Burkina faso de 1990 à 1994 : Histoire

Depuis le coup d’État de 1987. qui a renversé le capitaine Thomas Sankara, le nouveau président Biaise Compaoré tente d'asseoir son pouvoir et ouvre son pays à la démocratie libérale. En 1991, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum, mettant fin à onze années de régime d'exception et marquant l'abandon du marxisme-léninisme. La IVe République s'installe. Une large amnistie politique et la légalisation du multipartisme devaient fournir à Biaise Compaoré la légitimité populaire tant recherchée. Mais l’opposition boycotte l’élection présidentielle de décembre 1991, et le chef de l'État se présente seul : les abstentions (trois Burkinabés sur quatre refusent de se rendre aux urnes) donnent un goût amer à sa victoire. Dans le même temps, tandis que plusieurs chefs de l'opposition sont victimes d’attentats, son refus d’organiser une conférence nationale pour assurer la transition démocratique achève de ternir son image. Après l'échec du Forum de réconciliation nationale, c’est dans ce contexte de tension politique que le parti au pouvoir remporte les élections législatives de 1992. Biaise Compaoré se trouve pris en étau entre les fidèles de Thomas Sankara, qui lui reprochent d’avoir trahi son ami (son « frère ») lors du coup d'Etat de 1987 et poursuivent leur agitation à l’extérieur du pays, et l'opposition, menée par