Azerbaïdjan de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 15/01/2019
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La République d’Azerbaïdjan proclame son indépendance le 30 août 1991 à la suite du putsch avorté de Moscou du 19-20 août. Elle représente une partie d’un ensemble plus vaste recouvrant le nord de l’Iran, l’ancienne Atropatène, du nom du général Atropatès, qui s’y tailla un royaume à l’époque d'Alexandre le Grand. Province de la Perse achéménide, puis du royaume parthe, converti à l’islam à
partir de la conquête arabe (vif siècle), envahi successivement par les Turcs Seldjoukides, les Mongols de Tamerlan. les Turcomans, l’Azerbaïdjan devient turcophone, tout en restant sous influence iranienne. Au xvie siècle, c’est le bastion de la dynastie séfévide qui a adopté le chiisme comme religion d'Etat. Le pays, dont la capitale Tabriz sert de résidence aux princes héritiers, est
cependant occupé à plusieurs reprises par les Ottomans, qui le disputent à la Perse. Entre 1803 et 1828, la Russie en conquiert les khanats du Nord, contrôlant ainsi le littoral de la mer Caspienne ainsi que Bakou, qui deviendra le premier centre pétrolier mondial au début du xxe siècle. La nouvelle frontière coupe l’Azerbaïdjan en deux. L’accord anglo-russe de 1907 place la partie iranienne dans la zone

«
PAYS
DU MONDE 1990-1994
d'influence de l'Empire tsariste.
Les
troupes russes y stationnent jusqu'en
1917.
Le 27 mai 1918, dans le contexte de
l'effondrement de l'Empire russe et
après l'échec de la Commune
bolchevique de Bakou, le parti national
Mousavat (égalité) proclame
l'indépendance de l'État qui porte,
pour la première fois, le nom moderne
d'Azerbaïdjan.
Occupée
successivement par les Anglais et les
Turcs qui veulent s'emparer du pétrole
de Bakou, en guerre contre les
Arméniens pour le contrôle du
Karabakh et du Nakhitchevan, la
République est soviétisée en avril 1920.
Elle y gagne les régions convoitées,
mais vit désormais au rythme de
l'histoire de l'URSS.
Comme ailleurs,
les élites sont décimées par les purges
staliniennes et les persécutions
religieuses y sont sévères.
La culture
nationale est mise à mal par les
changements d'alphabet (arabe, latin,
puis cyrillique).
L'Armée rouge, qui
occupe l'Azerbaïdjan iranien d'aoOt
1941 à mai 1946, y favorise le
mouvement communiste et séparatiste
du parti Toudeh ; elle échoue
cependant à réunifier le pays sous la
férule de l'URSS, du fait du soutien
des alliés occidentaux à Téhéran.
Sous le gouvernement Brejnev,
l'énergique action de Gueïdar Atiev,
chef du KGB, puis du PC (1967-1982),
et seul non-Slave, avec Edouard
Chevardnadze, à être membre du
bureau politique du PCUS, n'empêche
pas le développement de la corruption,
sur fond de récession économique.
L'Azerbaïdjan indépendant
En 1988, la volonté d'émancipation des
Arméniens du Haut-Karabakh
encourage le nationalisme azéri, qui
s'exprime d'abord par des pogroms à
répétition à Soumgaït, Kirovabad,
Bakou, poussant à l'exode une grande
partie des Arméniens du pays, avec, en
réaction, un affl ux de réfugiés azéris
fuyant l'Arménie.
Deux
courants, l'un radical et islamiste,
prônant l'indépendance et la
réunification, l'autre plus modéré et
laïc, en faveur d'une Fédération
soviétique rénovée, se manifestent au
sein du Front populaire d'Azerbaïdjan,
apparu en 1989.
L'intervention de
l'armée soviétique à Bakou, en janvier
1990, lors de nouveaux pogroms
antiarméniens, décapite le mouvement
national, qui ne reprend qu'après la
t.entative de putsch contre Gorbatchev.
A la suite de la proclamation de
l'indépendance, l' Azer baïd jan
adhère à
la CEl en décembre 1991.
El
u
président de la République, l'ancien
chef du PC Ayaz Moutalibov est chassé
du pouvoir en mai 1992, à la suite
d'une série de revers sur le front du
Karabakh, où les combats se sont
intensifiés après la disparition de
l'URSS.
Une ère d'instabilité politique
commence.
La victoire d' Aboulfaz
Eltchibey à l'élection présidentielle de
juin 1992 conduit le Front populaire au
pouvoir.
Le nouveau président mène
une politique proturque et antirusse,
rejette l'adhésion à la CEl (novembre
1992), crée une monnaie nationa
le, le
manat (aoOt 1992), tente de négocier
des contrats pétroliers avec l'Occident.
Confronté à de nouvelles défaites
azéries au Karabakh, Eltchibey est à
son tour évincé, en juin 1993, par une
rébellion militaire, vraisemblablement
soutenue par Moscou.
Le retour au pouvoir, après un passage
à la tête de son Nakhitchevan natal, de
Gueïdar Aliev semble annoncer un
rapprochement avec la Russie
(réadhésion à la CEl en septembre
1993}, même si le nouveau président
entend maintenir des relations
privilégiées avec la Turquie, ainsi
qu'avec l'Iran, qui craint une
éventuelle extension du nationalisme
azéri sur son propre territoire.
La
répression engagée contre les
opposants du Front populaire marque
une volonté de reprise en main de la
société.
Aliev accepte de discuter de façon
intermittente avec Erevan et les
Arméniens du Haut-Karabakh, sous
l'égide de la Russie et de la CSCE, tout
en essayant de réorganiser l'armée et
de relancer une offensive militaire,
avec l'appui de la Turquie.
De
nouvelles avancées des troupes
arméniennes du Karabakh vers la
frontière iranienne ainsi que
l'effervescence des minorités
daghestanaise dans le nord du pays et
talyche dans le sud fragilisent le
président.
Celui-ci déjoue, néanmoins,
la tentative de putsch menée, en
septembre 1994, par son Premier
ministre, Sourat Gousseïnov, qui avait
précédemment contribué à chasser
Eltchibey.
Dans ce coup d'État avorté,
intervenant au lendemain de la
signature d'un nouvel accord avec les
compagnies pé t.rolières occidentales, a
été évoqué le rôle de la Russie,
soucieuse de garder la maîtrise de
l'exploitation du pétrole et de
maintenir son influence et ses troupes
dans cette région stratégique..
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