée
par la présence de soldats allemands
lors du défilé du 14-Juillet 1994 en France
et par le départ des derniers
soldats russes de son territoire le 31
août 1994, suivi de celui des troupes
alliées.
L'Allemagne peut ainsi jouer
un plus grand rôle sur la scène
internationale, notamment en direction
de l'Est, et prétendre à un siège
permanent au Conseil de sécurité de
l'ONU.
Soutien à la Russie et traités
avec la Pologne, la Hongrie et la
Tchécoslovaquie sont autant de signes
d'une nouvelle diplomatie qui vise, par
une aide financière importante, à
empêcher l'effondrement économique
et politique de ces pays, qui aurait pour
conséquence un afflux d'immigrés vers
l'Allemagne.
Une autre preuve de
cette présence renforcée en Europe
orientale est fournie, en décembre
1991, par la reconnaissance unilatérale
de la Slovénie et de la Croatie, décision
critiquée par plusieurs membres de la
Communauté européenne.
Par ailleurs,
la doctrine militaire et les missions de
la Bundeswehr sont redéfinies : depuis
la décision de la Cour constitutionnelle
en juillet 1994, l'armée allemande peut
intervenir, dans le cadre d'opérations
internationales, hors de la zone de
défense de l'OTAN.
Cette décision,
impliquant, pour la première fois
depuis la Seconde Guerre mondiale,
que des soldats allemands puissent
participer à des missions de combats et
la reconnaissance par les États-Unis de
l'importance du nouveau rôle de
l'Allemagne en Europe suscitent
cependant quelque inquiétude au sein
de l'Union europée
nne
, notamment en
Grande-Bretagne.
Carl ADERHOLD
DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES
ET ÉCONOMIQUES 1990
1991 1992 1993
Nombre d'habitants (en millions)
79,4 79.9 80.6
80.9
Produit national brut (en dollars US/hab it a nt )
22350 20510 23360 23560
PIB en volu m e (en % de variation par rapport à
l'année précé de nt e)
5,7 5,0 2,2
-1,1
Part du PIB réalisée (en%) par
l'agriculture -
-
2 -
l ' ind ust rie -
-
38 -
les services -
-
60 -
Solde de la balance commerc ia le (en milliards de
dollars) 72,4 23,8
32
43,4
Solde financier des administrations pub liqu es
(excédent ou déficit en% du PIB)
-2
-3.3 -2.9
-3.3
Prix à
la consommation (en % de variation par
rapport à l'année précédent e) '
2,7 35
4,0 4
, 1
Taux de chômage (en o/o de la population ac tiv e) 6,2
6,7
7,7 8,8
Taux d 'i n tér êt à
court tenne
8,5 9,2
9,5 1;3
l ong terme
8,8 8,5
7.9 65
Sources : Banque mondiale: OCDE
1.
Allemagne occidentale..
»
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