Chaouabtis : les objets de l'autre monde

souvent coiffées d'un némès bleu et or, les bras croisés, tenant dans chaque main un outil agricole ? La matière dont elles sont faites est variable : faïence bleue, verte, mais aussi pierre, bronze, bois... De taille réduite (en général entre 15 et 35 cm), elles sont parfois accompagnées d'une boîte en forme de sarcopha­ge destinée à les ranger. Sous le Moyen Empire (2065-1781 avant J.-C.), une par tombe suffisait. Au Nouvel Empire (1550-1069 avant J.-C.), leur nombre alla croissant. Il y en avait ainsi 417 dans la tombe de Toutânkhamon ! Ailleurs, on en a dénombré jusqu'à 700 ! Comme l'indiquent les textes gravés ou peints sur ces statuettes, elles sont là pour effectuer les corvées dans l'au-delà à la place du défunt. Ces inscriptions ne sont pas toutes similaires. Elles peuvent être brèves : «Qu'il (le chaouabti) fasse ce qui est à faire pour lui ! «. Cyniques : « Eh bien (cha-ouabti) ! L'embarras t'en sera infligé là-bas en tant qu'hom­me à sa tâche ! «. Poétiques : «Ô chaouabti, ô sycomore que j'ai planté, si Tanéfret (la défunte) est décomptée dans le monde des morts, pour exécuter tout travail qui se