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Charles VI prend le pouvoir

Publié le 05/09/2013

Extrait du document

 

 

Roi à douze ans, Charles VI règne, mais ce sont ses oncles qui dirigent la France en son nom. A la Toussaint 1388, à un mois de son vingtième 

 

anniversaire, le jeune souverain déclare sa volonté de gouverner seul. Il remercie ses tuteurs et les congédie poliment.

« PHILIPPE LE HARDI, FIGURE PATERNELLE Autant qu'on puisse le savoir, Charles VI n'a aucun grief personnel contre son oncle Philippe le Hardi.

Le duc de Bourgogne s'est acquitté avec sérieux de sa tâche de tuteur .

Très présent, il a veillé à donner une bonne formation au roi.

Bien qu'il lui ait arrangé un mariage qui servait les intérêts bourguignons, il lui a laissé la possibilité de refuser si sa future épouse ne lui plaisait pas.

Cette alliance, au demeurant, ne va pas à l'encontre des intérêts français et Louis de Bourbon , qui a également la charge des enfants de France, a approuvé l'union avec Isabeau de Bavière, célébrée le 17 juillet 1385 à Amiens.

La rupture soudaine de l'automne 1388 a des causes politiques.

On peut penser que Charles VI a aussi voulu mettre fin à une tutelle par trop paternelle de cet oncle attentionné et directif .

néanmoins pour faire main basse sur les joyaux et le Trésor secret du roi ! Ceux -ci lui servi­ ront à financer l'expédition qui le conduira en 1382 en Proven­ ce et en Italie, à la conquête de l'héritage de la reine Jeanne de Naples .

Les princes des fleurs de lys Philippe le Hardi a obtenu la garde de Charles VI et de son frère Louis conjointement avec Louis de Bourbon , oncle mater­ nel du roi, entièrement dévoué à la monarchie .

Après le départ du duc d 'Anjou pour l'Italie, le duc de Bourgogne a entière­ ment pris les affaires du royau­ me en main .

Le quatrième oncle, le duc de Berry, n'a pas de grands desseins politiques .

li est satisfait de s'être vu confier, en plus de ses posses­ sions berrichonnes , auvergna­ tes et poitevines, l'administra­ tion de la Guyenne et du Lan­ guedoc .

En 1384 , il est aussi chargé de récupérer la Proven­ ce.

Toutefois, ce grand mécène, toujours à court d'argent, sait servir au mieux ses intérêts personnels .

Au Conseil royal, il n'hésite pas, en 1 386, à retarder une offensive contre l'Angle­ terre à laquelle son frère de Bourgogne aurait gagné plus que lui.

Les rivalités des prin­ ces des fleurs de lys sont ainsi à l'origine d'une politique pour le moins incohérente .

Aujourd'hui Charles VI n'est plus un adolescent.

Il aura vingt ans le 3 décembre .

Son père, Charles V, a fixé à treize ans révolus la majorité légale des rois de France, mais on consi­ dère dans l' opinion qu'il faut attendre l'âge de vingt ans pour être capable de diriger le royaume .

Des actes officiels font d'ailleurs référence à I'« âge parfait », que le souve­ rain atteindra autour de la Saint-André 1388.

Le jeune roi n'attendra pas le jour de son anniversaire pour prendre les rênes du pouvoir .

Symbolique­ ment, il va annoncer sa déci­ sion à Reims, la ville où, huit ans plus tôt presque jour pour jour, il a été sacré et couronné .

Retour à la « bonne policie » Le 3 novembre, une grande assemblée du Conseil se tient au palais épiscopal de Reims.

C'est le cardinal de Laon , Pierre Aycelin de Montaigu, ancien conseiller de Charles V.

qui met l'affaire sur le tapis .

Le roi n'est­ il pas en âge de se passer de tuteurs ? A sa suite , l'archevê­ que de Reims et les chefs de guerre pensent que le jeune souverain doit gouverner lui- lli!mED ITIONS ~ ATIAS même .

La décision est prise.

Pour clore la séance, Charles VI prend la parole pour remercier ses chers oncles « des peines et travaux qu'ils avaient eus de sa personne et des affaires du royaume ».

Une manière polie, mais ferme, de les congédier .

Les ducs de Bourgogne et de Berry, « mal contents >>, doivent néanmoins s'incliner.

La nouvelle fait sensation, d'autant qu'elle s'accompagne d'un bouleversement du per­ sonnel politique et administra­ tif.

Les princes sont remplacés par des serviteurs de l'État, pour la plupart d'anciens conseillers de Charles V.

La nouvelle équipe dirigeante, qui compte le connétable Oli­ vier de Clisson, le chambellan Bureau de la Rivière , Jean Le Mercier et Jean de Montaigu, donne la priorité à la conduite des affaires intérieures, à la « bonne policie » attendue par le peuple .

La prise du pouvoir par Charles VI est une promes­ se de renouveau .

Le roi est beau , il veut se faire aimer, il a vingt ans .

Tous les espoirs lui sont permis .. »

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