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Comment l’histoire du génocide des Juifs et des Tziganes s’inscrit-elle dans la mémoire collective ?

Publié le 26/11/2022

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« 1 Objet de travail conclusif L’histoire et les mémoires du génocide des Juifs et des Tsiganes Jalons - Lieux de mémoire du génocide des Juifs et des Tsiganes. - Juger les crimes nazis après Nuremberg. - Le génocide dans la littérature et le cinéma. Comment l’histoire du génocide des Juifs et des Tziganes s’inscrit-elle dans la mémoire collective ? Dates-clés : 1947 = parution de Si c’est un homme de Primo Levi en Italie (chimise et résistant italien de confession juive arrêté et déporté à Auschwitz en 1943 ; il y a survécu). 1953 = création du mémorial du Martyr juif à Paris. 1961 = procès Eichmann (SS organisateur de la déportation des Juifs européens vers les centres d’extermination.

Il est présent lors de la Conférence de Wannsee, le 20 janvier 1942, qui planifie la Solution finale.

En 1945, il trouve refuge en Argentine sous un faux nom.

En 1960, il est repéré par le Mossad – services secrets israéliens – qui le kidnappe afin de le ramener en Israël) à Jérusalem.

Il est condamné à mort et exécuté en 1962. JALON 1-Lieux de mémoire du génocide des Juifs et des Tsiganes. ETUDE DU DOSSIER DOCUMENTAIRE DU LIVRE Lieux de mémoire du génocide des Juifs et des Tsiganes L’extermination des Juifs et des Tziganes s’est opérée dans le secret et les Nazis ont veillé à en effacer toute trace écrite, visuelle et matérielle.

Au lendemain de la guerre, certains lieux sont investis d’une charge symbolique forte.

D’autres émergent à l’initiative de divers acteurs et selon de multiples modalités. Quels sont les enjeux de la mise au jour des lieux du génocide ? La nécessité de commémorer mais aussi de documenter le génocide est apparue très tôt.

De nombreux mémoriaux voient le jour partout dans le monde, lesquels visent à la fois à entretenir le souvenir des victimes, à archiver et à transmettre. 2 Comment l’histoire du génocide des Juifs et des Tziganes se transmet-elle dans la mémoire collective ? Vocabulaire : Einsatzgruppen = unités mobiles qui opèrent derrière l’armée allemande dans les territoires soviétiques envahis.

Leur mission est d’exterminer les « ennemis politiques » ou « raciaux ».

Parmi eux, des Juifs et des Tziganes, ainsi que des fonctionnaires de l’Etat soviétique et des résistants. Lieu de mémoire = monument, lieu ou symbole, élément matériel ou abstrait, qui participe de la constitution de l’identité collective.

Certains renvoient à des événements marquants du passé dont la collectivité souhaite conserver la mémoire. Mémorial = lieu de mise en scène publique de la mémoire. Mémorialisation = mise en récit publique d’un événement passé et son intégration à la mémoire collective. Crime contre l’humanité = crimes commis en exécution d’un plan concerté englobant les catégories suivantes : génocide ; déportation, esclavage, exécutions, enlèvements et tortures lorsqu’ils sont exécutés massivement et systématiquement ; crime contre l’humanité commis en temps de guerre sur des combattants.

Il s’agit de crimes imprescriptibles. Génocide = plan visant à détruire totalement ou partiellement un groupe arbitrairement déterminé, soit en portant atteinte à la vie de ses membres, soit en portant gravement atteinte à leur intégrité physique ou psychique, soit en les soumettant à des conditions d’existence devant entraîner leur disparition, soit en entravant les naissances, soit en enlevant les enfants pour les transférer à un autre groupe.

Le génocide est un crime imprescriptible. Négationnisme = négation de l’existence des centres d’extermination et, de là, du génocide des Juifs et des Tziganes. Shoah = terme hébreu qui signifie « catastrophe », utilisé pour désigner le génocide des Juifs pendant la 2e GM. Shoah par balles = extermination des Juifs de l’Est pendant la 2e GM par les Einsatzgruppen (mort par balles) avant la création des centres de mise à mort (mort par le gaz). Jurisprudence = solution faisant autorité pour un problème de droit donné à la suite d’une ou plusieurs décisions précédemment rendues par la justice. Holocauste = terme grec qui signifie « sacrifice ».

