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Attila (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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Quand les Vandales, Alains et Roxolans quittèrent en 406 la Hongrie et le Banat, ils y furent peu à peu remplacés par des bandes de Huns qui refoulèrent les Ostrogoths vers les Balkans et les Wisigoths vers l'Italie. Depuis 375, ces nomades venus d'au-delà de la Caspienne terrorisaient les Goths qu'ils avaient chassés des steppes pontiques et moldo-valaques. Mais l'armée impériale, malgré le dégoût qu'ils avaient inspiré à beaucoup, tel Ammien Marcellin, les utilisa. Au temps de Théodose Ier, des Huns frontaliers des Pannonies aidèrent à expulser les Juthunges des Noriques. Au temps d'Arcadius, un chef des Huns du bas Danube, Uldis, battit le Goth rebelle Gainas et osa menacer Constantinople, vers 408. Alors, les ministres de Théodose II, successeur d'Arcadius, remilitarisèrent la frontière des Mésies, renforcèrent l'enceinte de Constantinople et, vers 412, négocièrent avec les Huns du delta danubien. Dès qu'ils dégarnirent la frontière mésienne à cause d'une nouvelle guerre contre les Perses, les Huns réapparurent en Thrace, accrus des bandes qui n'avaient pu franchir le Caucase et envahir l'Iran entre 415 et 420, si bien qu'une ligue de tribus hunniques se forma sous la conduite d'un chef, Rua, assez prestigieux pour regrouper la plupart des Huns danubiens, ceux des frontières mésiennes et ceux passés en Pannonie grâce au gouvernement impérial de Ravenne.
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« Attila considérait tout autrement l'Empire d'Occident : Rua y avait occupé les Pannonies ; des Huns servaient dansl'armée d'Aetius.

Rêvait-il d'y remplacer comme généralissime Aetius, son frère d'armes envié et à deux reprisessauvé par lui ? Celui-ci l'aurait fait nommer magister militum, soit pour le satisfaire par une solde importante, soitpour l'utiliser contre d'autres Barbares, d'abord les Burgondes du Rhin moyen, qu'Attila anéantit en 436, puiséventuellement les Wisigoths d'Aquitaine revendiqués par le roi hun à titre d'anciens sujets.

Ainsi sollicité et mêléaux difficultés d'Aetius, Attila sut exploiter celles-ci : la révolte des Bagaudes, le mécontentement des fédérésalains et d'une partie des Francs ripuaires, surtout l'affaire de l'Augusta Honoria, sœur de Valentinien III, qui,furieuse du mariage auquel l'obligea son frère, demanda l'aide du roi hun.

En août 450, quand le nouvel empereurd'Orient Marcien refusa de payer le tribut, Attila n'attaqua pas l'Illyricum, mais répondit à l'appel d'Honoria qui, selonlui, l'avait choisi comme époux. Au début de 451, après avoir vainement réclamé Honoria et sa dot, qui devait correspondre à la moitié des"possessions" de Valentinien III, Attila envahit la Gaule et perça jusqu'à Orléans, où peut-être il espérait qu'Alains etBagaudes le rejoindraient.

Aetius, d'abord surpris et retenu en Italie, se réconcilia avec les Wisigoths et la plupartdes fédérés, y compris les Alains.

Son armée romano-germanique dégagea Orléans et infligea aux Huns et à leursvassaux la défaite des Champs Catalauniques, le 20 juin mais Aetius ne laissa pas les Wisigoths, dont le roi avait ététué, achever d'anéantir les vaincus.

Pour Attila, donc, le vainqueur n'était pas Aetius qu'il jugeait hors d'état dedéfendre l'Italie.

Au printemps 452, il franchit les Alpes Juliennes, saccagea Aquilée, Vérone et Bergame, prit Milan etPavie, mais sans les détruire.

Il s'arrêta sur le Mincio où il rencontra non pas l'armée d'Aetius mais une ambassadeimpériale conduite par le pape saint Léon et d'illustres Romains.

Pourquoi cet arrêt sur la route de Rome ? Peur d'unéchec ou plutôt tactique ? La prise de l'Urbs lui importait moins que celle du pouvoir à Ravenne où Aetius, aux aboiset prêt à fuir, laissait la place libre auprès de l'empereur.

Revenu en Pannonie, Attila préparait une attaque décisivequand, à soixante ans environ, il mourut brusquement, la nuit de ses noces avec une nouvelle épouse. L'ambition, que lui prêtent nos sources, de dominer tout l'Empire, d'abord en Occident, puis en Orient, était-elleirréalisable ? Ses Huns nomades ne convoitaient pas des terres mais du butin, des rançons et des tributs, car ils nepouvaient subsister qu'en dominant de l'extérieur, de plus haut croyaient-ils.

Attila resta l'un des leurs.

Selon Priscusqui le vit dans un banquet somptueux en 448, il affectait de se distinguer par des armes sans ors ni pierreries, uncostume ordinaire et une coupe de bois.

Sa puissance si habilement acquise, sa ténacité si implacable et sessouples intrigues, si réalistes, ne s'inspirèrent que d'un orgueil crédule et de la vision naïve d'un monde où tout seraitsoumis au roi des Huns, en tant que tel.

Réduit au rôle de "fléau de Dieu" dans l'Empire chrétien épouvanté,contraint de ravager et d'exterminer pour dominer, il avait cependant besoin de l'Empire pour piller l'Empire ou entirer des subsides et la solde de magister militum, de préfet des Gaules, voire de dominus de l'empereur, étapesd'ambitions de moins en moins accessibles.

Non seulement étranger, mais fermé au monde romain, il ne put qu'yentrer, marquant de ruines son passage, non s'y faire une place et y laisser ses Huns.. »

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