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De Gaulle et la décolonisation

Publié le 12/07/2011

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Officier, Charles de Gaulle ne se range pas dans la catégorie des coloniaux mais dans celle des métropolitains — l'école de Foch plutôt que celle de Lyautey. La ligne du Rhin retient son regard plus que celle de l'Atlas. 1940, pourtant, lui révèle l'importance stratégique de l'« Empire «. L'échec à Dakar, les vicissitudes du Levant ne le découragent pas, et il fait de Brazzaville la capitale de la France libre.

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« publics; bénéficiant, en matière de traitements, de salaires, de sécurité sociale, d'instruction, de formation professionnelle, de toutes les dispositions prévues pour la Métropole; résidant et travaillant où bon leur semble surtoute l'étendue du territoire de la République; bref, vivant à tous les égards, quelles que soient leur religion et leur communauté, en moyenne sur le même pied et au même niveau que les autres citoyens et devenantpartie intégrante du peuple français, qui s'étendrait, dès lors, effectivement, de Dunkerque à Tamanrasset.Ou bien : le gouvernement des Algériens par les Algériens appuyé sur l'aide de la France et en union étroite avec elle, pour l'économie, l'enseignement, la défense, les relations extérieures.

Dans ce cas, le régime intérieurde l'Algérie devrait être de type fédéral, afin que les communautés diverses, française, arabe, kabyle, mozabite, etc.

qui cohabitent dans le pays, y trouvent des garanties quant à leur vie propre et un cadre pour leurcoopération.

»Allocution radiotélévisée, 16 septembre 1959.« Le génie du siècle, qui change notre pays, change aussi les conditions de son action outre-mer.

Inutile d'énumérer les causes de l'évolution qui nous conduit à mettre un terme à la colonisation.

Par le fait des progrèsaccomplis dans nos territoires, de la formation que nous donnons à leurs élites, du mouvement d'affranchissement qui emporte les peuples de toute la terre, nous avons reconnu à ceux qui dépendaient de nous le droit dedisposer d'eux-mêmes.

Le leur refuser c'eût été contredire notre idéal, entamer des luttes interminables, nous attirer la réprobation du monde, le tout pour une contrepartie qui se fût inévitablement effritée entre nosmains.

Il est tout à fait naturel qu'on ressente la nostalgie de ce qui était l'Empire, tout comme on peut regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du temps des équipages.

Maisquoi? Il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités.

»Allocution radiotélévisée, 14 juin 1960. «...

Aujourd'hui, la France considérerait avec le plus grand sang-froid une solution telle que l'Algérie cessât d'appartenir à son domaine, solution qui, en d'autres temps, aurait pu paraître désastreuse pour nous et,qu'encore une fois, nous considérons actuellement avec un cœur parfaitement tranquille.

Il n'en serait pas de même, bien entendu, si la masse algérienne tendait à faire partie du peuple français, car alors, garder à lapatrie une fraction de ses enfants, cela vaudrait tous les sacrifices.

Mais il est difficile de prétendre que la masse algérienne, dans son ensemble, veut faire partie du peuple français.

Dès lors, quand il s'agit de son sort parrapport à nous, nous devons considérer d'abord notre intérêt et c'est pourquoi, je le répète, la France ne fait aucune objection et n'entend élever aucun obstacle contre le fait que les populations algériennes décideraient des'ériger en un Etat qui prendrait leur pays en charge.

Cet État sera ce que les Algériens voudront.

Pour ma part, je suis persuadé qu'il sera souverain au-dedans et au-dehors.

Et, encore une fois, la France n'y fait nulobstacle.

Il y a des gens qui diront : « Mais c'est la rébellion qui vous amène à penser de la sorte! » Je ne disconviens pas que la rébellion ait confirmé, affermi dans mon esprit ce qui était déjà ma pensée bien avantqu'elle n'ait éclaté.

[...]...

Depuis Brazzaville, je n'ai jamais cessé d'affirmer que les populations qui dépendaient de nous, devaient pouvoir disposer d'elles-mêmes.

En 1941, j'ai accordé l'indépendance aux États sous mandat de la Syrie et duLiban.

En 1945, j'ai donné le droit de vote à tous les Africains, Algériens musulmans compris.

En 1947, j'ai approuvé le statut de l'Algérie qui, s'il avait été appliqué, aurait vraisemblablement conduit à l'institutionprogressive d'un État algérien associé à la France.

J'ai, à l'époque, donné mon assentiment à ce qu'il fût mis un terme aux traités de protectorat concernant la Tunisie et le Maroc.

En 1958, ayant repris les affaires en main,j'ai, avec mon gouvernement, créé la communauté et, par la suite, reconnu et aidé l'indépendance des jeunes États d'Afrique noire et de Madagascar.

N'étant pas revenu à temps pour prévenir l'insurrection algérienne, dèsmon retour j'ai proposé à ses chefs de conclure la paix des braves et d'entamer des conversations politiques.

En 1959, j'ai proclamé le droit des populations algériennes à l'autodétermination, et la volonté de la Franced'accepter la solution, quelle qu'elle soit qui en serait l'aboutissement....

