Chili : l'automne du patriarche

DES REVENUS TRÈS INÉGALITAIRES

À Santiago, la capitale du pays, les 10 % des familles les plus riches disposent d’un revenu mensuel entre 5 500 et 17 000 dollars. À l’extrême opposé, les 10 % des familles les plus pauvres perçoivent de 230 à 330 dollars, soit entre 24 et 51 fois moins.

Pour l’ensemble du Chili, les résultats ne sont pas meilleurs. Dans une étude effectuée en mars 1998 (Punto Final, 22/5/1998), on estime que le sommet de la pyramide des revenus est occupé par 1,8 % des familles (1,3 % de la population totale, environ 190000 personnes), dont les revenus moyens atteignent 63 312 dollars par an. À la base de la pyramide, l’on retrouve 50% des familles (58 % de la population totale, environ 8,4 millions de personnes), qui touchent en moyenne 1800 dollars par an. Ce qui représente un écart de 35 à 1.

C’est le « jaguar sud-américain »... « Aux pieds d’argile », rétorquent ses adversaires. Modèle de la « révolution néolibérale », avec un taux de croissance de 6 % depuis environ une décennie, le Chili est aussi un État restructuré, à l’aide d’une Constitution taillée sur mesure, pour une transition sous tutelle militaire. L’armée chilienne n ’accepte nullement que les « années Pinochet » soient examinées et mises en cause. Mais le résultat, ce sont aussi des citoyens de plus en plus lassés du système. L’interpellation du général à Londres, en octobre, relance une nouvelle fois les passions.