Défense des cols suisses

Gothard et Simplon minés. Dans une note secrète adressée le 12 juillet 1940 au chef du Département militaire fédéral (ministre de la Défense), le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse, explique que les voies de communication directes qui traversent les Alpes helvétiques présentent pour l'Allemagne hitlérienne un «intérêt indiscutable». Et il souligne: «Celle-ci pourrait donc être amenée à exercer sur la Suisse une pression économique, politique et même militaire, pour obtenir le libre usage de ces voies de communication.» Mais le général Guisan avait compris aussi les avantages de la position dangereuse de la Suisse. Dix jours auparavant, dans un ordre du jour, il avait exprimé sa pensée avec toute la netteté voulue: «Nous possédons un moyen de défense des plus efficaces: notre terrain. Il complète la force et le nombre de nos armes et, si nous savons en tirer le meilleur parti, il constituera, lui aussi entre nos mains, une défense redoutable.» Selon un accord, signé en février 1940, l'Allemagne livre à l'Italie du charbon et des produits chimiques.