Chili de 1990 à 1994 : Histoire
Publié le 15/01/2019
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Élu président en 1989, lors des premières élections générales libres depuis le coup d'État militaire de 1973, le démocrate-chrétien Patricio Aylwin succède au général Pinochet le 11 mars 1990. La Concertation des partis pour la démocratie (CPD), coalition de l’opposition modérée réunissant plusieurs partis, dont la Démocratie chrétienne et une fraction du Parti socialiste, dispose désormais d'une majorité au Congrès, mais reste minoritaire au Sénat. Le général Pinochet, qui demeure à la tête de l’armée de terre, conserve en effet le privilège de nommer une partie des sénateurs. Dans ces conditions, l’autorité du nouveau gouvernement est encore fragile, et la transition de la dictature à la démocratie, d’autant plus délicate à réaliser que, selon les termes de la Constitution de 1980. l'armée chilienne, dont les chefs sont inamovibles jusqu'en 1997, est garante de l’ordre institutionnel et quasi indépendante du pouvoir civil. Les premières tensions entre le
«
PAYS
DU MONDE 1990-1994
Les obsèques solennelles de
Salvador Allende, qui avait été
ente"t dans une tombe anonyme
par les mililaires après leur
putsch de 1973, marquent la
volonté du gouvemement
d'encourager une difficile
réconciliation nationale.
©Arias· Sipa Press
--- jeunes.
Après plusieurs grèves dans les
secteurs de la santé, de l'éducation et
des mines, la Centrale unitaire des
travailleurs (CfU) obtient
l'augmentation du salaire minimum.
En dépit de bons résultats
économiques, le Chili présente de
graves déséquilibres sociaux.
En 1993, en
effet, plus du tiers de la population
chilienne vit encore dans des
conditions très précaires.
Dans le
domaine commercial, le pays est à la
recherche de nouveaux marchés.
li
signe, en septembre 1991, un traité de
libre-échange avec le Mexique, et est
invité.
le 11 décembre 1994, à entrer en
1996 dans l'ALENA (Accord de
libre-échange nord-�méricain), qui unit
déjà le Canada, les Etats-Unis et le
Mexique.
Forte de son bilan économique, la
coalition au pouvoir remporte les
élections présidentielle et législatives
du 11 décembre 1993.
Élu président
avec 58 o/o des voix, le démocrate
chrétien Eduardo Frei entre en
fonctions le 11 mars 1994.
Le
gouvernement bénéficie toujours de la
majorité au Congrès, mai.s ne peut
procéder, du fait de l'opposition du
Sénat, à des réformes
constitutionnelles qui permettraient de
réduire la puissance de l'armée.
En
mars 1994, pourtant, un tribunal condamne
trois carabiniers à la
réclusion à perpétuité pour l'assassinat,
en mars 1985, de trois militants
communistes.
Le juge responsable de
ce verdict de ma ode également
l'inculpation des généraux Rodollo
Stange et César Mendoza, ainsi que de
cinq autres officiers supérieurs,
publiquement soutenus par le général
Pinochet.
Cependant, la démocratie
chilienne continue d'être sous la haute
surveillance de l'armée.
Sous la
pression de celle-ci, le ministre de
l'Intérieur interdit ainsi une
manifestation rendant hommage à
Salvador Allende le 11 septembre
1994, date anniversaire du coup d'État
militaire, ce qui provoque la
protestation et la démission du maire
de Santiago, et le premier
remaniement ministériel du
gouvernement Frei.
Javier P�REZ-StLLER.
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