Popularisé par la série américaine éponyme (1979), il est utilisé pour désigner le génocide juif. Yiddish = langue utilisée par les communautés juives d’Europe centrale et orientale, mélange d’hébreu et d’allemand, et dont l’usage a quasiment disparu après la Shoah. Dénazification = processus d’éradication du nazisme décidé par les Alliés au lendemain de la 2e GM et visant à la fois à punir et à rééduquer les Allemands. 3 Manuel pages 214-223 JALON 2-Juger les crimes nazis après Nuremberg. ETUDE DU DOSSIER DOCUMENTAIRE DU LIVRE Juger les crimes nazis après Nuremberg Le procès de Nuremberg, qui se tient du 20 novembre 1945 au 1 e octobre 1946 condamne les principaux dignitaires nazis, mais de nombreux criminels restent encore à juger.

Les crimes qu’il s’agit de poursuivre relèvent d’une catégorie nouvelle, les crimes contre l’humanité et les crimes de génocide.

Crimes imprescriptibles, leurs auteurs peuvent être poursuivis n’importe où et n’importe quand. Quels sont les enjeux des procès organisés contre les criminels nazis depuis la 2e GM ? Dates-clés : 1945-1946 = procès de Nuremberg contre les principaux dignitaires nazis (Allemagne). 1947 = 1e procès d’Auschwitz à Cracovie (Pologne). 1958 = création du Centre national d’enquêtes sur les crimes de guerre nazis à Ludwigsburg (RFA). 1961 = procès d’Adolf Eichmann à Jérusalem (Israël). 1963-1965 = 2e procès d’Auschwitz à Francfort (Allemagne). 1987 = procès de Klaus Barbie à Paris (France) / 1e procès de John Demjanjuk à Jérusalem (Israël). Manuel pages 224-227 JALON 3-Le génocide dans la littérature et le cinéma. ETUDE DU DOSSIER DOCUMENTAIRE DU LIVRE Le génocide dans la littérature et le cinéma 4 Les 1e témoignages sur l’extermination sont écrits peu de temps après la fin de la 2 e GM. Cette littérature testimoniale connaît deux moments forts : dans l’immédiat après-guerre, puis entre 1980 et 2000.

Mais le souvenir du génocide est aussi entretenu par les enfants des victimes qui, au travers de formes littéraires variées, cherchent à exprimer un crime indicible. Quant aux cinéastes, ils se sont précocement emparés du thème de l’extermination, évoquée sous forme documentaire ou fictionnelle.

Le sujet pose de nombreux défis éthiques de représentation, qui ont donné lieu à de vifs débats. Comment la littérature et le cinéma transmettent-ils le souvenir du génocide et quels sont les enjeux liés à son évocation et à sa représentation ? Manuel pages 230-233 SYNTHESE – L’histoire et les mémoires du génocide des Juifs et des Tziganes Introduction : Entre 1944 et 1945, l’avancée des armées alliées met progressivement au jour l’horreur du système concentrationnaire nazi.

Au milieu de l’ampleur des crimes de masse perpétrés contre les civils, les résistants et les prisonniers de guerre, la spécificité du génocide n’apparaît pas d’abord, d’autant que, des 5 centres d’extermination, seul Auschwitz subsiste.

Cependant, le récit des rescapés et la découverte progressive des rouages de la mort industrielle invitent rapidement à voir dans le génocide des Juifs et des Tziganes un crime hors-norme, qu’il convient de documenter, commémorer et juger.

Au moment où les premiers lieux de mémoire sont érigés, une partie des criminels condamnés, la littérature et le cinéma s’emparent du sujet pour tenter de transmettre l’indicible et l’irreprésentable. Comment l’histoire du génocide des Juifs et des Tziganes s’inscrit-elle dans la mémoire collective ? I-Lieux de mémoire du génocide des Juifs et des Tziganes A-Lieux et non-lieux de mémoire • Dès la mise en place de la Solution finale, les Nazis ont cherché à cacher la réalité du crime par la destruction des traces : celles des ghettos, celles des exécutions par les Einsatzgruppen à l’Est, celles des chambres à gaz et des fours crématoires systématiquement dynamités. Ainsi, les centres de mise à mort de Belzec, Sobibor et Treblinka en Pologne sont rasés. L’archéologie permet néanmoins aujourd’hui de faire réapparaître les témoignages enfouis de l’extermination.

Ainsi, les fouilles menées à Sobibor ont permis de découvrir des charniers, des centaines d’objets ayant appartenu aux déportés ainsi que les fondations des chambres à gaz.

L’enjeu est à la fois mémoriel et historique : remémorer le martyre des 170 000 Juifs qui y furent assassinés et documenter le génocide afin de lutter contre le négationnisme. 5 • Auschwitz, camp mixte, a échappé à une totale destruction et reste l’un des rares témoignages matériels du processus de mort industrielle mis en œuvre par les Nazis. Transformé en musée, il présente aux visiteurs les traces laissées par les déportés juifs et tziganes qui y périrent en masse. • Les anciens ghettos sont également investis d’un fort poids mémoriel.