Nous, les Français, nous bâtîmes notre Empire à une époque où notre activité intérieure avait atteint une espèce de plafond : industrie qui n'innovait guère; agriculture qui ne comportait pas de changement; courantsd'échanges qui étaient presque immuables; traitements et salaires fixes; budgets quasi stéréotypés; monnaie d'or; rente 3%, etc.

D'autre part, nos vieilles ambitions d'hégémonie européennes et de frontières naturelles seheurtaient aux barrières des traités de 1815 et après 1870 à l'unité et à la force de l'Allemagne menaçante.

Alors, nous cherchâmes dans des prolongements lointains une nouvelle carrière pour l'excédent de nos facultésd'entreprise, un complément de notre prestige, des soldats pour notre défense....

Ce que la France a réalisé à ce titre et sous cette forme outre-mer, elle n'a pas du tout à le regretter.

Je l'ai dit souvent.

Je le répète.

Il y a là une grande œuvre humaine qui, malgré tels abus ou erreurs et en dépit dece que rabâchent toutes sortes de démagogues de bas étage, fait pour toujours honneur à la France.

[...]...

C'est un fait : la décolonisation est notre intérêt et, par conséquent, notre politique.

Pourquoi resterions-nous accrochés à des dominations coûteuses, sanglantes et sans issue, alors que notre pays est à renouveler defond en comble, alors que tous les pays sous-développés, à commencer par ceux qui hier dépendaient de nous et qui sont aujourd'hui nos amis préférés, demandent notre aide et notre concours? Mais cette aide et ceconcours, pourquoi les donnerions-nous si cela n'en vaut pas la peine? S'il n'y a pas coopération, si ce que nous apportons ne comporte aucune contrepartie? Oui, il s'agit d'échanges, à cause de ce qui nous est dû, maisaussi à cause de la dignité de ceux avec qui nous faisons affaire.On dit : « Que deviendraient ces territoires dans le cas où la France se retirerait? Ils tomberaient aussitôt dans la misère, le chaos, en attendant le communisme.

» C'est, en effet, sans doute ce qui leur arriverait.

Maisalors nous n'aurions plus aucun devoir à leur égard, sinon de les plaindre.On dit aussi : « Dans les régions dont la France se retirerait, on verrait ou l'Union soviétique ou l'Amérique, ou l'une et l'autre à la fois, essayer de prendre la place de la France.

» Je réponds qu'à toutes deux je souhaited'avance bien du plaisir! »Conférence de presse, 11 avril 1961 «...

La conclusion du « cessez-le-feu» en Algérie, les dispositions adoptées pour que les populations y choisissent leur destin, la perspective qui s'ouvre sur l'avènement d'une Algérie indépendante coopérant étroitementavec nous, satisfont la raison de la France.

Car ce qui vient d'être décidé répond à trois vérités qui sont aussi claires que le jour.La première c'est que notre intérêt national, les réalités françaises, algériennes et mondiales, le sens de l'œuvre et du génie traditionnels de notre pays, nous commandent de vouloir qu'en notre temps l'Algérie disposed'elle-même.

[...]...

Par-dessus les combats, les attentats, les épreuves, et en dépit de toutes les différences de race, de vie et de religion, il y a, entre la France et l'Algérie, non seulement de multiples liens tissés au long des cent trente-deux ans de leur existence commune, non seulement les souvenirs des grandes batailles où les enfants de l'un et de l'autre pays luttèrent côte à côte dans nos rangs pour la liberté du monde, mais encore une sorted'attrait particulier et élémentaire.

Qui sait même si la lutte qui se termine et le sacrifice des morts tombés des deux côtés n'auront pas, en définitive, aidé les deux peuples à mieux comprendre qu'ils sont faits, non pourse combattre, mais pour marcher fraternellement ensemble sur la route de la civilisation? »Allocution radiotélévisée, 18 mars 1962. « Les graves événements qui se déroulent au Vietnam sont suivis à Paris avec attention et avec émotion.L'œuvre que la France a naguère accomplie en Cochinchine, en Annam et au Tonkin, les attaches qu'elle a gardées dans l'ensemble du pays, l'intérêt qu'elle porte à son développement l'amènent à comprendreparticulièrement bien et à partager sincèrement les épreuves du peuple vietnamien.D'autre part, la connaissance qu'elle a de la valeur de ce peuple lui fait discerner quel rôle il serait capable de jouer dans la situation actuelle de l'Asie, pour son propre progrès et au bénéfice de la compréhensioninternationale dès lors qu'il pourrait déployer son activité dans l'indépendance vis-à-vis de l'extérieur, la paix et l'unité intérieures la concorde avec ses voisins.Aujourd'hui, plus que jamais, c'est ce que la France souhaite au Vietnam tout entier.

Il appartient naturellement à son peuple et à lui seul de choisir les moyens d'y parvenir, mais tout effort national qui serait entrepris auVietnam à cette fin trouverait la France prête, dans la mesure de ses propres possibilités, à organiser avec ce pays une cordiale coopération.

»Déclaration gouvernementale, 29 août 1963.. »

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