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Clotaire II ménage les leudes et convoque le concile de Paris

Publié le 01/09/2013

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Convoqué en 614, le concile de Paris se tient à la basilique Sainte-Geneviève, fondée par Clovis qui y repose. Il réunit soixante-dix neuf prélats, dont douze métropolitains. Jamais concile, depuis celui d'Or-léans en 546, n'a rassemblé autant de dignitaires ecclé-siastiques. On y débat de sujets purement religieux, ayant principalement trait à la discipline qui doit être res¬pectée par les clercs. Mais, conformément aux évolutions des décennies précédentes, ce concile est aussi le lieu où les grands peuvent s'exprimer, sous l'oeil attentif des prélats censés détenir un savoir et une autorité en matière tant spirituelle que temporelle. Suivant la tradition héritée de Clovis, l'Église est apte à défi¬nir les conditions de l'exercice du pouvoir royal en présence des principaux intéressés, qui donnent leur opinion et expo¬sent leurs doléances devant cette assemblée réputée impartiale.

« prestige et les bénéfices qu'elle octroie .

Lors de son accession au trône, Clotaire Il a nommé Raden en Austrasie, Landry -dont la rumeur pré­ tend qu 'il aurait été l'amant de Frédégonde et qu'il serait responsable de la mort de Chilpéric 1° ' -en Neustrie et Warnachaire en Bourgogne.

Outre ces charges régionales, d'autres fonctions apparais­ sent .

Ainsi celle de référen­ daire, préfiguration du garde des Sceaux, et celle de maî­ tre des Monnaies .

Éloi, le futur « bon saint Éloi », exer­ cera cet office en tant que responsable du Trésor royal et du budget .

L'aristocratie terrienne exige de Clotaire Il que les comtes soient obligatoirement origi- LES CONCILES, ASSEMBLÉES RELIGIEUSES ET POLITIQUES Quelque soixante-dix conciles nationaux , réunissant les évêques du royaume franc, ont été convoqués par les souverains mérovingiens entre 500 et 695, et plusieurs se sont parfois déroulés la même année .

Lors de ces assemblées, les prélats débattent principalement de questions religieuses ; problèmes relatifs à la discipline (lutte contre les abus des clercs et contre la simonie, la vente des charges ecclésiastiques), points de doctrine (lutte contre l'arianisme, évangélisation), questions matérielles concernant les biens du clergé .

Mais il arrive parfois que l'Église ne soit même pas concernée par les débats.

Peu à peu, sous le règne des Mérovingiens, les conciles vont devenir des assemblées politiques , allant jusqu'à jouer un rôle législatif fondamental.

naires de la région dont ils ont la charge .

Par un édit pro­ mulgué en 614, le roi des Francs concède ce privilège aux leudes, entérine l'inamo­ vibilité de la charge de maire du palais et en reconnaît de fait l'hérédité .

Un concile de conciliation Convoqué en 614, le concile de Paris se tient à la basilique Sainte-Geneviève , fondée par Clovis qui y repose.

Il réunit soixante-dix neuf prélats, dont douze métropolitains.

Jamais concile, depuis celui d'Or­ léans en 546, n'a rassemblé autant de dignitaires ecclé­ siastiques .

On y débat de sujets purement religieux, ayant principalement trait à la discipline qui doit être res­ pectée par les clercs .

Mais, conformément aux évolutions des décennies précédentes, ce concile est aussi le lieu où les grands peuvent s'exprimer, sous l'œil attentif des prélats censés détenir un savoir et une autorité en matière tant spirituelle que temporelle.

Suivant la tradition héritée de Clovis, l'Église est apte à défi­ nir les conditions de l'exercice du pouvoir royal en présence des principaux intéressés, qui donnent leur opinion et expo­ sent leurs doléances devant cette assemblée réputée impartiale .

L'édit promulgué le jour de la clôture du concile de Paris témoigne de cette vocation en s'adressant à ceux qui forme­ ront ultérieurement les deux premiers états : le clergé et la noblesse.

Au premier le cand­ ie reconnaît la justesse de ses décisions, qui ont désormais , par la grâce royale, force de lois.

Au second il confirme qu'il obtiendra réparation des préjudices causés par des années de guerre et de que- relies intestines .

En filigrane du concile de Paris se dessine une mise en ordre des affaires et des institutions du royaume franc.

Bien que Clotaire Il ne soit pas encore à l'apogée de son règne, il crée -grâce à son habileté de diplomate et en ménageant les parties en pré­ sence - des conditions favo­ rables à l'avènement d'un pouvoir royal fort et centralisé .

Cette construction reste néan­ moins fragile.

En témoigne la rébellion du patrice bourgui­ gnon Aléthée, qui fomente un soulèvement contre le roi.

Le maire du palais de Bourgogne, Warnachaire, choisit de ne pas prendre parti et de ne pas intervenir .

Sans doute pour rappeler à Clotaire Il que son autorité peut encore être con­ testée et qu'il ne peut gouver­ ner sans l'appui des grands .

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