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France de 1900 à 1909 : Histoire

Publié le 31/12/2018

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La décennie 1900-1909 est marquée par deux faits majeurs. D’une part, la consolidation d’un régime républicain longtemps contesté fait désormais l’objet d’un véritable consensus dans l’opinion publique, en raison du double échec subi à droite et à gauche par les adversaires de la République. Mais d’autre part, ce consensus est à peine réalisé que se profile à l’horizon, avec l’exaspération de la tension internationale, la montée des périls extérieurs.

 

Les lendemains de l’affaire Dreyfus

 

La France de 1900 vit encore au cœur du drame national qu’a représenté l’affaire Dreyfus. En 1898, la condamnation du capitaine Dreyfus pour espionnage, quatre ans auparavant, est apparue comme une erreur judiciaire, débouchant sur une crise politique qui oppose deux conceptions de la France. D’un côté,

 

les partisans de la révision du procès qui, se recrutant à gauche pour l’essentiel parmi les socialistes et les radicaux, défendent autour de la Ligue des droits de l’homme, fondée à cette occasion, les droits de l’individu, la vérité et la justice contre les tenants de la raison d’État. De l’autre, les défenseurs de l’armée qui, se référant à l’autorité de la chose jugée et aux valeurs et traditions nationales, refusent toute remise en cause de la condamnation de Dreyfus. Ces derniers rassemblent, à côté de républicains de droite et de nationalistes, des adversaires traditionnels de la République, monarchistes et catholiques. Aussi le combat fondé sur ces valeurs prend-il vite l’allure d’une lutte politique entre défenseurs et adversaires de la République parlementaire. La droite antidreyfusarde s’appuie en effet sur les congrégations (en particulier celle des assomptionnistes avec son journal

 

la Croix) et sur des ligues qui souhaitent l’instauration d’un régime autoritaire, comme la Ligue des patriotes dirigée par Paul Déroulède, la Ligue de la Patrie française rassemblée autour d’intellectuels et d’académiciens ou la Ligue antisémite de Jules Guérin. Depuis 1899, le vent souffle en faveur des dreyfusards. Cette année-là, Émile Loubet, prudemment révisionniste, a été élu président de la République en remplacement de Félix Faure, hostile à la révision. En juin, apres des manifestations nationalistes, le modéré Waldeck-Rousseau a formé un gouvernement de défense républicaine appuyé par la gauche (socialistes, radicaux, progressistes qui se déclarent, comme le président du Conseil, «républicains modérés et non pas modérément républicains»). Ce gouvernement conduit contre les adversaires de la révision une politique d’«action républicaine»: il traduit les

Les élections de 1902 voient la victoire du Bloc des gauches, formé par la coalition qui a soutenu le gouvernement Waldeck-Rousseau. Mais les grands vainqueurs sont les radicaux qui recueillent 250 sièges sur les 368 de la nouvelle majorité. Waldeck-Rousseau laisse alors la direction du gouvernement au radical Emile Combes. Ce dernier va, de juin 1902 à janvier 1905, mettre à l’ordre du jour la lutte contre l’Église. La loi de 1901 sur les associations, si elle établit la liberté complète d’association civile, exige en revanche une loi d’autorisation pour les associations religieuses ou congrégations. Conçue par Waldeck-Rousseau comme une loi de contrôle permettant de se débarrasser des «moines d’affaires» et des «moines ligueurs», elle va être appliquée par Combes comme une loi d’exclusion. Le gouvernement fait fermer par décret les écoles non autorisées des congrégations et à son invitation, la majorité refuse en bloc toutes les demandes d’autorisation déposées par les congrégations qui doivent se disperser et fermer leurs établissements. 

histoire

« Les lecteurs du Petit Journal découvrent les résultats du premier tOrtr des élections législatives du 27 avril 1902.

La victoire des partisans de la politique républicaine de Waldeck-Rousseau contre les •cléricaux» est confirmée par le résultat du second tour le JJ mai.

© Edimedill En décembre 19()4, le socialiste Jean Jaurès rencontre Paul Déroulède, chef de la Ligue des patriotes, pour w1 duel au pistolet à la fromière espagnole.

Deux coups de feu sont échangés sans résultat.

©Jean-Loup Charmer nationalistes en Haute Cour, poursuit en justice la congrégation des assomptionnistes, procède à des mises à la retraite dans l'armée et y réforme les procédures de nomination.

L'affaire Dreyfus laisse pendant les premières années du siècle des traces profondes dans la culture politique des Français.

Désormais, seuls les dreyfusards sont tenus pour de véritables «républicains>+, leurs adversaires étant exclus de cette famille IJ!.ême s'ils sont partisans du régime.

Erre républicain après 1900, c'est considérer que la défense des droits de l'homme est une priorité absolue qui passe avant la raison d'État.

C'est aussi se ranger dans le camp des partisans d'une politique laïque contre l'influence de l'Église, et c'est enfin montrer une méfiance systématique envers les pouvoirs d'autorité qui menacent la liberté du citoyen, en particulier envers l'armée de métier, ce qui n'empêche nullement le patriotisme.

L'affaire Dreyfus assimile ainsi, pour plusieurs décennies, la légitimité républicaine aux idées de gauche.

L'organisation de la vie politique La vie politique française s'organise ainsi autour des clivages nés de l'affaire.

Le régime accentue les traits qui lui ont été légués par les combats républicains de la fin du xrx' siècle.

Le pouvoir exécutif connaît un effacement croissaot : Émile Loubet et son successeur Armand Fallières (élu en 1906) sont des présidents au rôle purement décoratif.

Us laissent gouverner des ministères qui sont l'émanation de la Chambre des députés élue au suffrage universel er dont la prépondérance est affirmée.

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