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crise du 13 mai 1958 - Histoire

Publié le 04/04/2013

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histoire

1   PRÉSENTATION

crise du 13 mai 1958, crise institutionnelle et politique qui, dans le contexte de la guerre d’Algérie, a conduit à une prise du pouvoir par les militaires à Alger avant de se résoudre avec l’appel au général de Gaulle.

2   UNE FRANCE SANS GOUVERNEMENT

1958 apparaît comme l’année du tournant dans la guerre d’Algérie. Le 8 février 1958, l’aviation française bombarde le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef, afin de détruire un camp de repli du Front de libération nationale (FLN), causant la mort de 69 personnes, dont 21 enfants. L’émotion internationale est très vive, et le 15 avril 1958, le gouvernement de Félix Gaillard — qui a accepté une médiation anglo-américaine sur la question algérienne (17 février), et suscité de ce fait l’hostilité des militaires et des partisans de l’« Algérie française « — est renversé à l’Assemblée nationale, accusé de faiblesse face à la pression américaine. Un mois durant, la France ne parvient pas à trouver un nouveau gouvernement. Pour les partisans de l’Algérie française, la crise algérienne semble l’occasion d’un retour au pouvoir du général de Gaulle, auquel ils prêtent leurs propres convictions, et de mettre un terme à la IVe République.

3   LE COMITÉ DE SALUT PUBLIC DU GÉNÉRAL SALAN

Le 13 mai, bien que Pierre Pflimlin, candidat à l’investiture, ait peu de chances d’être élu, sa réputation de partisan d’une solution libérale pour le conflit algérien suscite la colère des Français d’Algérie. Au cours de manifestations, avec l’aide de l’armée, ils finissent par prendre d’assaut le siège du Gouvernement général où est proclamé un Comité de salut public avec à sa tête le général Massu, qui cède sa place au général Salan, commandant en chef en Algérie. Dans un réflexe de défense républicaine, Pierre Pflimlin reçoit l’investiture de l’Assemblée nationale pour résoudre cette crise. Mais le nouveau gouvernement semble dépourvu d’autorité sur l’armée et les forces de l’ordre, et doit même, pour éviter de perdre la face, confirmer que Salan, délégué général en Algérie, assume tous les pouvoirs civils et militaires.

C’est dans ce contexte que le général de Gaulle, retiré depuis plusieurs années à Colombey-les-Deux-Églises, fait savoir dans un communiqué de presse, le 15 mai, en réponse à la proposition de Salan, qu’il est « prêt à assumer les pouvoirs de la République «.

4   LE RECOURS AU GÉNÉRAL DE GAULLE

Après le vote de l’état d’urgence par l’Assemblée nationale (16 mai), de Gaulle rappelle au cours d’une conférence de presse son attachement aux valeurs de la République (19 mai). Suit alors une semaine de tractations complexes entre de Gaulle et les principaux dirigeants de l’État français : le président de la République, les présidents des deux Assemblées, ainsi que les principaux responsables des partis politiques du pays. Le 27 mai, de Gaulle annonce qu’il a « entamé le processus régulier nécessaire à l’établissement d’un gouvernement républicain capable d’assurer l’unité et l’indépendance du pays «.

Le 28 mai, Pierre Pflimlin démissionne avec son gouvernement, et dès le lendemain, le président de la République René Coty fait part de son intention de faire appel au général de Gaulle, qui reçoit l’investiture de l’Assemblée nationale le 1er juin par 329 voix contre 224. Le 2 juin, il reçoit les pleins pouvoirs de l’Assemblée pour six mois, avec la mission de réformer la Constitution.

Si la Ve République n’a vu officiellement le jour qu’en septembre 1958, avec l’adoption de la nouvelle Constitution, elle est née dans la pratique le 2 juin.

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