Le 19 avril 1948, 5 ans après le début du soulèvement du ghetto de Varsovie en Pologne, est inauguré le monument aux héros de l’insurrection.

Lieu d’une mémoire héroïque du génocide, c’est l’endroit que choisit en 1970 le chancelier de RFA, Willy Brandt, pour se recueillir et exprimer le repentir du peuple allemand. • Mais la mémoire du monde juif européen n’est pas uniquement celle du génocide.

C’est aussi celle d’une culture et d’une langue (le yiddish) englouties, que des communautés virtuelles cherchent aujourd’hui à faire renaître.

Le site consacré au ghetto de Vilnius en Lituanie, présenté comme un « monument digital », en constitue un bon exemple. B-La fonction des mémoriaux • Le souvenir de la déportation et de l’extermination s’inscrit précocement dans l’espace, et ce dans de nombreux pays.

Plaques commémoratives, stèles, monuments attestent des formes prises par la mémorialisation du génocide juif et tzigane.

De nombreux acteurs interviennent dans la création des mémoriaux.

Il peut d’agir d’initiatives privées, associatives ou encore publiques (municipalités, gouvernements).

Le mémorial du Martyr juif inconnu est créé à Paris en 1953 par Isaac Schneersohn dans le but d’« amasser des preuves et des archives, constituer des dossiers aisément accessibles, préparer le travail des historiens ».

L’ensemble, qui réunit une bibliothèque, un centre d’archives et un mémorial, inspire la création d’autres lieux de ce type.

En 2005, le président français Jacques Chirac inaugure au sein du mémorial agrandi et rebaptisé Mémorial de la Shoah, le mur des noms rappelant l’identité des 76 000 Juifs déportés de France. • En Israël, la « loi sur le souvenir des héros et des martyrs », promulguée le 19 août 1953, crée un organisme, le Yad Vashem (en hébreu : un monument et un nom), auquel revient la charge de la direction de la mémoire et de la commémoration de la Shoah.

A partir des années 1980, les mémoriaux se multiplient, illustrant le travail de mémoire à l’œuvre alors que les derniers témoins disparaissent.

En 1993, ouvre à Washington le Musée du mémorial de l’Holocauste des Etats-Unis, qui entreprend de numériser toutes les archives concernant le génocide juif.

Lors du 60e anniversaire de la capitulation allemande, le 8 mai 2005, est inauguré à Berlin le Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe, constitué de 2 711 blocs de béton assemblés en damier, rappelant des stèles mortuaires.

Un centre d’information et de ressources complète le monument.

D’autres mémoriaux visent plutôt à susciter le recueillement. • Tardivement reconnu, le génocide des Tziganes ne bénéficie pas de la même visibilité dans l’espace public.

La stèle construite sur la tombe des victimes du massacre de Szczurowa (Pologne) en 1956 constitue le 1e mémorial à la mémoire des victimes roms.

En 1982, la RFA reconnaît la responsabilité allemande dans le génocide des Tziganes.

Il faut attendre 20 ans (2002) pour que soit érigé un monument à leur mémoire à Berlin. • Aujourd’hui, des critiques dénoncent l’organisation d’un véritable tourisme mondial de la Shoah autour des lieux d’extermination, comme Auschwitz, ou des musées-mémoriaux qui accueillent de plus en plus de visiteurs. 6 II-Juger les crimes nazis après Nuremberg A-Les procès en Allemagne • La dénazification – processus d’éradication du nazisme décidé par les Alliés au lendemain de la 2e GM et visant à la fois à punir et à rééduquer les Allemands – est décidée lors de la Conférence de Potsdam (août 1945).

Le Conseil de contrôle interallié, sensé la superviser, laisse en réalité une grande autonomie aux Alliés dans leur zone d’occupation respective pour poursuivre, juger et condamner.

Après les procès de Nuremberg, des procès militaires sont organisés dans les 4 zones d’occupation (américaine, britannique, française, soviétique) contre des criminels de guerre, gardiens et commandants des camps de concentration, responsables de crimes contre les Juifs ou de persécutions contre des populations incluses dans les zones occupées par les Alliés : près de 5 000 personnes sont jugées, 794 sont condamnées à mort et 486 sont exécutées.

Les débuts de la Guerre froide compliquent le travail des cours de justice.

Les prisonniers des camps d’internement – 300 000 Nazis ayant appartenu au NSDAP, à la SS et à la Gestapo – sont amnistiés en 1947 dans les zones occidentales, l’année suivante dans.... »

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