Baybars, héros de légende

« Le sultanat mamelouk devient «empire islamique» U n gouvernement fort, une administration ri­ goureuse dirigée d'une main de fer ne suffisent pas à l'am­ bitieux Prince Tigre.

Il lui faut asseoir définitivement sa su­ prématie en s'assurant le mo­ nopole religieux.

Pour se «LE ROMAN DE BAYBARS » Cette geste épique -et pittoresque -retrace la vie du premier Baybars.

Bien qu'un certain nombre d'éléments de la saga soient historiquement identifiés, /'œuvre est avant tout un roman .

Son intérêt premier est de décrire avec beaucoup d'attention la société cairote médiévale, reflétant les modes de vie des classes sociales qui la composent.

Toujours populaire, le Roman de Baybars marque définitivement l'imaginaire arabe et reste un document précieux pour appréhender /'histoire sociologique et littéraire du monde islamique.

faire conférer la légitimité qui lui manque, Baybars invi­ te au Caire l'héritier du der­ nier calife, rescapé de la san­ glante prise de Bagdad par les Mongols en 1258.

Le sul ­ tan justifie ainsi le pouvoir des Mamelouks qui lui per­ mettait surtout de s'attribuer la suzeraineté sur les villes saintes d'Arabie .

A ce strata­ gème il ajoute des gestes gé­ néreux : restauration de la mosquée de Médine, don d'une somptueuse clef pour la porte fermant la Kaaba et confection annuelle du voile de soie noire recouvrant le sanctuaire .

Le sultan mame­ louk peut alors transformer le vaste territoire qu'il dirige en « empire islamique ».

Un guerrier infatigable S oucieux de poursuivre l'action de Saladin contre les croisés, Baybars s' entoure d'une armée puissante et quitte Le Caire au mois de janvier 1265.

Il ne se doute pas que l'offensive décisive n'aura lieu que six ans plus tard ! Six années d'une guer­ re difficile qui voit les musul­ mans défaire à vingt et une reprises les troupes franques.

Progressivement, Baybars re­ prend les territoires laissés aux mains des infidèles : Cé­ sarée, Haïfa, Arsuf, Safad. »