Devoir de Philosophie

États-Unis/Japon : la guerre des nerfs

Publié le 06/12/2018

Extrait du document

japon

saires parviennent à un accord : Tokyo accepte les exigences de la compagnie aérienne de fret Fédéral Express, qui souhaitait desservir via le Japon sa nouvelle base de Subie Bay aux Philippines ; en contrepartie, le traité de 1952 qui régit l’accès privilégié des compagnies américaines aux aéroports japonais, et que Tokyo voulait dénoncer, sera renégocié. Le compromis concernant l’automobile ne suffit pas aux Américains, qui ouvrent un autre front, le 2 juillet : il s’agit, cette fois, à la suite d’une plainte du magnat de la photo, Eastman Kodak, de s’attaquer au monopole de Fuji sur le marché japonais. Nouvelles menaces de sanctions, nouvelles négociations. Nouvelles concessions nippones. Cette stratégie, émaillée de succès, n’est pour autant pas payante. Les Américains le reconnaissent eux-mêmes : les accords sectoriels n’ont eu jusqu’ici aucun effet sur leur déficit commercial. Il y a au moins trois raisons à cet échec. La première : l’écart gigantesque entre les taux d’épargne aux États-Unis et au Japon. La solution à ce problème passe par l’émergence, au Japon, d’une société de consommation, qui est encore en gestation. La deuxième : la complexité du marché japonais, extrêmement réglementé, aux imbrications nombreuses et exclusives entre fournisseurs, fabricants et distributeurs. La troisième : en raison de ces difficultés d’accès, les entreprises étrangères n’ont jamais sérieusement investi 

En 1995, la tension entre les Etats-Unis et le Japon a atteint son paroxysme, le conflit sur l'automobile risquant de dégénérer en une véritable guerre commerciale.

 

L’accord finalement conclu n’est pourtant pas à la hauteur des enjeux. Pas plus que les dix-sept autres protocoles signés depuis janvier 1993, il ne saurait résorber le déficit commercial américain vis-à-vis du Japon. Cependant, chaque litige détériore un peu plus les relations politiques entre Tokyo et Washington.

Liens utiles