Étude de documents : Le japon :une puissance mondiale ?

(pétrochimie, gaz naturel, aluminium). Les grandes maisons de commerce, les sogo-shoshas, accompagnent le mouvement. L'Asie devient une plate-forme pour l'exportation des produits japonais vers le reste du monde. La montée en puissance du Japon dans les années 1970 le conduit à placer son argent en Occident. Il délaisse l'Asie [...]. Dès 1986, la courbe s'inverse. La seconde flambée du yen, à la fin de 1992, accélère d'autant plus ce rythme que l'Occident attire moins les capitaux nippons, notamment après l'entrée en vigueur du marché européen. Sa balance des paiements étant largement bénéficiaire, le Japon recycle en Asie une partie de ses énormes ressources. Pour ne pas trop perdre au change en rapatriant leurs bénéfices, les entreprises nippones délocalisées en Asie préfèrent réinvestir sur place pour profi­ter des avantages comparatifs à chaque pays et des marchés en train d'émerger en Asie orientale.

Le Japon, qui a déjà fait une croix sur son industrie textile, se garde toutefois de délocaliser plus que nécessaire, surtout dans les indus­tries de pointe.

Les fondements de la puissance japonaise sont nombreux. Au départ, quand la guerre froide s'est propagée en Asie, avec la guerre de Corée, il y a eu la volonté des États-Unis de faire du Japon un rempart contre le communisme. Les États-Unis lui ont ouvert le vaste marché américain et l'ont fait bénéficier de transferts de technologies. L'État japonais a joué éga­lement un rôle très important par l'intermédiaire du MITI, le ministère de l'Industrie et du Commerce International. Le Japon a par ailleurs fondé sa puissance sur une stratégie de développement basée sur la sous-traitance, en internationalisant sa production , d'abord en Asie du Sud-Est puis en Europe et aux États-Unis.