Centrafricaine (république) de 1995 à 1999 : Histoire
Publié le 25/12/2018
Extrait du document
Les violents affrontements opposant les mutins aux soldats fidèles au president Ange Félix Patassé se poursuivent jusqu’à la fin du premier semestre de l’année 1997. Sur décision de l’ONU et de l’OUA, des missions sont mises en place : celle d’interposition interafricainc chargée
de la surveillance des accords de Bangui (Misab) et, depuis mars 1998, celle des Nations unies en Centrafrique (Minurca).
Jusqu’aux élections de 1998, le conflit permanent entre le chef de l’État, soutenu par son parti, le MLPC, majoritaire au Parlement mais en
proie aux divisions, et la coalition de tous les partis d’opposition, conduit à la paralysie des institutions mises en place par la Constitution de 1995, qui a instauré un régime dit « semi présidentiel », les « pouvoirs partagés » étant exercés par le Premier ministre nommé par le président de la
«
République
élu au suffrage universel.
Sur le plan économique et social, les
retards de paiement de salaires dans la
fonction publique et dans l'armée
restent considérables.
Les besoins en
équipements sont immenses ; les
infrastructures sanitaires et éducat iv es
ne répondent plus aux besoins de la
population ; les fonctionnaires
souffrent de plusieurs mois d'arriérés
de salaües, ce qui entraîne des grèves
à répétition.
Le pays ne manque
pourtant pas de ressources.
Mais les
diamants sont exportés le plus souvent
en fraude, malgré une tentative
d'organisation par le biais d'une
Bourse et la création d'organisations
de collecteurs ; les produits agricoles
(coton, café, bétail) sont so u s
e xp lo ités , faute de circu its de
commercialisation efficaces et en
raison de l'insécurité régnant dans
plusi eurs rég io n s.
Les finances
publiques sont dans un tel état de
dégradation qu'aucun accord avec le
FMI n'est poss ible pendant plusieurs
années.
Les principales ressources du
pays (diamants et, à un degré moindre,
les bois précieux) sont mal gérées en
raison de la fraude et de la corruption,
et génèrent à peine la moitié des
recettes d'export ati on potentielles.
Cette crise est aggravée par les
mutineries de 1996 et de 1997.
Malgré
l'augmentation des productions minière,
agricole et forestière (forte
hausse de la production de grumes), la
croissance globale reste négative.
L e >-signé en mars 1998 entre
les insurgés, 1 'opposition et le pouv oir
sous la pression de la communauté
internationale et des menaces de
chaos, ainsi que l'envoi d'une force du
maintien de la paix de l'ONU- laisse
pourtant entrevoir un espoir.
La
coopération avec le FMI reprend en
été 1998 avec l'obtention d'une
facilité d'ajustement structurel
renforcé.
Cela pem1et d'ouvrir la voie
au redressement du pays en favorisant
la relance de l'aide financière ct de la
coopération économique durant la
pé rio de 1998-2000 : l'objectif est de
stabiliser l'inflation, de limiter les
déficits des comptes courants
e xté rie urs , d'améliorer les finances
publiques, et de mettre en œuvre un
programme de priv atisati on des
en tre pri se s publiques du secteur de
l'énergie, notamment.
Grâce à ce
soutien, le gouvernement obtient de
ses créanciers bilatéraux, membres du
Club de Paris, un important
rééchelonnement de sa dette
extérieure.
Les prin cipa ux défis à
re lev er par le pays sont de p lus ie u rs
ordres : assurer la crédibilité des
in stit utio ns; démocratiser réellement
le rég ime (mise en place d'un code électoral
ouvert, constitution d'une
commission éle c to ral e) el reco nq ué rir
ainsi la confiance de l'opinio n
publique et des partenaires étrangers ;
restaurer la paix nécessaire à la reprise
économique, permettre l'émergence
de circuits de commercialisation plus
efficaces et redéfinir un système fiscal
plus transparent.
Le pacte de réconciliation nationale
met donc fin aux mutineries et
re pre nd , pour l'ess entiel , les
principales mesures définies par les
accords de Bangui Ganvie r 1997).
La
mission des Nations unies en
République centrafricaine est chargée
de maintenir le calme dans le pays
afin d'assurer la tenue d'élections
législatives ; elle est composée de
différents contingents africains (les
forces militaires françaises
permanentes en Centrafrique s'étant
redéployées des bases de Bangui et
Bouar vers N'Djaména, au Tchad) et
son mandat est prolongé jusqu ·en
décembre 1999.
Les élections de 1998
se soldent par la courte victoire de
l'opposition, mais celle -c i est
extrêmement fragmentée, alors que le
MLPC tente de reprendre les affaires
en main.
C'est dans une situat ion
encore très tendue qu'Anicet
Dologuelé, ancien ministre des
Finances, est désigné comme nouvea u
Premier ministre..
»
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